Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
13 Mai 2018
La télévision c'est le chewing-gum de l'oeil.
Proverbe américain.
C'est certainement l'une des émissions les plus longues consacrées à l'affaire Seznec.
Depuis l'émission de Bernez Rouz du samedi 2 octobre 2004.
12/14 Ouest. L'enquête.
Emission uniquement diffusée sur France 3 Ouest.
Et jamais reprise au National.
Certains ont évoqué la censure de Denis Seznec via son carnet d'adresses médiatiques...
Pas impossible.
Vous en retrouverez la totale retranscription sur mon blog, là :
Le jour où... Première partie.
Et là :
Le jour où... Deuxième partie.
L'émission de Bernez Rouz était d'autant plus remarquable, qu'avant lui, jamais personne n'avait osé aller contre la version du petit-fils Denis Seznec.
Je rappelle ici que Bernez Rouz n'a pris personnellement parti pour aucunes des pistes Seznec.
Il a toujours su garder sa distance de journaliste et d'historien.
Il n'est pas non plus à l'origine des fouilles de Morlaix.
Où il est juste passé 5 minutes, le temps de la photo.
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Résumé de l'histoire
C'est Bernez Rouz qui est à la manoeuvre.
Et c'est bien comme ça.
Parce que, lui, on peut dire qu'il maîtrise son sujet.
Il nous l'a déjà très souvent prouvé.
Maintenant, on reprend les différentes pistes évoquées par France 2 :
.....................
La piste Le Saout
La locomobile des Seznec in Marthe Le Clech.
Vous la trouverez dans mon article du 16 décembre 2013 :
Le Saout ou la piste de la chaudière morlaisienne.
Donc, rien de nouveau sous le soleil !
Cette piste existe publiquement depuis novembre 1998.
Puisque j'avais déjà publié ici le document original de Yves Le Saout.
"Ce document s'intitule "L'affaire Seznec, la réalité... des survivants racontent". Il doit comporter environ 7 pages et a été envoyé le 20 Novembre 1998 à Madame la Garde des Sceaux à PARIS. Un exemplaire en a été remis au Parquet de MORLAIX et un autre à la Bibliothèque Municipale de MORLAIX."
C'est Ernest Godoc qui me l'avait envoyé ce foutu document.
Alors rendons à Godoc ce qui appartient à Godoc.
Le trafic des Cadillacs
Et là, le Vilain, le pote de la journaliste en gros plan.
Celui qui ne nous a rien prouvé du tout.
Et qui n'a jamais rien apporté à l'affaire.
Bertrand Vilain dans ses pompes et dans ses oeuvres.
(Ah il va être heureux Denis Seznec de voir ce sale mec avoir autant de temps de parole).
Le brocanteur qui nous raconte tout et n'importe quoi sur le vaste trafic des Cadillacs.
Pompé directement sur l'ouvrage :"Cadillac Participation in the World War".
Je découvre, atterrée, la collusion Bernez Rouz / Bertrand Vilain.
Qu'est-ce qu'on ferait pas pour passer sur le petit écran...
#vomir
Ah, j'avais raison ils ont vraiment copiné la journaliste de France 2 et le brocanteur finistérien auquel elle donne plus de temps de parole qu'au trois petits-fils réunis.
#vomir
La journaliste n'a pas dû lire un traître mot de l'ouvrage de Bertrand Vilain.
Où il recopie le bouquin ricain de chez Cadillac....
Et nous raconte que Pierre Quémeneur est enterré à La Ferrière-Bochard dans l'Orne.
Les révélations des petits-fils Seznec
Leur témoignage est épars.
On saute du coq à l'âne.
Ils nous racontent d'abord qu'ils avaient honte de leur nom.
Et proclamaient haut et fort qu'ils n'étaient pas de la même famille.
(ndlr C'est insupportable qu'on appelle Petit Guillaume "Guy" tout au long du reportage).
Là aussi vous trouverez leur version sur ce blog.
Jean-Yves et Gabriel Seznec.
Dans mon article du 20 avril dernier.
