Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
8 Mai 2018
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul.
Cyrano de Bergerac.
La tirade du Non merci.
Ce titre m'évoque Marivaux.
Oui, la dernière pièce de Marivaux, "Les fausses confidences".
"Dorante aime en secret Araminte, une riche et jolie veuve, qui est hélas d’une classe sociale supérieure à la sienne et s’apprête à épouser un vieux comte. Aidé de son valet Dubois, il imagine alors un stratagème pour conquérir en une journée le cœur de la jeune femme. Représentée pour la première fois en 1737 par les Comédiens Italiens, Les Fausses Confidences est la dernière grande pièce de Marivaux. A travers les demi-vérités et les manipulations de Dubois, cette comédie douce-amère révèle que l’amour est bien souvent affaire d’amour-propre."
On en regorge de l'amour propre dans l'affaire Seznec.
On en a même à revendre...
C'est parfois un combat à mort d'egos mâles.
cf Langlois vs Seznec.
A un point tel qu'on en oublie les faits.
Tant les faits ont été manipulés par les uns et les autres pour satisfaire leurs egos surdimensionnés.
C'est pour cela qu'il faut prendre le recul nécessaire...
Pour examiner les faits à la lumière de la vérité.
Rien que les faits.
Pas les témoins des faits.
Je repense là à une vérité que je me tue à vous répéter (je crie dans le désert) :
Les témoignages du voyage du Morlaix/Paris/Morlaix sont nuls et non avenus.
Car manipulés par Guillaume Seznec.
Qui en a même fait un second voyage avec Samson.
Pour mieux embrouiller tout le monde...
Tiens, dans l'idée d'embrouiller tout le monde...
Il semblerait que Me Denis Langlois se soit enfin décidé à publier l'intégralité des "révélations" de Petit Guillaume Seznec à Bernard Le Her.
Sur son blog.
Je les gardais bien au chaud.
Mais maintenant que c'est public...
Je les ai rapidement retranscrites...
Et...
Je peux donc maintenant les publier.
Alors...
Je rappelle quand même ici dans quelles conditions ces révélations ont été faites.
Lire sur ce blog : Les deux versions du témoignage de Petit Guillaume.
Je crois que c'est utile car j'en connais quelques-uns qui vont prendre encore ça au pied de la lettre.
Petit Guillaume en avait ras-le-bol de la médiatisation de son neveu Denis Seznec.
Bernard Le Her, le frère de Denis, le tannait pour en savoir plus...
Et pour damer le pion à son petit frère Denis.
En prenant de l'avance sur lui.
Il a profité de la mésentente de l'avocat Langlois avec son client Denis Le Her Seznec.
Oui, il faut toujours resituer une interview dans son espace lieu et son espace temps.
Petit Guillaume a cédé, mais, malin, il a tourné ça, comme il le voulait.
Je rappelle qu'il savait qu'on l'enregistrait.
Alors, ne venez pas me commenter la virgule et le point...
Prenez un peu de la hauteur.
Et voyez ça dans sa globalité.
Avec, en tête...
L'oncle, Petit Guillaume Seznec, qui veut freiner le neveu et qui se sert, pour ce faire, de l'animosité qui règne entre les deux frères : Bernard et Denis.
Et puis, ici pas de scoop !
Bah non, vous pensez bien quand même que Denis Langlois en a retiré toute la substantifique moelle pour l'écrire dans son bouquin...
Pas fou, l'avocat !
Je rappelle encore ici que cet enregistrement a été réalisé en plusieurs fois.
Dont une fois dans une voiture avec un individu (?) qui prenait des notes.
Etait-ce Me Langlois ?
Alors, oui, il y a des choses vraies dans ce qu'a dit Petit Guillaume, mais c'est tellement emberlificoté dans le faux, qu'il est dur d'y voir clair !
Au passage, tout le monde croit aux révélations de Denis Langlois, qui, n'a plus que les retranscriptions des dires de Petit Guillaume par lui-même, les bandes magnétiques ayant été égarées (curieux, ça, non ?) et personne, ne me croit, moi, alors que, prudente, j'ai gardé par devers-moi, l'enregistrement complet des appels téléphoniques des petits-fils.
Dieu soit loué que j'ai eu ce réflexe, d'une part de les enregistrer (et oui, je le rappelle, je ne connaissais pas Jean-Yves mais je correspondais avec Gabriel par SMS) et de retranscrire tout cela immédiatement sur mon blog. Car, maintenant, par rapport à France 2, j'ai le droit d'antériorité.
Je rappelle aussi que Denis Langlois n'a jamais contacté les petits-fils lors de l'écriture de son livre.
L'avocat s'est juste contenté d'envoyer un exemplaire de son livre terminé, avec sa dédicace, à l'aîné, Jean-Yves !
Classieux, non !
Voilà, désormais, vous avez (presque) toute l'histoire avec les témoignages de Jean-Yves et de Gabriel Seznec.
Je le rappelle ici, ce sont les fils de Petit Guillaume.
Pas les concierges qui ont vu de la lumière et qui sont montés.
Maintenant que j'ai pris ces précautions verbales indispensables, on y va...
La rencontre Bernard Le Her / Petit Guillaume Seznec
(ndlr tout cela commence bizarrement en page 4)
Petit Guillaume Seznec (GS) : Mais il ne faudrait même pas que ça se sache, parce qu’on croirait que c’est lui.
Bernard Le Her (BLH) : Oui mais enfin si, toi, tu l’as vu, les choses se sont produites…
GS : ça je ne l’ai pas vu. J’ai vu des travaux. Alors est-ce que c’est à ce moment-là ? (…) J’étais un gosse de onze ans, tu peux te tromper.
BLH : Ils ont construit un mur, quoi ?
GS : Non, non. D’après moi ce serait dans un sol, assez profond.
BLH : Et dans le sol de la maison ?
GS : A côté, quoi.
BLH : Pourquoi, ils avaient construit une cabane ? Ils avaient construit quelque chose.
