Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

Affaire Seznec : La Piste de Lormaye chez les deux derniers auteurs

Peste soit de l'opinion publique !
Un homme vous l'endosse à l'endroit aussi bien qu'à l'envers.
Shakespeare

Je viens de piquer la citation que Michel Pierre a mis en exergue de son dernier livre à paraître chez Tallandier le 26 septembre prochain : "L'impossible innocence. Histoire de l'affaire Seznec" (Tallandier).

Pour vous démontrer la différence de classe et de rigueur entre Michel, l'historien, et la pépette de la téloche, je prends le temps de vous retranscrire ce que les deux auteurs ont écrit sur la piste de Lormaye.

Faites votre choix !

………………...

Michel Pierre en page 136 :

"Et comme d'autres, Charles Huzo a sa théorie. Il est persuadé que Quémeneur a bien été tué dans la région de Houdan non par Seznec mais par une bande d'assassins lui ayant tendu un guet-apens après lui avoir passé un coup de téléphone depuis le restaurant Le Plat d'Etain, lors du dîner en commun avec Quémeneur.

Hypothèse envisageable si on accepte le fait que les deux hommes aient été régulièrement suivis depuis la Bretagne, ce qui est la conviction de Charles Huzo. Il part du témoignage de Georges Viet, un cultivateur de Lormaye, petit village de 500 habitants touchant la ville de Nogent-le-Roi à une vingtaine de kilomètres au sud de Houdan, qui affirme avoir assisté, dans la nuit du 25 au 26 mai 1923, à une scène dramatique. Alors qu'il rentrait chez lui, il a vu balancer un corps par-dessus du mur de la propriété de Jean Quémin, marchand de bestiaux, corps ou plutôt cadavre ensuite jeté dans la petite rivière l'Auge. Une enquête est ouverte et, fouillant les lieux, les gendarmes découvrent en fait un épouvantail à moineaux tombé d'un arbre que Viet, à la solide réputation d'ivrogne, a pu prendre pour un corps.

Il en faut plus pour décourager Huzo qui tient à son hypothèse et décrit dans L'ère nouvelle qu'en réalité le corps a été subrepticement remplacé par un mannequin et que Quémin a donné le corps de Quémeneur à manger à ses cochons avec la complicité de la famille de ce dernier !

Huzo se rapproche alors de Marie-Jeanne Seznec et entame une correspondance avec Guillaume au bagne à qui il annonce régulièrement sa prochaine libération liée au succès de son enquête. Il intervient aussi auprès des autorités pour aider le bagnard en plusieurs occasions. Le 28 septembre 1928, il écrit aussi au gouverneur de la Guyane française :

"J'ai l'honneur de porter à votre haute connaissance, le fait suivant, qui, par sa situation particulière mérite de votre part, quelque compassion : Mme Seznec, femme d'un condamné aux travaux forcés à perpétuité, mère de quatre enfants, a été douloureusement impressionnée par une lettre de son infortuné époux à sa mère, dans laquelle il disait son inquiétude de ne pas recevoir de ses nouvelles.

J'appelle votre attention sur son cas, parce que dans quelques jours, peut-être en même temps que vous arrivera la présente, vous aurez l'occasion de lire la campagne que je vais entreprendre dans le journal "Le Journal" pour réhabiliter Seznec que je sais innocent. J'ai réussi à identifier les assassins de Quémeneur que je vais dénoncer à la justice. 

Si, en attendant sa liberté, vous pourriez lui adoucir son martyre, vous m'obligerez infiniment, Monsieur le Gouverneur."

Malgré ce que Charles Huzo annonce au gouverneur, la campagne de presse n'a pas l'ampleur qu'il souhaite. Il est, de plus, l'objet d'une plainte en diffamation déposée par Jean Quémin. Le procès a lieu devant le tribunal correctionnel de Chartres le 23 décembre 1928. Mis en délibéré , le jugement est rendu le 6 janvier 1929. Georges Viet et Charles Huzo sont condamnés à 50 francs d'amende et solidairement au paiement de 50.000 francs de dommages et intérêts et à l'insertion du jugement dans la presse régionale et nationale.

………………………

Chez Anne-Sophie Martin, en pages 53/54 :

Sous le titre : La piste de Lormaye

L'histoire est racontée par un homme circulant à vélo et qui, la nuit, rentrant chez lui, a vu un corps voler par-dessus le mur. Le corps de qui ? Quémeneur bien sûr. La date ? La nuit du 25 au 26 mai 1923. Enquêtant sur ce témoignage d'un homme défavorablement connu pour être souvent pris de boisson, les gendarmes tombent sur un épouvantail à moineaux tombé par terre. Mais un journal probablement visionnaire, L'Ere nouvelle, publie tout de même le rebondissement, car c'est le lieu qui paraît sérieux : Lormaye se trouve à une vingtaine de kilomètres de Houdan, lieu "officiel" de la disparition de Quémeneur. Mais comment une bande de dangereux malfaiteurs, alliés à un terrible marchand de bestiaux, auraient pu attendre et piéger Quémeneur, alors que ni celui-ci, pas plus que Seznec, ne savaient que, suite à des avaries automobiles, ils s'arrêteraient dans la région.

……………………….

Voilà.

No comment.

Je suppose que votre choix est fait.

Entre le babil halluciné de Mme Martin et les arguments de Monsieur Pierre.

Plus aucune hésitation.

N'est-ce pas ?

Liliane Langellier

La ferme de Jean Quemin à Chandres (hameau de Lormaye)

La ferme de Jean Quemin à Chandres (hameau de Lormaye)

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article