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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

Affaire Seznec : Pour en finir avec l'inspecteur Bonny

Et Bonny qui se prend pour un super flic
Mais la magouille c'est sa tactique
On le retrouvera bientôt
À Paris chef de la Gestapo.

Tri Yann, ''Le Procès'', dans l'album Portraits 1995.

J'accueille une fois de plus, sur ce blog, Alain Delame.

Agrégé d'Anglais (E.N.S. Normale Supérieure Ulm).

Je rappelle ici qu'Emmanuel Macron a raté deux fois le concours d'entrée à Normale Sup Ulm.

Ce sont les seuls échecs de son parcours d'études supérieures.

Normale Sup qui, pour moi, est l'école française la plus prestigieuse.

Alain est aussi enseignant à Centrale Lille...

Et un aficionado breveté de l'affaire Seznec.

Qui nous a fait des recherches fouillées sur l'inspecteur Bonny.

Je dédie tout spécialement cet article à Gabriel Seznec...

...........................

L'inspecteur Pierre Bonny (1895-1944)

 

fut, selon Wikipedia, « associé à de retentissantes affaires criminelles et politico financières »[1], et, « révoqué de la police en 1935 et condamné pour corruption (…), il réapparaît en  1942 sous l'Occupation où il est l'un des responsables de la Gestapo française de la rue Lauriston. Outre le souvenir accablant d'un traître et collaborateur sans scrupules, il incarne couramment la figure d'un homme corrompu, exécuteur supposé des basses œuvres du régime. ».

 

 

            Dans le communiqué intitulé ''Jeanne Seznec révèle'' (novembre 1976), Pierre Bonny est, de même, décrit comme ''homme de main de cette Troisième République (…) fusillé par la Résistance[2] pour ses agissements avec la Gestapo''.

 

            Un personnage, donc, doublement diabolique, car il incarne, d'abord, la ''Gueuse'' ''pourrie'' que poursuivront de leur haine les émeutiers du 6 février 1934 comme, plus tard, les thuriféraires du maréchal Pétain. Et le voilà, dix ans après, de nouveau archi-coupable, pour des raisons que l'on pourrait dire diamétralement opposées, puisqu'il est devenu l'un des chefs de la ''Gestapo française'', autrement dénommée ''la Carlingue'', ou encore ''la bande Bonny-Lafont''.

 

 Un salaud intégral, un « salaud idéal »...[3]

 

  Voire...

Jeanne Seznec cite, dans le communiqué déjà évoqué, le livre du fils de Bonny[4], et en copie les passages les plus pertinents :

 

« Ce genre de monologue qui commençait par la certitude de la culpabilité de Seznec et se terminait par le doute, je [Jacques Bonny] l'ai entendu des dizaines de fois dans sa bouche (…) C'est un fait que le jour même de son exécution, le 27 décembre 1944, avant de quitter ce monde, il a déclaré au docteur Paul, le médecin légiste qui devait constater sa mort, '' qu'il regrettait d'avoir envoyé au bagne un innocent '' »

 

Pierre Bonny aurait aussi, plus tôt en 1944, déclaré à son fils :

 

« Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai eu la preuve, pour ainsi dire formelle, que Seznec était innocent. »

 

 

            Jeanne Seznec s'étonne, à juste titre, que Jacques Bonny, assez prolixe en détails sur les affaires Stavisky et Prince, dont son père fut un protagoniste essentiel, demeure si elliptique sur l'affaire Seznec.

 

            Mais interpréter le rôle supposé de Bonny dans l'affaire Seznec à la lumière de ses agissements ultérieurs (« affaires » des années 1930 et comportement sous l'Occupation nazie), c'est adopter comme maxime le vers de Victor Hugo[5] : « Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte », et dire quelque chose comme « déjà le tortionnaire perçait sous le stagiaire ».

 

            Car Bonny, en 1923, n'est que le « porte-serviette », le « chien » du commissaire Vidal. Un subalterne, donc.

 

            Un subalterne, mais aussi un ambitieux. qui souhaite « devenir général »...

 

            Or la disparition du conseiller général Quémeneur est, sans doute, sa première « grande affaire ». Et il la prend à cœur, à la fois par « conscience professionnelle »[6] et par souci de, peut-être, y « briller », et, pourquoi pas, de s'en faire un tremplin.