GS : Non, c’était un genre de cellier.
BLH : Et c’est parce que tu as vu faire des travaux juste après que…
GS : C’est ça que je ne me souviens pas, si c’est après, avant ou quoi. C’est certainement après, puisque j’ai vu ça…. Ça, je ne m’en souviens plus. Tu sais, c’est vague.
BLH : Oui, c’est une confusion de gosse. On peut… Dis, je suis désolé de te dire ça, mais tu es absolument certain d’avoir vu ce que tu m’as dit ?
GS : Ah bah dis ! Et puis, j’ai entendu toute la conversation. C’est ça qui m’a fait aller regarder.
BLH : Ton père n’était pas là à ce moment-là ?
GS : Ah il est venu l’après-midi. Il est passé le matin et il est venu l’après-midi. .. Je me rappelle que j’ai mangé avec les chevaux de bois, ce jour-là. Ail n’y a que Albert qui a mangé, parce qu’il ne savait rien du tout… Jeanne, elle n’était pas là. Elle était à l’école, aux Ursulines. Marie aussi, elle n’a jamais rien su. Personne, il n’y a qu’Angèle et moi qui savions, pas d’autres. Et quand j’en ai parlé à mon père, quand il est revenu, il m’a dit : « T’occupes pas de ça…. »
DLH : Et à quelle heure ça c’est produit ? L’après-midi, le matin ?
GS : Le matin, mais je ne sais pas l’heure. Il était peut-être dix heures ou dix heures et demi, onze heures, je ne sais pas. Je sais que théoriquement on a mangé. Peut-être une heure, une heure et demie après. Mais mon père est venu dans le courant de l’après-midi. C’est la seule fois que je l’ai vu pleurer. Il en était malade. Il était abasourdi. Il ne savait pas comment faire. Ils ont discuté. Moi, je n’étais pas là dans la discussion. Ils ont discuté avec la bonne toute l’après-midi. Et moi, on m’a ramené à l’école, le soir.
BLH : Mais quand est-ce qu’ils t’on fait jurer avec Angèle ?
GS : Avant d’aller à l’école.
BLH : Et ton père n’en a jamais reparlé avec toi de toute cette histoire ?
GS : En revenant du bagne, c’est moi qui lui en ai parlé. Il s’est mis en colère, il m’a dit : « ça ne te regarde pas, c’est moi que ça regarde. »
Tu sais, il était très amoindri… (…) Tu sais, les gens quand on dit qu’ils ne … c’est de la blague, il était plus joli qu’avant,… Je ne l’ai pas dit à Claudine, parce qu’elle le dirait à sa mère, elle le dirait à son frère, et ainsi de suite. Et puis ça serait une chaîne sans fin. Je ne l’avais jamais dit à Denis non plus, parce que Denis, il est bon garçon ; mais tu sais, moi j’ai toujours peur, tu comprends, qu’il ressemble un peu à son père, qu’il aime… Son père, ce qu’il aimait, c’était avoir sa photo sur les journaux et puis, un tas de trucs… Et puis ta mère, elle est pareille…
BLH : Je ne sais pas…
GS : Oh elle aime la publicité, hein. Si tu savais ce qu’a dit Claude Bal sur ta mère. C’est un salaud, Claude Bal, tu sais. Je me demande même s’il n’a pas fricoté avec Francette. Parce qu’ils sortaient le soir, ils ne rentraient que le lendemain matin.. Tu sais, Claude Bal, lui, il s’en fout pas mal. Il croit en rien du tout. Ce qu’il veut, c’est ramasser de l’argent. Bon, il laissait des rognures à ta mère… C’est comme l’histoire de celle qui avait fait le premier livre, elle lui a fait une procuration, c’est l’autre qui allait toucher l’argent à la poste. Elle n’en n’a pas vu le centième, elle… Claude Sylvane.
BLH : Mais elle n’a jamais touché de l’argent pour cette affaire, maman.
GS : Elle se faisait avoir tout du long. Si, il y a peut-être avec le film, elle a dû toucher quelque chose quand même, parce qu’avec la façon qu’elle m’a écrit qu’elle avait de l’argent.
BLH : Non, mais c’est parce qu’elle travaille.
……………………………………………………………………………………………….
BLH : Il faudrait qu’un jour, on reparle tranquillement. Je viendrai te voir un après-midi. Qu’on reparle de cette affaire dans les détails. Parce que, depuis que tu m’en as parlé, je suis travaillé au corps par cette idée, parce que tu m’en as parlé avec des accents de sincérité tels que…
GS : Bah puisque c’est vrai. Je ne peux pas te dire autre chose. Je ne peux pas te dire autre chose que ce qui était. Et ma mère a dit la vérité aux flics, c’est ça qui est terrible.
BLH : Parce qu’elle l’a dit à la police ?
GS : Longtemps après. Parce que la police, quand elle est venue, tu sais, c’était pas des douceurs comme maintenant. Tu sais, la bonne, elle a pris des (noms)
BLH : Qui ça ? Ta mère ?
GS : Oui, un jour elle s’est mise en colère, elle a dit – D’abord, elle disait si vous arrêtez mon mari, c’est que je suis complice. – Alors un jour elle s’est mise en colère, elle a dit : « Après tout, je vais vous dire la vérité. C’est moi qui l’ai tué. Alors, lui, il a tapé sur la table : « Ecoutez, Madame, je vais vous gifler tout à l’heure. Parlez encore de ça, on vous enferme comme folle. Parce qu’il pouvait pas y croire, de la façon dont ils avaient amorcé le truc. Il disait : « Bon, c’est une femme. Comme toutes les femmes, pour le moment, pour sauver son mari, elle va dire que c’est elle. » Il ne l’a pas cru. Et il était sincère, il ne l’a pas cru du tout. Et moi, j’aurais été à sa place, je sais que j’aurais fait comme lui. « Non ça va pas… Vous êtes pas bien !... » C’est là justement que j’ai dit : « ça ne soit pas être possible que ce soit l’endroit que j’avais vu qu’il l’a mis, parce que si elle avait su, elle aurait pu dire : « Si, et puis il est là ! » Elle ne doit pas le savoir. Il a dû l’emmener dans les bois, puis va donc chercher ( ?) (…) Mais je sais qu’il pleurait, il disait : « On est ruiné, on est ruiné. Tout l’argent qu’on lui a donné, on ne verra jamais la couleur. » Il disait ça en breton. Puisqu’il parlait toujours breton.
