Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
26 Septembre 2019
La définition de la folie, c'est de refaire toujours la même chose et d'espérer des résultats différents.
Einstein
Toute la France et tous les médias sont en effervescence.
La France et les Français sont tristes.
Le président Jacques Chirac vient de mourir ce matin jeudi 26 septembre 2019.
Me revient alors….
La fable de Denis Seznec au sujet de l'intervention de Chirac sur l'affaire.
…………………….
En page 458 de "Nous, les Seznec" de Denis Seznec :
"Matignon aussi ? Conséquence directe du passage de l'émission, j'ai été convoqué à Matignon le 25 janvier et le 3 février (NDLR 1988) suivant au siège du gouvernement. Un membre du cabinet et un avocat attachés au service du Premier ministre, Jacques Chirac, m'ont posé une question à la fois surprenante et simple : "Que pouvons-nous faire pour vous aider ?" On ne dira jamais assez le poids sur le monde politique…
- Faire avancer notre requête, ai-je répondu. Elle est bloquée quelque part comme un train de marchandises qu'on aurait oublié sur une voie de garage."
En page 527 :
"Le 13 juillet (NDLR 1996) sous le titre "Même Chirac a signé pour Seznec", Le Parisien rappelle que bien avant d'être élu président de la République, Jacques Chirac a fait partie du "comité de soutien" pour la révision, et se demande si ce soutien présidentiel pourrait avoir une influence sur la décision de justice. Cela indique en tout cas que même "le premier magistrat de France, le Président, sait qu'il existe des erreurs judiciaires non reconnues."
En page 565 :
"La situation est si préoccupante que, le 2 janvier 1997, le président de la République lui-même s'adresse solennellement à la Nation et déclare : "La façon dont la justice est rendue, la façon dont elle est vécue par les citoyens, sont au cœur de la démocratie. Il n'y a pas d'Etat de droit, il n'y a pas de vertus républicaines, sans une bonne justice. Et la situation n'est pas satisfaisante, les Français le ressentent. (…) Le temps est venu de se fixer une grande ambition pour notre justice : refonder les principes sur lesquels elle repose. Il faut bâtir une bonne justice, incontestée, une justice sereine et respectée.
C'est cette déclaration que je cite mot pour mot, lorsque je lance, le 27 janvier 1997, en direct sur TF1, un appel solennel au président Chirac afin qu'il demande à son garde des Sceaux de déposer une nouvelle requête en révision.
Pourquoi cet appel au "premier magistrat de France" ? Tout simplement parce que, dès le lendemain du jour du rendu, la juridiction suprême avait annoncé par un simple communiqué à l'AFP que, n'étant pas un enfant au sens juridique du terme, un petit-fils ne pouvait pas, en conséquence, réclamer la révision du procès de son aïeul ! Etant le seul concerné, la manœuvre était limpide : la Justice cherchait à verrouiller définitivement une procédure vieille de soixante-douze ans en m'interdisant de déposer une nouvelle demande en révision."
En page 567 :
"Suite à mon appel lancé au président, je suis reçu à l'Elysée le jeudi 23 avril. Au cours de l'entretien, très cordial - maintenu malgré un calendrier bouleversé par l'annonce de la dissolution de l'Assemblée -, il est décidé que les avocats seront reçus et qu'un autre rendez-vous aura lieu après les élections. Pendant l'entretien, Olivier Echappée, le conseiller chargé de la Justice auprès du président, me montre un gros dossier marqué Seznec d'où il sort quelques documents. Il s'agit de lettres reçues au Palais et émanant de personnalités."
S'ensuit des extraits d'une lettre de parlementaire belge ayant écrit à Jacques Chirac…
Et un cahier signé par les habitants de Colombey-Les-Deux-Eglises.
(….) "C'est en constatant une bonne volonté de la part de la plus haute autorité de l'Etat que je décide, contre l'avis de mes avocats, de retirer ma plainte près la Cour européenne contre la France."
………………………
Et, chez Denis Langlois :
En page 312 :
"Rentré à Cronce, je reprends contact avec un de mes anciens confrères avocat à Paris pour qu'il me donne quelques précisions. (…) Il m'apprend que Denis Seznec a lancé à la télévision un appel solennel au président de la République Jacques Chirac, puis a été reçu par lui à l'Elysée."
En page 318 :
"24 janvier 2005. (…) Remous dans la salle. Joie chez les partisans de Seznec, déception chez ceux qui penchent pour sa culpabilité. Stupéfaction chez tout le monde, même s'il se disait ces derniers temps que le président Chirac et son gouvernement étaient favorables à la révision."
…………………...
Et oui..
Il est allé loin, très loin, Denis Seznec dans son désir névrotique de voir son grand-père blanchi de ses crimes.
Persuadé d'être le chevalier plus blanc que blanc….
Il a su manipuler l'opinion publique...
Et même le président de la République.
Jacques Chirac.
C'est dire.
Liliane LANGELLIER
P.S. Déjà quatre conférences prévues pour Michel Pierre :
- Gueltas, vendredi 4 octobre,
- Bordeaux, jeudi 17 octobre,
- Saint-Martin-de-Ré, le 30 octobre,
- Paris, samedi 14 décembre (voir en annexes).
P.S. 2 Merci à toutes et à tous pour le cap des 56.000 visiteurs franchi cette nuit.
P.S.3 Suivez-moi sur Twitter.
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Samedi 14 décembre 2019. Paris.