 

            Ce qui peut expliquer à la fois la volonté, exprimée devant quelques connaissances de bar (Léon Sacré) de « faire tomber Seznec », et les doutes que, à la même époque (''ce genre de monologue, je l'ai entendu des dizaines de fois'' rapporte Pierre Bonny), puis plus tard, il exprimera devant son fils (et le docteur Paul).

 

 

            S'agissant de Léon Sacré, voici comment Denis Seznec introduit le personnage :

 

"A son retour du bagne, en 1947, mon grand-père reçoit un courrier d'un certain Léon Sacré, garagiste à Montauban. Celui-ci lui envoie le double d'une lettre qu'il vient d'adresser au procureur de la République. En voici le texte :

Je certifie avoir reçu du secrétaire de M. Vidal, chef de la Sûreté, les révélations suivantes, qu'il m'a faites dans un café situé rue du 29-Juillet à Paris.

Bonny était mon partenaire au jeu de belote. Il me racontait régulièrement, chaque soir, les progrès de l'enquête, dans l'Affaire Seznec.

Un soir, il me dit qu'il avait demandé à son patron, M. Vidal de faire passer Seznec dans la chambre des aveux, afin de le contraindre à se déclarer coupable.

Il ajouta : "Le singe" m'a demandé : "Qui est le défenseur ?"

Sur ma réponse, Vidal ajoute : "Avec cet avocat nous ne pouvons pas utiliser le procédé."

Pendant deux jours, Bonny demeura taciturne. Il combinait son affaire et nous arrêtait à chaque instant par ces mots : je l'aurai.

Je me suis permis de lui dire : "Si cet homme n'est pas coupable, comment voulez-vous l'avoir ?"

Il me répondit : "Il est coupable parce que je veux qu'il le soit". Il ajouta même : "Le patron a parlé de l'élargir. Je lui ai demandé deux jours de délai."

A ce moment, je pris Bonny pour une canaille.

Deux ou trois jours plus tard, il revint nous payer une bouteille de mousseux. Il nous apprit alors que Seznec ne lui échapperait plus par qu'il l'avait "eu" en faisant découvrir chez lui la machine à écrire qui avait servi à l'acte de vente de la propriété Quemeneur.

Sous l'effet de la boisson, il nous dit bien d'autres choses ; mais je ne m'en souviens plus. Il serait utile de publier dans les journaux ma déclaration, car il se peut que les deux partenaires de belote puissent la lire et la connaître."

           

            Ce passage pose, bien entendu, de graves problèmes de cohérence.

 

Léon Sacré se manifeste auprès de Guillaume Seznec en 1947. Les deux hommes ne se connaissaient apparemment pas (''un certain Léon Sacré'', écrit Denis Seznec).           

 Pourquoi, d'abord, intervenir si tardivement, alors que, dès 1923, ce ''témoin'' aurait ''pris Bonny pour une canaille''[7] ?

Il y a, ensuite, une série d'exagérations, dont il est difficile de dire si elles sont attribuables à Sacré, à Bonny, ou aux deux[8].

 

            D'abord, la référence à la ''chambre des aveux''. Qu'il y ait eu – qu'il y ait encore – des violences policières lors des gardes à vue et des interrogatoires, nul ne saurait le nier. Du reste, Denis Langlois, avocat de la famille Seznec durant de nombreuses années, est aussi l'auteur des Dossiers noirs de la police française (Seuil, 1971). On a pu, par exemple, se demander si l'oeil droit fermé qui s'observe sur les photos anthropométriques de Seznec ne pourrait pas être la conséquence de telles pratiques. Le site http://www.languefrançaise.net/ (dictionnaire de français argotique, populaire, familier) recense d'ailleurs deux occurrences de l'expression « chambre aux aveux » (l'une en 1925, l'autre en 1953), et en donne la définition suivante : ''Lieu de la préfecture où l'on fait parler (de force?) les suspects ; salle de torture, d'interrogatoire musclé''. Ce lieu a-t-il existé, ou n'est-ce qu'une « légende urbaine » ?

 

            Dans le premier cas, on peut douter que Bonny y ait fait allusion devant de simples ''partenaires de belote''. Ou alors, Léon Sacré n'aurait-il pas reconstitué les propos de Bonny à la lumière de ce qu'il ''savait'', ou croyait savoir, de cette ''chambre'' ?