BLH : Mais tu connais le breton, toi ?
GS : Je comprenais, surtout quand c’était eux qui parlaient, parce que, tu sais, à force de vivre avec ses parents. Et Angèle aussi. Tu sais, je comprends encore vaguement. Mais je peux pas dire que je pourrais suivre vraiment une conversation. Là, je comprenais. On comprenait à peu près tous quand on était petit.
BLH : Et toi tu avais d’abord entendu ce fameux dimanche…
GS : J’ai déjà entendu pour démarrer. Elle disait : « Ah Non, Pierre, pas vous, hein, Non ! »Et puis : « Ah laissez-moi tranquille ou j’appelle. Et puis après ça, j’ai plus rien entendu. C’était haut la fenêtre. Qu’est-ce que ça pouvait avoir ? Je peux pas, tu sais maintenant. A mon idée, ça devait faire un mètre, un mètre cinquante. Il y a peut-être plus, il y a peut-être moins. Tu sais, j’était tout gosse. C’était peut-être haut comme la fenêtre à Basile, je n’en sais rien. J’ai monté sur un petit rebord plus haut ( ?) et je regardais. C’est là que je l’ai vu par terre et ma mère m’a vu.
Alors c’est là qu’on m’a appelé. Et la bonne était là dans l’encadrement de la porte, elle a entendu aussi. Parce que, tu vois, la salle à manger est là et ici il ya une porte et un petit couloir, une petite entrée, et une deuxième porte qui allait dans la cuisine. Elle, elle avait passé ces deux portes et elle était dans l’encadrement.
BLH : Et toi, tu étais à la fenêtre. De quel côté alors ?
GS : J’étais à la fenêtre en face. Il y avait deux fenêtres.
BLH : C’était la fenêtre de façade ?
GS : …. Qui tombe sur la rivière. Tu sais, c’est pas vraiment une cour. Comment je pourrais te dire ? En fait, c’était à peu près large comme ça comme la route. Et puis mettons que le mur ce serait le mur de la salle à manger. C’est à peu près comme ça. Alors, il y a une ou deux fenêtres dans le côté, du côté jardin. Et devant une fenêtre. C’est là que je suis monté. Il y aune chose qui m’a paru bizarre quand même, quand tu m’as parlé « Est-ce qu’elle ne l’a pas frappé ou quelque chose ? » Je me souviens. Tu sais autrefois c’était comme ça à la campagne. Tu avais une pendule sur la cheminée et puis un gros chandelier de chaque côté. Et il y avait un chandelier qui était tout de traviole. Est-ce qu’elle l’aurait frappé avec ça pour se défendre ou est-ce qu’elle l’a poussé sur le plancher glissant. Et puis… Moi, mon idée première, c’était ça. Il avait glissé sur le plancher et sa tête avait du cogner le canapé. C’était un canapé Louis XVI, Louis XVII, je n’en sais trop rien. Des choses comme on faisait avant et les rebords étaient en bois. Quand même ça, ça me semble douteux… Moi, je crois qu’elle a dû se défendre et le frapper à la tête. Mais tu sais, c’est tellement vague. Après ça, moi, quand je suis revenu à la maison, ma mère me disait : « T’en fais pas, il va sortir. » Et tout ça, ça a duré un an demi, puisque le procès a duré 18 mois. Tu sais, un an et demi, pour un gosse, c’est long. Et puis après, quand je lui en ai reparlé, elle m’a dit : « Non, faut pas le dire. N’en parle pas : Et puis on te croira plus. On passait pour des menteurs, tous les deux. Et moi je calculais. Je ne savais pas. Je disais : Ma mère sera en prison à la place de mon père. Dans mon idée, moi, je croyais que c’était un meurtre, quoi. Tu as tué, tu étais enfermé. Alors, ma mère ou mon père… Tu sais, c’était pareil.
BLH : Et avec ta mère tu en as reparlé aussi ?
GS : Ah il y a longtemps que j’en ai reparlé. Elle ne savait que pleurer quand ça finissait tout ( ?) Tu sais, elle est morte de chagrin. Bien sûr qu’elle était malade, mais tu sais, ça agit sur la maladie. Elle avait 42 ans quand elle est morte, elle n’était pas vieille… Non, ça faut pas le dire, surtout à une femme. Une femme, elle va raconter des histoires pour voir sa photo sur les journaux. Il y en a qui racontent n’importe quoi. Moi, si une femme le dit, je dis que c’est pas vrai. Automatiquement. Je ne vais pas gâcher la vie de mes gosses, tout ça pour une histoire de ta mère. Ils n’étaient même pas au courant, c’est ta mère qui les a mis au courant… Ah ! Je l’ai engueulée. Elle n’a pas à s’occuper de ça. Les gosses n’étaient pas au courant du tout. Ils ne savaient pas de qui ils étaient. Vous, c’est plus pareil. Vous êtes nés dans toute cette histoire. Alors, ce qui me fait peur avec ton frère, on va ramener l’histoire de son père sur le tapis, alors plus personne va le croire. On va dire : « Il est comme son père ! » Parce que, lui, il n’a pas bonne réputation. Parce que lui, d’abord si son témoignage avait été pris en considération, il n’y avait pas d’affaire. Ce n’était pas possible puisqu’il dit qu’il l’a vu après la date indiquée.
BLH : Mais tu m’avais dit la dernière fois que la disparition de Quémeneur avait été signalée par ton père.