L'affaire Seznec revisitée par Liliane Langellier.
Restaient à trouver depuis l'émission 19 heures le dimanche du 6 Mai...
Plus de précisions sur...
Et
La tache de sang sur les promesses de vente.
Leur hypothèse existe publiquement via mon blog depuis le 26 Mars dernier.
Jean-Yves Seznec, un moment plus tard, parlant de son grand père :
"Y'avait pas volonté de donner la mort, et ça, pour nous, c'est le plus important."
La piste défendue par l'avocat Denis Langlois
Celle qu'il développe dans son livre.
Et qui a été maladroitement reconstituée par France 2 sur une soi-disant bande magnétique.
Ce sont "les fausses confidences de Petit Guillaume à Bernard Le Her".
Oui, la piste de Langlois, dont j'ai parlé sur ce blog dès le 25 janvier 2015.
Cette piste existe publiquement depuis février 2015.
Lire :
Les fouilles du 24 février dernier sont les conséquences directes de cet ouvrage.
Denis Langlois le 24 février aux fouilles de Morlaix
(in Presse Océan).
Puisque Denis Langlois, fort des révélations de Petit Guillaume, affirme que Marie-Jeanne Seznec, alors qu'il l'agressait sexuellement, a tué Pierre Quémeneur d'un coup de candélabre...
Et qu'ils l'ont enterré, avec l'aide de la bonne dans le cellier de leur maison de Morlaix.
Et tout cela a abouti aux fouilles de Traon ar Velin, rue de Brest à Morlaix fin février dernier.
Vous trouverez l'intégrale des confidences de Petit Guillaume ici.
Et ici les fouilles en direct dans mon article du 24 février dernier :
Fausse alerte et vraies fouilles à Morlaix.
Je vous le raconte quand Denis Langlois pleure alors qu'il voit un os de veau...
Je vous le raconte ?
Faudrait pas vieillir.
La piste défendue par Denis Seznec.
Assez avec cette nouvelle maladie de nous l'appeler Le Her !
On le sait tous qu'il est né Le Her.
De François Le Her et Jeanne Seznec.
Mais qu'il a emprunté le nom de son grand père pour mieux le défendre.
So, what else ?
Pour l'instant, Denis Seznec garde bien au chaud "l'affaire d'Etat".
Oui, pour lui, la mort de Quémeneur, c'est un complot national et international.
Mais, pour la mort et l'enterrement de Pierre Quémeneur, Denis Seznec, lui, défend alors mordicus la piste dite de Traou Nez en Plourivo.
Ce qui vient en totale contradiction avec le complot international, puisque Pierre Quémeneur aurait été tué là par son frère Louis.
Piste favorite de Guillaume Seznec himself, Charles-Victor Hervé et Jeanne Seznec avant lui.
Jeanne Seznec à Plourivo fin 1953.
Cette piste existe publiquement depuis 1931.
Elle a été développée dans les ouvrages de Maurice Privat et du juge Hervé.
Vous trouverez tout ça dans mon article du 17 mars 2015 :
Sans oublier le livre du fils du gendarme Le Petitcorps.
Gendarme qui avait participé aux fouilles de 1953.
Et que Denis Seznec, pas très sympathiquement, a passé à la trappe !
Mais il nous produit le témoignage de Gabrielle Dauphin, âgée de 103 ans !
Qui aurait entendu des coups de feu à Traou Nez.
Et, c'est qui, ça, le Jean-Marie et sa femme, les potes de Denis, à Saint Malo ?
Oui, ça apporte quoi ça à l'émission ?
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Je ne sais pas vous...
Mais moi...
Après 50 minutes d'attention...
Cette émission-là ne m'a rien appris de nouveau sur l'affaire Seznec.
Oui, rien...
Que je ne sache déjà !
Et, j'avais bien subodoré le grand copinage entre la journaliste et le brocanteur...
Brocanteur qui, avec ses fouilles, a eu plus de temps de parole que les 3 petits-fils réunis.