 

            En revanche - ''chambre'' ou non – la réticence de Vidal s'explique : le défenseur de Seznec, à ce stade de la procédure, est Me Vincent de Moro-Giafferi, un ''ténor du barreau''. Moro-Giafferi, en effet, ne manquerait pas de susciter un scandale s'il relevait chez son client la moindre trace de traitements ''cruels, inhumains, ou dégradants'', comme définis, plus tard, par la Déclaration universelle des droits de l'homme de .

 

            Suivons maintenant les interventions de Bonny d'après Bernez Rouz. qui se demande très précisément « quel a été le rôle de l'inspecteur Bonny »[1]

 

''Bonny est présent lors des premières dépositions au siège de la Sûreté générale, rue des Saussaies. Il accompagne également son patron lors de la reconstitution des faits à Dreux et à Houdan les 29 et 30 juin 1923 (…)

il est présent lors d’une visite domiciliaire à Kerabri, perquisition menée conjointement par les commissaires Cunat et Vidal.Bonny est chargé, d’après les procès-verbaux officiels, des petites enquêtes de vérifications. Le 31 juillet 1923, on lui confie la tâche de retrouver le bidon d’essence portant des traces sombres de rouille ou de sang séché que Seznec échangea chez Edouard Coulomb à La Queue-les-Yvelines.Le 1er août, il est chargé de transporter la machine à écrire trouvée le 6 juillet à Traon-ar-Velin vers Paris à fin d’expertises.''

 

            Bref – on y revient – Bonny est le ''porte-serviette'', le ''chien du commissaire'' (expression que l'on trouve dans plusieurs romans de la série ''Maigret'' de Simenon.)

Pierre Bonny fut un ambitieux, puis un magouilleur ''ripou'' de la IIIème République, puis l'administrateur zélé de la sinistre ''Carlingue'', la ''bande Bonny-Laffont'' de la rue Lauriston pendant l'Occupation. C'est vrai. Avait-il ''mérité'' la peine de mort qui lui fut infligée en 1944 ? Non, car la peine de mort ne se ''mérite'' pas ; même compréhensible en 1944, elle ne se justifie en aucun cas. Et Bonny, s'il avait été condamné à une peine de prison, aurait pu expliquer les doutes dont il avait fait part à son fils, puis au Dr Paul.

 

            Pour comprendre les différents propos de Bonny sur cette affaire (et avec toutes les réserves que suscitent et les souvenirs de Jacques Bonny et le témoignage de Léon Sacré), il faut d'abord, semble-t-il, prendre en considération le fait que Bonny s'attribue dans l'enquête un rôle, on l'a vu, très exagéré. Le ''il est coupable parce que je veux qu'il le soit'' est symétrique du regret d'avoir ''envoyé un innocent au bagne'' exprimé devant le Dr Paul. Car Bonny, en 1923, ne pouvait, administrativement, juridiquement, ''policièrement'', ''vouloir que [Senec] soit coupable'', pas plus qu'il ne l'a ''envoyé au bagne'' en 1924. La certitude de la culpabilité de Seznec en 1923, c'est celle de Vidal[10], et la condamnation au bagne, c'est la cour d'assises du Finistère qui la prononce.

 

            Sauf si...

 

            Sauf si le  rôle de ''Charly / Gherdi'' avait quand même un peu plus d'épaisseur qu'on ne lui en accorde.

 

            Car il faut considérer aussi l'article de Roger Faligot (Ouest-France, 1er novembre 1998[11]) sur le témoignage de Colette Noll,

 

            Selon Roger Faligot, l'arrestation de Colette Noll se déroule comme suit :

 

''Apparaît sur le trottoir d’en face une silhouette familière qu’elle feint d’ignorer : un homme bedonnant et trapu, au teint mat, engoncé dans son manteau de cheviotte gris. C’est Charly, un ferrailleur qu’elle a rencontré au cours de liaisons clandestines  (…) Le mouchard, c’est Charly, (...) qu’elle a souvent rencontré parce qu’il rendait des services pratiques, y compris des fournitures d’armes…Il est visiblement de mèche avec ces messieurs de la Gestapo. Confrontée à lui, la jeune fille n’oubliera jamais ses yeux noirs fuyants et sa mine de traître de théâtre. Charly figure parmi ces français de la Gestapo à la solde de l’occupant, comme le gangster Henri Lafont et l’inspecteur Pierre Bonny.''

 

            Dont acte.