GS : C’est lui qui l’a signalé.
BLH : Mais non, il paraît que c’est la famille Quémeneur qui a été…
GS : C’est lui qui a été voir la famille Quémeneur pour lui demander qu’est-ce qu’il devient. Il fallait bien qu’il amorce le coup d’une façon ou d’une autre. Il trichait. Il a dit : « Qu’est-ce qu’il devient Pierre ? On était en affaires et tout ça… » Ils n’étaient pas au courant, parce qu’ils étaient plus d’un mois sans le voir quelquefois.
BLH : La disparition de Quémeneur a été signalée parce qu’il devait assister le samedi ou le dimanche suivant au mariage ou à la communion d’une nièce, je ne sais plus exactement, et comme il n’était pas à ce…
GS : Non non ça c’était brodé depuis.
BLH : ça c’est la version officielle.
GS : Oui, oui, mais brodé, mais c’était pas vrai parce que le voyage à Paris de toute façon devait avoir lieu. Ça c’est sûr. Mais il n’a pas eu lieu puisqu’il était mort.
BLH : D’après toi, le voyage n’a pas eu lieu ?
GS : Il n’a pas eu lieu parce que mon père est venu à l’école demander au directeur de l’école l’autorisation de m’emmener avec lui depuis le temps qu’il voulait me faire voir Paris et puis le directeur a dit : « Non ça va être les examens, on ne peut pas le laisser partir. Autrement, il n’est pas tellement en avance, ça va le retarder. Alors je n’y ai pas été. Et puis ma mère m’avait parlé bien avant ça. Elle m’avait dit : « Tu sais on va habiter au château. » Bien avant elle m’avait dit ça…
BLH : Elle parlait de Plourivo ?
GS : Oui, c’était un château.
BLH : Ce n’est pas un château.
GS : Moi, je ne l’ai jamais vu.
BLH : Non, c’était une grande bâtisse.
GS : Un manoir.
BLH : Non, une grande bâtisse, une grosse ferme, quoi !
GS : Alors on va habiter au château mais c’est pas pour tout de suite. (quand on aura suffisamment d’argent, on l’aura sûrement ( ?) Combien de temps avant, ça je ne saurais pas te le dire. Ça, elle me l’a dit à l’école, quand elle est venue me voir. En général, c’était Angèle qui venait me voir tous les samedis, et, elle, cette fois-là, c’est elle qui est venue.
BLH :Mais toi, tu étais absent quand les policiers et les gendarmes sont venus ?
GS : Ah oui, je n’ai vu qu’une fois les gendarmes.
BLH : Tu n’as donc pas suivi le déroulement de l’enquête ?
GS : Non , pas du tout.
BLH : Toi, tu n’as été que le témoin du départ.
GS : Oui, parce que moi après je suis resté en pension, et, quand elle m’a fait quitter la pension, c’est qu’elle a eu peur que les gosses me disent des choses désagréables et le directeur a envoyé une carte à ma mère en lui disant qu’il me prenait à sa charge, que je retourne à l’école. Elle n’a pas voulu… (…) En somme il voulait presque m’adopter. Je suis rentré à 7 ans en pension là-dedans. J’ai toujours été là. Quand il a eu la fièvre typhoïde, Albert, je couchais dans la chambre du directeur. J’étais très bien. Tu sais, il y avait 80 pensionnaires peut-être, et le reste était externe (…)
BLH : Tu comprends, tu es appelé à disparaître, Guillaume (ndlr vous remarquez que personne ne surnomme Petit Guillaume « Guy » !)
GS : Oui, et à quoi ça servirait ?
DLH : Je sais pas, pour l’histoire, ça sera peut-être dans cinquante ans, dans cent ans que l’on retrouvera un élément et tu es le seul détenteur d’une partie de la vérité, d’une photographie de cette vérité.
GS : Oui, et après on dirait : « c’était quand même un voleur à sa manière ». Ils n’avaient peut-être pas l’intention avant, mais là ils ont dû réfléchir un bout de temps et là ils ont dit : « Pour ne pas perdre notre argent, qu’est-ce qu’il faut faire ? » Ils ont dû faire les faux.
BLH : Moi je crois qu’ils ont fait les faux, puisque les experts ont reconnu son écriture.
GS : Tu sais, les experts, j’y crois pas plus que ça……………
BLH : Je te disais tout à l’heure, tu n’es pas éternel, tu ne penses pas à mettre ce que tu m’as dit par écrit ?
GS : Oui, et puis que mes enfants ils me reprocheraient ça toujours ?
DLH : Mais pourquoi Guillaume, pourquoi…
GS : mais parce que la question des faux serait toujours là.
BLH : Mais c’est pire ce dont on l’a accusé. On l’a accusé d’un meurtre.
GS : Oui, mais un crime, tu comprends, ça peut être un coup de colère. Alors qu’un faux, c’est un coup réfléchi.
BLH : Oui, il a réfléchi a postériori devant un drame. Il a réfléchi d’ailleurs pas très loin en faisant ça. Mais je ne vois pas en quoi serait le déshonneur.
GS : Oh, si, tu sais, il ne faudrait pas qu’il reste là parce que Seznec (…………..)
BLH : Je crois que pour l’histoire, si tu veux, lorsqu’on est détenteur d’une vérité que personne d’autre ne possède, on n’a pas le droit de faire ça, parce que lui, il est mort, le pauvre homme, il n’a rien commis, si ce n’est falsifier des écritures, il n’a rien commis d’absolument dramatique.
GS : Ce n’est pas lui qui l’a fait, puisqu’il tremblait (…) moi je dis qu’il a été le pigeon là-dedans qui s’est emmêlé les pieds du début à la fin. Il a cru que ça allait s’arranger.
BLH : Mais avec Quémeneur, tu ne crois pas qu’elle a entretenu une liaison ?
GS : Je ne crois pas.
BLH : Non, tu crois pas parce que tu es le fils..