C'est pas bon, et pas du tout déontologique, ça, de copiner autant avec l'une ou l'autre des parties.
Oui...
Pas beau, ça, pas beau !
Elle peut être sûre que je vais en référer au modérateur de France 2 tout de suite.
Liliane Langellier
P.S. Maintenant que cette émission a eu lieu...
J'ai décidé de publier ci-dessous une grande partie de mon appel téléphonique avec Jean-Yves Seznec.
Le reste sera à suivre...
Moi, au moins, j'ai été correcte jusqu'au bout, ce qui n'est pas le cas de tout le monde !
JEAN YVES SEZNEC 26 MARS 2018
Extraits
Jean-Yves Seznec : Moi j’ai su en 78 par un élève de ma classe, moi je savais qu’on avait un truc caché, je ne savais pas quoi…
Et puis finalement j’ai acheté ce journal. J’ai lu la trame.
Ça m’a retourné, évidemment et puis j’ai compris pourquoi on vivait de cette façon-là.
Dans notre jeunesse, c’était strict.
Liliane Langellier : Il était strict Guillaume ?
Ah oui oui très strict.
C’est pour ça qu’on n’avait pas de lien avec sa sœur qui baignait dans l’affaire.
Dans ma vie, j’ai dû la voir 4 fois.
Elle est venue une ou deux fois à Courmelles.
Quand elle est venue et qu’elle est partie, je voyais que mon père n’était pas content et qu’il discutait avec ma mère.
Je l’ai revu une deuxième fois à 17 ans.
Récit du retour des vacances en Angleterre où Jean-Yves a été hébergé une nuit par sa tante Jeanne.
« Elle aidait alors qu’elle n’avait rien elle-même »
Ce jour-là elle m’a fait comprendre qu’il y avait un truc qui se tramait autour du grand-père.
Elle m’avait paru pas très équilibrée.
Je l’ai revu à l’enterrement de mon père.
Et je me suis aperçue que chaque fois qu’elle ouvrait la bouche elle parlait de ça.
Elle me disait, tu vas voir, il va être innocenté, après tu seras riche…
Pour moi elle n’était pas équilibrée…
Mon père disait « Jeanne, à cette époque-là, elle n’était pas à la maison. Elle ne connait rien de ce qui s’est passé. Elle a toujours voulu remuer l’histoire avec Le Her. Le Her c’était un bandit… C’est pour ça que quand j’ai lu, quelque part dans votre écrit… Oui Le Her il a peut-être été acheté ou pas…
Ils l’ont acheté pour un témoignage ou pas.
Ou il est venu tout seul pour s’incruster.
Et donc elle a pas épousé Le Her pour garder à l’œil un témoin (vous dites comme ça)
Moi je pense que concrètement c’est pas juste.
Elle savait rien. Elle n’avait aucun ordre de qui que ce soit.
Et je pense que malgré elle, elle était victime parce que Le Her ayant de la bouteille, forcément il a eu la petite jeunette, elle lui plaisait certainement, et puis c’était lié à l’affaire…
Il a vu l’intérêt au début peut être de la femme…
Pour moi et pour mon père, c’est un escroc.
Ses différentes escroqueries, mon père en connaissait quelques-unes, il me les avait racontées…
Je pense que Le Her étant mariée à Jeanne, dans le couple, Le Her devait mener la barque, à mon avis. Pour, avec l’affaire, pouvoir glaner quelques sous à droite à gauche. C’était un escroc.
Mon père était conscient de tout ça et moi, je pense ça aussi.
Et Jeanne elle devait certainement, puisqu’elle s’est mariée avec, être amoureuse. Elle a eu des enfants. Après il y a la vie de couple, il y a les habitudes de couple qui se font, elle aussi elle a voulu glaner de l’argent.
En même temps que elle elle avait une sorte d’ambiguité, elle voulait que son père soit réhabilité.
Et puis, quand Le Her n’était plus de ce monde…
La pauvre femme, le seul homme correct qu’elle ait connu, c’était son père.