 

            Libérée du camp de concentration de Ravensbruck où elle avait été déportée, Colette Noll retrouve un certain Simon Vogel, (''Alain'' dans la Résistance), qui, bien qu'imprécis, indique que ''Charly, ou Charles-Ali, est un ferrailleur juif algérien qui a fait fortune sous l’occupation. (…) trafiquant avec les nazis comme avec les communistes et fréquentant Bonny et Lafont. ''

 

            À partir de quoi Roger Faligot ''reconstitue'' une ''trajectoire parallèle'' de Bonny et de Gherdy/Charly ''à l'ombre de la croix gammée''.

 

 

            Pour résumer, ''Charly'' aurait été un agent sovétique dès 1923, acheteur éventuel de voitures américaines demeurées en France, d'où son rôle dans l'affaire Quemener-Seznec, Il l'aurait encore été durant la seconde guerre mondiale, ''rendant des services'' au réseau FTP dont Colette Noll faisait partie, tout en ''travaillant'' pour la ''Carlingue''.

 

            C'est possible. Un hypothéthique trafic de Cadillac vers l'URSS de 1923 n'est donc pas exclu.

 

            Les arguments habituels tendant à écarter l'existence de ce trafic sont de deux sortes :

 

(1) L'URSS n'avait pas les moyens financiers dd'acquérir ce genre d'équipement

(2) En tout état de cause, des accords commerciaux existaient avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, et l'URSS n'avait donc pas besoin de recourir à un marché ''parallèle''.

 

            Mais on voit bien que, loin de s'additionner, ces arguments s'opposent. Car, si l'on tient (1) pour avéré, (2) perd sa consistance. En conséquence de quoi l'on pourrait au contraire poser :

 

(3) En dépit des accords commerciaux passés avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, l'URSS, faute de moyens financiers suffisants, a pu devoir se rabattre sur des ''filières'' plus ou moins légales.

 

            Pour conforter l'idée de ''trajectoires parallèles'' de Bonny et de Gherdi, Roger Faligot écrit aussi : ''L'honorable Gherdi », comme il se désigne lui même, avait déjà tout raconté dès juillet 1923 à l’inspecteur Bonny (,,,) Un PV d’interrogatoire débusqué par l’avocat Denis Langlois confirmera ces dires en 1976.''

 

            On peut en douter. Dans son dernier ouvrage[12], Denis Langlois narre sa ''plongée'' dans le dossier Seznec, transmis au début de l'année 1977 (et non 1976) par les Archives déprtementales du Finistère. À la date du 12 avril 1977, il note que ''la police s'est beaucoup plus intéressée à Gherdi qu'elle ne l'a dit.''[13] Cette remarque renvoie à sa découverte d' ''étonnants bordereaux d'envoi'' relatifs à des documents disparus (rapports et procès-verbaux) concernant ''Cherdy''. Mais le seul inspecteur dont le nom soit cité s'appelait... Dupont...  Le nom de Bonny ne pouvait d'ailleurs pas apparaître, puisqu'il n'avait pas le titre d'officier de police judiciaire, et ne pouvait donc être le rédacteur officiel de rapports ou de procès-verbaux.[14]

Peut-on conclure ?

 

            Bonny, en 1923, a certainement entendu parler de ''Charly/Sherdi/Gherdi'', cité par Seznec comme étant l'intermédiaire du trafic de voitures. A-t-il, rencontrant le même individu dans les couloirs de la rue Lauriston vingt ans plus tard, effectué un rapprochement entre cet agent double et le ''mystérieux'' protagoniste de l'affaire Seznec ? Est-ce, au contraire, Gherdi qui se serait ''confié'' à Bonny ? Un échange entre les deux hommes expliquerait en tous cas la ''certitude'' de l'innocence de Seznec exprimée par Bonny à son fils et au Dr Paul.

 

            Mais même cela est sujet à doute, à interrogations.

 

            Car la certitude de Bonny, si elle est consécutive à des propos de  Gherdi, peut s'interpréter de deux façons.

 

            Soit, selon les propos attribués à Colette Noll par Roger Faligot, ''On peut imaginer que Quémeneur a été liquidé, car il se trouvait en porte-à-faux, dans ce trafic, entre l’URSS et les autorités françaises.''. On retrouve là la théorie du ''crime d'État, voire du complot international, soutenue par Denis Seznec, assez peu compatible du reste, avec la thèse du meurtre à Plourivo.