GS : Non, même pas ? Tu sais, moi, je réfléchis calmement et puis j’y crois pas. J’y crois pas, parce qu’il n’a pas dû faire les propositions avant. Non, de la façon dont il parlait, la façon dont la discussion a eu lieu, quand elle a dit : « Ah ! non surtout pas vous »…. C’étaient des amis, si tu veux, mais des amis d’affaires. On peut pas dire ami-ami. C’est à dire comme quelqu’un, par exemple, qui en connaît un autre depuis plusieurs années. Là, c’est des amis d’affaires, c’est tout. Pas de côté sentimental dans leur amitié. C’était une amitié intéressée. L’autre lui vendait son bois, l’autre lui achetait. C’était que ça. C’était une relation, pour moi, plutôt qu’une amitié.
BLH : Ils se connaissaient depuis longtemps Quémeneur et mon grand-père ?
GS : Ah, ça je ne sais pas. Ça, je n’en sais rien (…) Parce que l’affaire des bagnoles a existé. Ça, il en avait une pagaille de voitures, mon père. Il en achetait, il en revendait. Mais après il voulait, comme il a vu que c’était rentable, augmenter son profit en allant chercher dans les stocks de guerre avec quelques capitaux. Il a dû se mettre d’accord, à mon point de vue, parce que là je n’ai pas assisté à la conversation. Il a dû se mettre d’accord avec Quémeneur (…) Tu sais, cette histoire est braiment embrouillée. Il y a que mon père qui aurait pu dire la vérité. J’ai essayé de lui faire dire. Ah ! si tu voyais le ton avec lequel il m’a envoyé promener. Il était pressé de foutre le camp de la maison.
Il est parti. C’est là qu’il est parti chez ta mère. Sans quoi, il ne serait pas parti.
BLH : Ils possédaient pour acheter cette propriété de Plourivo des dollars en or qu’ils avaient gagné avec la teinturerie en 1914.
GS : Non c’était pas une teinturerie. C’est une blanchisserie. Elle avait mis 700.000 francs de côté. 700.000 francs, combien ça peut faire maintenant, je n’en sais rien, ça doit faire un paquet. C’était ce qu’on appelle des gens riches. Là, il y avait une caserne de soldats à Morlaix. Alors, ils ont remonté une blanchisserie à Morlaix et les soldats sont foutus le camp. Qu’est-ce qu’il allait faire ? Il avait acheté la propriété, il s’est dit : « Ici, on peut faire du bois ! » Une scierie, bon, ça marchait pas mal. Là, il avait fait une saboterie moderne ; elle n’a jamais tourné. Les machines étaient là, tout était là, ça allait démarrer. C’est l’affaire qu’a empêché… Il y avait des machines modernes, ça n’avait pas démarré. C’était monté quoi. C’était monté, je crois qu’il y avait encore l’électricité à amener, et puis spécialiser les gars pour faire des sabots. Je crois qu’ils faisaient six paires de sabots, à chaque machine… J’ai encore une carte ici. Il y a marqué « Scierie et grande saboterie mécanique. »
BLH : Enfin, il faudrait que tu les mettes par écrit, ça, un jour…
GS : Ah, mais c’était mon intention…
BLH : Que tu le donnes à Jean-Yves ou que tu le mettes chez un notaire…
GS : Alors, là, c’est comme si tu l’avais mis dans un coffre-fort.
BLH : Même, si tu veux, tu me le donnes à moi.
GS : Je le donnerai aux enfants, ils le sauront tous et ils feront ce qu’ils voudront avec… Je ne m’étendrai pas. Je dirai ce que j’ai vu et entendu. Je n’ai vu qu’un cadavre par terre, c’est tout. Je n’ai pas vu frapper dessus.
BLH : Mais il était dans une marre de sang ?
GS : Ah, il y avait du sang qui coulait mais pas énormément à mon point de vue.
BLH : De quel endroit ?
GS : Au front, je ne sais plus à quel endroit, à droite ou à gauche, ça je ne sais plus si c’est à droite ou à gauche. Tu sais, c’est vague. Il était recroquevillé sur lui, il n’était pas allongé. Alors, ça ne m’étonnerait pas qu’elle lui ait mis un coup de chandelier sur le cigare.
DLH : Mais il n’y a pas eu de coups de feu, il n’y a pas eu de choses comme ça ?
GS : Oh ! non, non.
BLH : Parce que la discussion que tu me disais avoir entendue, c’est la discussion qui précédait immédiatement la vision que tu as eu du corps de Quémeneur ?
GS : ça faisait plutôt une minute.
BLH : Ah oui ? C’était juste immédiat. Ce n’était pas une heure avant ?
GS : Non, c’est la discussion qui m’a fait monter sur le bord de la fenêtre. Je me disais : « Tiens ! Qu’est-ce qu’on fait à maman ? Il y a quelqu’un qui lui fait du mal ?» A ce moment, je ne réalisais pas. Après, j’ai bien réfléchi depuis, en grandissant, j’ai compris qu’il était en train de lui proposer une affaire, de lui proposer l’amour quoi, il n’y a pas d’histoire (…) Alors, comme elle voyait pas comment faire autrement, elle s’est défendue comme elle a pu. Moi, c’est mon point de vue, tu comprends. Angèle était là, elle était pâle, elle était pâle (…) Ah ça a été une drôle d’histoire. Alors, moi, jusqu’au bout, tant qu’il n’y a pas eu les Assises, ma mère disait toujours : « Il va être acquitté, il va être acquitté… » Et il a été condamné.
BLH : Et tu n’en as jamais parlé à personne ?
GS : A personne.
BLH : Avant d’en parler l’autre jour ?
GS : Non, je ne l’ai jamais dit. Il n’y a que Jean-Yves, une fois, je lui ai laissé entendre, qu’il n’y avait jamais eu un crime, mais je ne lui ai pas dit que ça c’était passé comme ça.