Et puis après, quelque part, d’une façon obsessionnelle, elle s’acharnait à continuer, ce qui déplaisait à mon père, forcément, elle s’acharnait à faire en sorte que l’affaire soit remise au goût du jour.
Dans le même temps, en plus du traumatisme pour ses enfants d’avoir perdu leur père, ils ont eu le traumatisme de l’histoire du grand père. Qui, tous les jours, revenait sur la table.
C’est pas étonnant que Denis soit comme ça !
Oui, il a des circonstances atténuantes, alors que nous, même si d’après le comportement de mon père, le traumatisme, il était différent, finalement on l’a mieux vécu même si finalement ça nous touche au plus profond de nos tripes.
Donc on n’a pas le même vécu.
Dans vos écrits, vous voyez, nous, on a été mis à l’abri, mais Jeanne, pour moi, elle a été victime de Le Her, c’est une victime de la vie.
Je m’étais dit qu’en l’épousant, au moins le seul témoin qui pouvait innocenter son père, elle l’avait sous la main…
Ah je pense pas quand même… Une personne jeune comme ça…
Moi je pense que c’était une victime….
(ndlr il veut me dire qu’il n’y avait pas d’acte délibéré chez Jeanne Seznec qui aurait épousé Le Her pour circonscrire le seul témoin, ce que j’avais laissé supposer dans mes écrits).
Pour moi, elle a eu un déséquilibre, qui a fait qu’elle a pas eu assez de recul… Par rapport à ses enfants..
Oui, oui, vu par mes yeux à moi.
Et après…
Mon père avait un désaccord sur la façon…
Sur la médiatisation ?
D’autant que lui, il était présent.
C’est pour ça, prenez du recul, par rapport…
C’est ce que m’avait dit Gabriel ! Vous me faites peur tous les deux !
En fait, bon. Moi, il m’a parlé, il m’a parlé..
En fait Langlois, il a pas inventé, vous savez, Bernard non plus, mais mon père…
Mon père, il a dit à Bernard que ce qu’il avait envie de dire à Bernard.
Pourquoi ?
Parce que en 1979, à l’époque de Bellemare, mais par contre c’est en 1978 que les journaux ont remis ça au goût du jour mon père ça a du fortement lui déplaire…
Langlois était à l’époque l’avocat de l’affaire, on est bien d’accord…
Oui…
Pour lui, il s’est dit voilà Denis, il recommence, donc c’était une façon, en disant certaines choses à Bernard de…
Qu’il soit freiné dans son truc ?
Voilà.
Pour être clair, il a dit certaines choses à Bernard. Bernard les a entendues. Mais je sais qu’il a dit le strict minimum à Bernard pour que Bernard le répète à Denis de façon à ce qu’il cesse ce qu’il était en train de faire.
Ça veut pas dire que c’est faux, Hein…
Suffisamment mais partiellement.
Vous voulez dire qu’il aurait vécu ça Guillaume ?
Il a vécu quelque chose de terrible !
C’est pour ça qu’il ne faut pas être dans l’erreur non plus. Il faut accepter certaines choses – intellectuellement parlant – sachant que ces gens là n’étaient pas des mauvaises gens et mon grand père il a du après..
Et puis même dans la conversation avant qu’il me raconte, pensant que je savais ou qu’on aurait pu savoir, il disait souvent : Ah bah ce qui s’est passé avec le grand père il y a eu un accident…
Et moi, je ne comprenais pas de quoi il parlait. Accident, tout ça, moi je pensais accident de voiture.
Vous faites bien de me le dire parce que moi j’ai dit c’est pas possible, Petit Guillaume il a pas dit ça !
C’est pour ça faut pas être…
Il m’avait dit Gabriel, faites attention prenez des distances.
Il m’avait dit : mon père savait que Bernard Le Her l’enregistrait mais il s’est laissé faire parce que ça l’arrangeait…
Exactement.
Mon père m’a dit que la première fois qu’il a voulu l’enregistrer, il a supprimé la bande. Et que Bernard, il est revenu une deuxième fois accompagné d’une personne mais qu’on ne connait pas.