 

            Soit, plus simplement, Bonny obtient de Gherdi la certitude qu'un trafic de Cadillac avait bien existé (ou été projeté) au début de l'année 1923. Et il se dit alors que, puisque ce trafic a été obstinément nié par l'accusation, c'est que Seznec est innocent, ou en tous cas pas coupable comme on l'a dit. Car l'enquête de police écarte la piste de Quemener poursuivant son trajet vers Paris, afin de décrédibiliser l'hypothèse ''Cadillac'', tandis que Seznec veut, parallèlement, occulter la ''direction bretonne''[15].

 

            Donc, si ce n'est ni Paris, et les affaires diverses et variées que Quemener pouvait avoir à y traiter, ni Morlaix, et son décès dans les conditions rapportées par Petit-Guillaume, va pour la zone située entre Houdan et Dreux.

 

            Et Bonny a pu acquérir une conviction logique en 1943 ou 1944, sans que cela fasse de lui le ''grand conspirateur'' de l'affaire.

 

Alain Delame

[1]    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bonny

[2]    Inexactitude flagrante, bien sûr : cette expression « fusillé par la Résistance » pourrait faire penser à une exécution extra-judiciaire due, par exemple, à un groupe de maquisards agissant spontanément. Il n'en est rien : Bonny, comme ses dix co-accusés, fut jugé, du 1er au 11 décembre 1944, par la Cour de justice de la Seine, et condamné à mort par cette juridiction parfaitement régulière à l'époque.

[3]    Ou encore « L'homme du déshonneur », pour reprendre le titre d'un article de Christophe Boltanski dans Libération (5 octobre 2006).

 

 

[4]    Jacques Bonny, Mon père l'inspecteur Bonny, Paris, Robert Laffont,‎ 1975, pp. 40-41.

 

      [5]  Dans le poème « Ce siècle avait deux ans » (in Les feuilles d'automne).

[6]    Qu'il mettra aussi en œuvre dans ses fonctions à la Gestapo française. Bonny y apparaît comme un « criminel de bureau », mettant de l'ordre dans l'administration du « service », gérant les notes de frais et autres aspects administratifs... Comme Maurice Papon à la Préfecture de la Gironde, ou comme tel fonctionnaire nazi disant, pour sa défense, que son rôle se bornait à ce que les trains (de déportés) arrivent à bon port et à l'heure.

 

 

[7] On notera le curieux verbe : ''je pris Bonny pour une canaille''. En toute rigueur, « prendre x pour y », c'est « se méprendre ».  On préfèrerait : « je considérai Bonny comme une canaille ».

[8] Il faut absolument bien remarquer que Léon Sacré, en 1947, ne se ''souvient pas'' des propos exacts du 

jeune Bonny de 1923,

 

[9]    B. Rouz, op. cit. pp. 224-232.

 

 

[10]    Et celle, bien sûr, de Me Jean Pouliquen...

[11]    Cf. http://pmarcou.free.fr/seznec_charly.htm

 

 

[12]    Denis Langlois, Pour en finir avec l'affaire Seznec, Paris, La Différence, 2015.

[13]    Denis Langlois, op. cit., p. 201.

[14]     Ces documents datent de 1926, soit bien après l'enquête du commissaire Vidal, à laquelle participa Bonny.

 

[15]    Denis Langlois, op. cit., p. 249.

 

 

 

P.S. J'ai illustré l'article d'Alain avec des photos du livre de Jacques Bonny "Mon père l'inspecteur Bonny"

 

P.S. 2 Lire sur le blog La Piste de Lormaye mon article de novembre 2012 :

"Bonny soit qui mal y pense".

 

P.S. 3 Merci à toutes et à tous pour les 11.743 visiteurs et les 24.922 pages vues depuis le 1er mai 2018 💪💋💪💋💪💋

 

 

Pierre Bonny.

Pierre Bonny.

Vidal et Bonny, recherches dans les bois de Houdan.

Vidal et Bonny, recherches dans les bois de Houdan.

Vidal, Seznec et Bonny à la barrière de Houdan.

Vidal, Seznec et Bonny à la barrière de Houdan.

Bonny in Détective.

Bonny in Détective.