BLH : Parce que, moi, quand je t’ai quitté, il y a un mois demi, je me suis demandé après coup si tu ne m’avais pas berné, si tu ne m’avais pas raconté ça pour faire le pendant de ce que disait ma mère.
GS : Oh ! non, non, moi, je m’en fous de ça…
BLH : Tu m’avais l’air tellement sincère que tu m’as bouleversé complètement.
GS : Je ne me suis jamais occupé de ce que faisait ta mère. Je me disais : « Bon. Elle est aux abois. Elle a quand même ses gosses. Elle est en train de ramasser quelques sous à droite et à gauche…
BLH : Je ne crois pas que ça soit ça…
GS : Si, elle en a eu, et pas mal (…) J’ai jamais compté sur personne que sur moi-même.
BLH : Je ne crois pas qu’elle en a tiré quoi que ce soit. On a trop tiré le diable par la queue pour que ce soit le cas.
GS : (…) Un moment, elle avait de l’argent en pagaille. Francette en prenait pour sortir le soir.
BLH : Oh ! non, je crois que tu…
GS : Ah ! Mais tu peux le demander à ta mère, elle te le dira. Tu peux lui demander, elle te le dira.
DLH : Elle a peut-être eu des petites sommes de journalistes pour un interview…
GS : Non, c’est des gens qui envoyaient…
BLH : Ah ! Oui, on a eu des Belges qui nous ont aidés.
GS : Des bretons, aussi, qui envoyaient des mandats.
BLH : Peu de choses, Guillaume.
GS : 10.000 francs l’un, 10.000 francs l’autre.
BLH : Ah ! oui, mais c’était des poignées de cacahuètes.
GS : Mais là, quand elle a fait faire le film, parce qu’elle était dans le coup, il faut une signature, ils n’ont pas droit de faire ça, elle a paru à la télévision.
BLH : « Cinq Colonnes à la Une » ! Tu sais combien elle a touché ? Elle a touché 70.000 anciens francs. C’est nous qui avons encaissé le chèque. Elle a touché 70.000 anciens francs. C’est moi qui ai touché le chèque parce que maman n’avait pas de compte bancaire à l’époque. Et encore, elle ne voulait absolument pas les toucher, parce qu’elle avait des scrupules. Et, c’est moi qui lui ai dit (…)
Maman a reçu une prestation de l’ORTF à l’époque, comme quoi elle avait figuré tant de minutes dans l’émission.
(…)
Non, maman n’a jamais eu un rond. Et quand elle a un sou, elle en donne aux autres, elle a un bon cœur. Alors, je crois qu’il ne faut pas la mettre sur ce plan-là.
GS : Parce que tu comprends ils sont en train de faire le truc d’après le truc du juge Hervé. C’est lui qui a fait tous ces dossiers. Hervé c’était une fripouille et un dingue. Il était juge de paix, il était devenu tellement bafouilleux qu’il allait dans les patelins et faisait la justice dans les granges, on l’a enfermé pendant quelques temps dans une maison de repos et puis il a été rayé. C’était une fripouille. Il m’a raconté ce qu’il faisait pendant la guerre. Il faisait partie du 2ème Bureau. Il m’a dit comment il martyrisait les types, comment il les tuait, et il disait : « Ah ! Ils étaient innocents autant que n’importe qui. Ça fait rien, on s’amusait avec. » C’est un salaud, une véritable fripouille.
(…)
Et, là, il était convaincu de la culpabilité de mon père. Il l’a dit à ton père. Il lui a dit : On n’a qu’à me laisser Seznec pendant un quart d’heure, je le ferais avouer. » C’est ton père qui me l’a dit. Et la preuve qu’il ne croyait pas ton père, c’est qu’il n’aurait pas dit ça, parce que s’il avait cru ton père, il n’aurait pas dit ça… Tu sais, deux coquins ensemble, ils se sont arrangés après. Non, Hervé, c’était une vraie canaille ? Attention.
…………………………………….
P.S. (*) Une bonne fois pour toutes, et vous l'avez compris, je me suis alignée sur la vérité de Jean-Yves et de Gabriel Seznec.
C'est mon droit le plus strict.
Je vais donc étayer cette vérité et la défendre.
Et je ne vais pas vous laisser de place, ni sur ce blog, ni dans les commentaires de ce blog, pour que vous veniez raconter l'exact contraire de ce que j'y défends.
Inutile de faire du forcing.
Je sais que nombre d'entre vous ont des tendances machistes et ne font foi qu'à la parole d'un homme.
Vous me l'avez prouvé ici à de nombreuses reprises.
A un point tel que, parfois, à bout d'arguments pour vous répondre, je joignais un homme pour dire la même chose que moi, et, là, du coup, ça passait (par exemple la discussion pour le prénom de Guillaume Seznec) !
Hier, le point de non retour a été atteint, quand j'ai lu que je n'allais pas assez vite pour publier l'un de vos commentaires.
Mais je raîiiiiiiiiiive !
Vous devriez un peu réfléchir à votre image de la femme.
La femme bonniche.
La femme potiche.
Même si j'ai eu la gentillesse (la faiblesse) de laisser certains d'entre vous écrire des articles sur ce blog.
Vous le savez, il existe d'autres blogs sur l'affaire Seznec qui pourront accueillir vos commentaires sans problèmes.
Ne vous privez donc pas !
P.S.2 Merci à toutes et à tous...
Pour les 33.155 visiteurs
au total de mes 2 blogs depuis Février dernier.
17.626 sur Seznec Investigation
15.529 sur La Piste de Lormaye.
« L'insulteur est-il responsable de l'insulte ?
À peine. Pour être responsable il faut être intelligent. »
Victor Hugo
P.S. 3 Attention...
Je vous rappelle ici que les brouettées d'injures déversées par Bertrand Vilain sur son blog (9 pages sous Word, 3.553 mots, depuis le 29 avril dernier) ont été envoyées pour plainte à Monsieur le procureur de la République de Brest.