A mon avis, c’est moi qui dis, hein, soit que la personne a pris des notes, ou soit que d’une façon secrète ils l’ont enregistrée.
Mais mon père n’était pas dupe de toutes façons et lui ce qu’il voulait c’est faire passer qu’une partie de l’information à Denis pour qu’il arrête ses conneries.
Parce que mon père ne voulait pas de la médiatisation ayant vécu, lui, certaines choses dans son enfance.
Ayant vécu réellement ces choses-là.
Moi je suis sûr qu’on peut se souvenir…
Vous voyez, moi je me souviens de mon enfance, par exemple…
Je devais avoir 4 ans et qu’une fois la fille de Le Her, Juliette, parce que mes parent ils ont construite leur maison de leurs mains.
Oui, ça, votre mère me l’avait dit.
Ma mère elle était mère au foyer. Mon père, il travaillait dur : 12/14 heures…
J’étais tout petit, on habitait Mercin, donc une commune à côté de Courmelles , à côté de Soissons, donc ils ont construit à Courmelles, à une dizaine de kilomètres…
Et je me souviens, j’étais tout petit mais c’est incroyable les souvenirs…
Ils avaient fait les fondations et il y avait les quatre petits murs autour avant la dalle Là il y a une femme qui est venue, sur le chantier, nous, on était là, les enfants, il devait faire beau…
Une femme qu’on ne connaissait pas.
Ma mère et mon père étaient là et j’ai senti qu’il y avait un malaise…
Cette femme-là est restée et puis après j’ai senti que mon père et ma mère il y avait un malaise…
Vous voyez qu’à 4 ans on se souvient…
Ils se demandaient comment ils avaient su l’endroit où on construisait la maison.
C’est ma sœur, a dit mon père, qui lui a dit l’endroit où on construisait la maison..
Je crois que ma mère n’avait jamais rencontré Juliette, c’était la seule fois…
Ça a créé un malaise quoi. On sentait l’entente entre mon père et ma mère.Mais là il y avait un malaise et ce jour là, ils ont fait une photo.
Alors qui l’a fait j’en sais rien, cette photo elle doit être dans les affaires de ma mère, il faudrait que je cherche…
Ou alors est-ce que c’est elle qui a fait une photo de mon père avec les fondations et les machins…
Je crois même que je suis sur la photo, et je l’ai vu après coup cette photo…
Il faut que je la recherche…
Et donc, vous voyez, on peut se souvenir à 4 ans, comme moi, de ce moment-là !
Je me souviens de trucs comme ça…
Je me souviens qu’Albert, il est mort en 65 et quand il venait à la maison… Avant 65, j’avais 9 ans…
Comme quoi on peut se souvenir.
Mon père, il avait 12 ans à peu près quand ça c’est passé.
Oui, il avait eu 12 ans en mars, le 1er mars…
Quand il me l’a raconté, il m’a dit qu’il avait « environ », j’ai pas fait le calcul…
Langlois il a écrit qu’il avait 11 ans..
Peut être qu’il lui avait dit ça à l’époque…
Oui mais quand on publie, on vérifie…
C’est pour ça que Gabriel a eu raison de vous dire…
Oui, il m’a dit…
Surtout Madame Langellier, prenez vos distances, je ne peux pas vous dire pourquoi… Il y a des choses vraies et des choses fausses, mais attention…
Il y a des choses vraies et des choses fausses : exactement.
Vous pensez que Guillaume, il a vraiment vu quelque chose entre sa grand-mère et Quémeneur ?
Qu’est-ce que vous appelez « vu quelque chose « ?
Est-ce que c’est vrai le récit où il regarde par la fenêtre et il voit sa grand-mère qui se dispute avec Quémeneur…
Pour moi, c’est vrai.
Ouaouh !
Maintenant attention, c’est pas parce que quelqu’un dit quelque chose… Voilà…
Comme vous dites ça peut être vrai ou faux, mais…
Pour moi, c’est vrai !
Je l’ai senti comme ça.
Quand même..