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M
Juste un point de détail : Boudjema Gherdi (qu'on devrait d'ailleurs transcrire Gherdhi et prononcer plus ou moins Reldi), fils de Mohammed et de Fatma, n'était pas tellement juif. En se présentant comme Francis ou Charles Gherdi plus tard (mais sûrement pas Charles Ali, fabrication ridicule), il pouvait à la rigueur se faire passer pour juif si ça l'arrangeait dans ses affaires, mais il courait le risque d'être rapidement démasqué en deux ou trois questions par un véritable juif.
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A
Cher MArco,<br /> <br /> Merci de votre appréciation sur mon article.<br /> Vous évoquez Joanovici. Dans ma citation de l'article de R. Faligot : "un ferrailleur juif algérien qui a fait fortune sous l’occupation. (…) ", les points de suspension indiquent que je n'ai pas recopié une sorte de parenthèse où Simon Vogel aurait explicitement, devant Colette Noll, associé les deux hommes.<br /> S'agissant des actes "hors procédure", ce n'est pas tout à fait de cela que parle Denis Langlois. Il évoque des "bordereaux', c'est-à-dire des listes de pièces (rapport de l'inspecteur X, PV d'audition de Y par l'inspecteur Z. Or le dossier consulté par Langlois (et aussi, semble-t-il, par B. Rouz) contient bien ces listes, mais pas les documents auxquels elles se rapportent.
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M
Pardonnez-moi pour ce dernier message, mais je n'avais pas retrouvé le pseudonyme de Gherdi. C'était Francis. Il serait douteux, s'il avait été collaborateur de la Gestapo, qu'il ait utilisé son patronyme et non son pseudonyme.
M
Merci pour ce complément, Alain. <br /> Je pense qu'en outre Gherbi ne se faisait appeler ni pas son patronyme ni par son prénom, Boudjema. J'avais lu quelque part qu'il avait un alias correspondant à un prénom courant, mais je ne retrouve pas lequel.<br /> Pour les pièces, vous avez raison d'évoquer celles-là. Je pensais plutôt à d'autres auditions informelles, ne faisant pas l'objet de procès-verbal, permettant de situer les choses, c'est assez classique.<br /> Un point m'a toujours étonné, mais peut-être Mme Langellier a-t-elle la réponse. C'est l'audition de Kerné / Querné. Figure-t-elle dans un bordereau ? ou n'y a-t-il aucune trace ?
M
Chère Liliane, <br /> <br /> Le commentaire "Je pense plutot que l'un a fourni le four et l'autre le charbon" montre que la personne qui l'a rédigé n'a pas pris la peine de regarder le détail de l'affaire.<br /> En effet, il est attesté que, si la chaudière a été mise en fonctionnement, c'est avec du bois, deux stères de bois a priori, qui manquent la semaine suivante. Cela fait déjà un fort beau feu, et cela ne démontre pas du tout que Quéméner ait été brûlé. On ne peut raisonnablement envisager que du charbon ait été utilisé en plus.<br /> <br /> Un dernier point, purement psychologique. On pense naturellement à la chaudière, en 1923, à cause de Landru, Bernez Rouz le dit fort bien. Un éventuel meurtrier ferait le même rapprochement et la décapitation de Landru ne plaiderait pas, dans son esprit, en faveur de cette solution.
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M
Merci Liliane et Alain pour cet article remarquable, qui rapporte des faits indiscutables et qui est fort prudent dans ces conclusions. Mon seul regret est que vous ne soyez pas spécialisé en archéologie judiciaire, c'est un domaine où l'on voit qu'il y a, du moins dans sa compétence morlaisienne, de grandes marges de progrès (bouteilles, chenets et fariboles).<br /> <br /> Plus sérieusement, un petit apport : Gherdi était un homme de peu d'envergure, un juif algérien complice de l'occupant, c'est tout de même assez rare, et le tableau correspond davantage au bien connu Joseph Joanovici.<br /> <br /> Vous avez raison, Alain, d'insister sur les actes "hors procédure". Ce n'est pas parce qu'une pièce n'est pas dans le dossier que la police ne s'est pas intéressée à l'affaire. Je suis persuadé que toute la partie "information", c'est à dire les "tuyaux" reçus par la police, n'est pas au dossier : ce sont des éléments parfois discutables en eux-mêmes mais qui permettent aux policiers de se faire une opinion générale. Les récents livres sortis sur l'affaire Goldman, par exemple, nous montrent l'importance de ces enquêtes de fond.
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