Et que j'ai intenté une action en justice contre lui.
Voilà son dernier méfait :
"L'Ouest-France avait besoin d'une information pour contrebalancer l'exclusivité France2/Le Télégramme. Un journaliste de l'Ouest-France m'a contacté dimanche après-midi. Je n'ai pu que lui répéter ce que je savais. Ils ont donc sorti Liliane Langellier de leur chapeau pour montrer que Le Télégramme n'avait pas l'exclusivité. C'est de bonne guerre entre l'OF et Le Télégramme. Il me faut quand même admettre que l'OF sur l'affaire Seznec a toujours un tram de retard et s'autorise tous les coups bas."
C'est plus qu'un besoin de reconnaissance, qu'il a, ce lascar !
Je ne citerai plus désormais le nom de ce triste individu.
Qui n'existe qu'en polémiquant contre moi.
Car je suis connue et reconnue.
Ceux qui, sans pitié, osent appeler l'insupportable harcèlement dont je suis victime "la gué-guerre des fins limiers", ne se rappellent sans doute pas comment ils ont perdu leurs nerfs et se sont violemment accrochés avec le Vilain en question sur mon blog "La Piste de Lormaye" en mai 2011.
Lire dans les commentaires de "Quand Cold Case tombe dans la sauce Harlequin".
Et dans son article "mise au point" du 7 décembre 2014 :
"Depuis une dizaine de jours, une montée en température atteint le cercle des aficionados de l’Affaire Seznec. Le très bref commentaire de Bernez Rouz sur FR3 a suscité bien des commentaires et rapidement la conversation a dévié, entraînant des intervenants à s’opposer fermement. Parmi ceux-ci, nous avons vu réapparaître une vieille connaissance qui n’a rien perdu de sa verve. Je passe sur les péripéties qui ont émaillé forums et blogs concernés par le sujet. Dans la foulée, on a assisté à la résurrection d’un blog, activé à l’origine par les co-auteurs (le co-auteur serait plus exact) du livre numérique “l’Affaire Seznec enfin révélée”. Ouvrage qui, effectivement, nous révèle le lieu où serait enterré Pierre Quéméneur. Il s’agit en fait d’une zone “précise” (quelques milliers d’hectares !) située dans les Alpes Mancelles. Puisque Guillaume Seznec dormit à l’hôtel à Pré-en-Pail (et non dans sa voiture), il est évident qu’il s’était débarrassé du corps de son acolyte quelque temps avant; en 85 ans, personne n’y avait pensé… c’est fou comme on peut être distrait.
Fort du succès planétaire de cette première œuvre, nos nouveaux spécialistes auto-déclarés de l’Affaire Seznec rédigeaient une suite, qu’ils proposaient également en version papier. Comme on ne change pas un titre qui marche, cette fois ce serait “Nouvelles Révélations”. M’est avis que mettre “révélations” au singulier eut été prudent, car à ce jour, nous sommes plusieurs à chercher en vain, où se cache la moindre révélation.
Nous avons eu l’occasion de dire ce que l’on pensait de ces deux ouvrages et notamment de plaisanter sur la gare fantôme de Plourivo… passons. Bien entendu, le co-auteur finistérien n’a guère apprécié la chose, d’autant qu’il nous a paru que l’humour et le second degré étaient loin d’être chez lui une seconde nature (la lecture de commentaires sur d’autres forums nous l’a confirmé).
Tout ceci est en préambule d’une mise au point relative à des stupidités (pour rester poli) lues ce jour sur le “nouveau” blog évoqué ci-dessus.
-1 : droits d’auteur : M. Vilain fait une fixation sur ce point et ce n’est pas nouveau. Il suffit de se rendre sur Wikipédia pour le constater. Malheur à celui qui ferait une copie de scan (fait par ses soins) d’un quelconque document, tombé dans le domaine public ou pas. Il oublie seulement un chose : il y a la loi et l’esprit de la loi et donc la jurisprudence. Prenons l’exemple de la reproduction de l’illustration de Traon Velin figurant dans un de ses articles. Se déclarer propriétaire des droits de reproduction du scan est tout à fait possible mais je doute fort qu’un tribunal abonde en ce sens… et cela nous amène au point suivant.
– 2 : M. Vilain est intervenu sur un site antérieur à celui-ci. Il n’y a pas laissé un souvenir impérissable. Sur son blog il s’enorgueillit d’avoir été à l’origine de suppression de commentaires et même d’articles, effectuée à sa demande pressante, par l’hébergeur. Je confirme que suite à la promo tous azimuts de son deuxième ouvrage (que j’ai acheté en version numérique et lu avec attention), je me suis permis de tenir quelques propos acerbes qui n’ont guère plu au co-auteur. Loin d’avoir “copieusement insulté” (ou alors on prouve) cette personne, je me suis plaint d’un sentiment de tromperie sur la marchandise (quelles “révélations” ?) et ai utilisé le mot d’imposteur. Pas ravi, M. Vilain s’est fâché, est venu à parler pêle-mêle de diffamation, injure publique, plainte, procureur… Or, on m’a appris à toujours me méfier des procéduriers et je considère que la Justice, payée aussi par mes impôt, à d’autres chats à fouetter qu’à s’occuper de ce genre de c…ries. J’ai donc fait au plus simple, j’ai supprimé rapidement les écrits litigieux. Il est peu probable que sur la base des éléments, une plainte aurait été instruite, surtout avec constitution de partie civile, et cela pouvait très bien se retourner contre le plaignant en dénonciation calomnieuse. Quant à l’intervention efficace de M. Vilain auprès de l’hébergeur, elle prête à sourire… inutile de s’attarder."
Sous les plumes (éclairées) de Jennifer Pinel
et de Pierrick Baudais hier soir 8 Mai...
Dans Ouest-France :
Affaire Seznec :
Les questions soulevées par la nouvelle piste
Deux des petits-fils de Guillaume Seznec ont dévoilé dimanche que, selon leur père, Pierre Quéméneur aurait été tué à Morlaix, en mai 1923. Mais cette nouvelle version soulève des questions.
C'est leur père surnommé « Petit Guillaume » qui leur a confié ce secret. Dimanche, Jean-Yves et Gabriel Seznec ont ressenti le besoin de livrer un lourd secret de famille. D’après eux, la mort de Pierre Quéméneur n’a pas été préméditée mais provoquée de manière involontaire par leur grand-mère, Marie-Jeanne Seznec, lorsque celle-ci a refusé les avances de l’élu, dans la maison familiale à Morlaix.
Cette nouvelle version est-elle plausible ?
Deux des petits-fils de Guillaume Seznec ont relaté dimanche que, selon le témoignage de leur père (l’un des quatre enfants de Guillaume et Marie-Jeanne Seznec), Pierre Quéméneur serait mort à Morlaix, le dimanche 27 mai 1923. Tentant d’abuser de Marie-Jeanne Seznec, le conseiller général du Finistère aurait fait une chute mortelle après « un geste de défense » de cette dernière. Condamné en 1924 aux travaux forcés à perpétuité, Guillaume Seznec aurait donc endossé un homicide qu’il n’aurait pas commis, se « contentant » d’enterrer le corps.
« Notre grand-père et notre grand-mère s’aimaient vraiment très fort. On ne doute pas qu’il ait choisi de s’accuser pour protéger Marie-Jeanne », assure Jean-Yves Seznec, l’un des deux petits-fils à l’origine de ces révélations.
Un autre petit-fils de Guillaume Seznec, Denis, lui en doute fortement. « Si cette version romantique était vraie, pourquoi mon grand-père aurait continué à se taire après la mort de ma grand-mère, en 1931 ? Pourquoi n’aurait-il rien dit en 1932 lorsqu’il refuse de demander une grâce présidentielle ou en 1947 lorsqu’il rentre du bagne ? »
Surtout, il se rappelle d’un épisode que lui avait confié sa mère, Jeanne, sœur de « Petit Guillaume ». En 1936, la rumeur circule que Pierre Quéméneur aurait pu être enterré avenue de la Bourdonnais, à Paris. « Avec leur autre frère Albert, ma mère et Petit Guillaume ont creusé. Pourquoi ce dernier aurait-il creusé s’il savait que Quéméneur était enterré en Bretagne ? », s’étonne Denis Seznec.
Un serment devant un prêtre ?
Lorsqu’il a raconté son histoire à Jean-Yves et Gabriel Seznec, ses enfants, « Petit Guillaume » leur a assuré qu’après le drame, « les quatre témoins (Marie-Jeanne et Guillaume Seznec, la bonne et lui) ont juré devant Dieu de ne rien dire. Ils ont prêté serment devant un représentant de l’église, peut-être un évêque ». La famille, « très croyante et pratiquante », n’aurait alors jamais rompu ce pacte et porté, avec souffrance, ce lourd secret.
Un tel serment était-il envisageable à l’époque ? Pour Me Patrick Boquet, l’avocat de Denis Seznec, c’est « abracadabrantesque ! J’aimerais bien savoir ce que pense l’évêque de Quimper de la dissimulation d’un homicide par un prêtre. »
En séjour actuellement à Milan, l’évêque de Quimper, Laurent Dognin, écarte l’hypothèse d’un tel serment et la possibilité que ce secret ait pu exister au sein de l’Eglise. « Lors d’une confession, un prêtre est tenu au secret. Il ne peut divulguer à personne ce qu’on lui dit. Mais une telle histoire de pacte est improbable. L’Eglise ne va pas à l’encontre de la justice », assure l’évêque.
Où aurait été enterré le corps ?
Des fouilles ont été entreprises, en février dernier à Morlaix, dans l’ancienne maison des Seznec. Sans résultat jusqu’à présent. Elles n’ont pas permis d’accréditer la thèse (défendue par Denis Langlois, l’ex-avocat de la famille Seznec) selon laquelle Guillaume Seznec aurait enterré le corps dans le cellier de la maison.
Selon une autre thèse, le corps de Quéméneur aurait été enterré dans son manoir de Traou Nez, à Plourivo (Côtes-d’Armor). « En 1951, des ossements dont un crâne ont été trouvés tout près du manoir. Et comme par hasard, ils ont disparu », rappelle Me Patrick Boquet.
Quéméneur mort à Morlaix : deux versions ?
Denis Langlois, l’ancien avocat d’une partie de la famille Seznec, passionné par l’affaire, soutient une version proche de l’histoire relatée par les deux petits-fils, Jean-Yves et Gabriel Seznec. Mais avec quelques différences.
Selon les deux petits-fils, l’épouse Seznec aurait simplement eu « un geste de défense » vis-à-vis de Pierre Quéméneur qui « l’aurait fait reculer et provoqué une chute mortelle, peut-être à cause d’une marche ratée ». Selon Denis Langlois, elle l’aurait mortellement frappé avec un chandelier posé sur la cheminée.
Autre divergence, le devenir du cadavre. Les petits-fils assurent qu’en bons croyants, leurs aïeuls ont inhumé le défunt dans une sépulture décente, loin de Morlaix. Tandis que Denis Langlois, qui s’appuie sur un autre témoignage de « Petit Guillaume », estime qu’il aurait pu être enterré sur place, dans une sorte de cellier qui a fait l’objet de fouilles, fin février. Seuls des os de bovins, une pipe et des scories de métaux ont été retrouvés.Co-organisateur des fouilles, Bertrand Vilain, brocanteur finistérien, espère que ces derniers pourront parler. « Si Quémeneur a été projeté au sol, sa tête a pu heurter violemment la tête d’un chenet qui se trouvait dans la cheminée. Si ces résidus carbonisés sont liés au décès de Quéméneur, leur analyse scientifique devrait permettre d’apporter d’autres surprises », indique cet autre passionné de l’affaire, sur son blog.