Après …
Ça ne s’est peut être pas passé dans les conditions où c’est raconté…
Après l’histoire du chandelier, c’est une connerie…
Oui, ça je sais, c’est la connerie du brocanteur.
Oui, c’est sûr…
Je ne vais pas vous dire là ce que éventuellement je pense savoir…
Mais le gros problème dans cette affaire-là, c’est le début de l’enquête…
Ça veut pas dire que les gens qui ont été chargés de faire l’enquête étaient des nuls…
Au début, vous savez bien, je l’avais écrit moi, le commissaire Vidal, il s’est polarisé sur Houdan !
Il s’est polarisé surtout sur certaines dates.
Dans la nuit du vendredi 25 Mai au samedi 26 Mai… Ma mère est morte un 25 Mai, je ne vous raconte pas, j’étais déjà dans l’affaire Seznec…
Il y a des signes du Bon Dieu quand même…
Donc vous êtes en train de me dire, vendredi 25, samedi 26 et dimanche 27…
Ces dates-là ont été fournies par mon grand père !
Donc, tout le monde s’est polarisé à chercher des choses…
Et les témoins se sont fiés à ces dates-là pour resituer dans l’espace-temps leurs témoignages.
Mais oui, parce qu’on essaye tous, on s’est polarisé sur le voyage…
Oui, mais le voyage, le voyage, le voyage, la date du voyage a été fixée par mon grand-père.
Les enquêteurs, c’est eux qui ont bafouillé après, ils se sont acharnés sur cette date-là qui était considérée comme réelle.
Jamais personne a pensé…
Tous les témoins, par exemple, même les banquiers, les machins qui ont dit « J’ai vu Quémeneur trois ou quatre fois.. » en fonction de ce que j’ai lu, hein !
Je ne me suis pas polarisé sur les lectures, ça ne m’a pas comme ça quelque part parasité !
Là je commence à lire, la preuve je commence à vous lire…
Je n’ai pas été pollué par tout ce qui a été écrit.
Oui, il y a une forme de pureté…
Je n’ai pas été parasité parce qu’après quand vous êtes parasité, vous avez lu un truc, vous ne savez plus si vous l’avez lu ou si c’est une réalité, vous voyez…
Mais vous savez quand c’est arrivé, j’ai été la première à faire l’interview de Langlois, avant qu’il ne sorte son bouquin…
Et, moi, j’avais une image de Langlois, à l’époque, comme l’avocat qui se battait. Il fait partie de la Ligue des Droits de L’Homme…Comme moi d’ailleurs, LDH…
Et pour moi, c’était l’avocat de la LDH avec tout ce que ça comporte…
Donc il ne pouvait pas mentir…
Mais je pense qu’il est sincère dans ce qu’il fait, il y croit…
Mais on peut être sincère, y croire, et être à côté !
Oui, mais en même temps on ne peut pas ne pas penser qu’il règle un compte avec Denis Seznec…
C’est pas une histoire de penser, ça se voit, c’est flagrant…
C’est ce qui me gêne, moi…
Moi aussi c’est ce qui me gêne…
Une fois de plus, l’affaire elle est ailleurs parce que maintenant on en est dans le combat des deux Denis.
Plus personne ne se soucie de savoir ce qui s’est passé ou non.
Exactement, c’est pour ça qu’en fait ça commence à me titiller et que je dis voilà, je vous dis : le point de départ des enquêteurs a été faussé.
Et tous les témoins après, vous vous rendez compte quand on vous demande l’enquête que vous avez fait il y a un mois, le 24 Machin, etc…
Et puis on dit « Ah oui je me souviens, j’ai vu Monsieur Untel et je l’ai vu deux jours avant qu’il fasse ça ! »
Et si on vous dit : il fait ça telle date, il a fait ça le 25 Mai, vous dites, je l’ai vu deux jours avant, donc…Ce que je suis en train de vous dire ça s’est passé le 22 !
Et puis vous écrivez ça, et puis c’est entériné, et puis longtemps après, on se fie toujours à ces dates-là…
Je rigole, parce que je repense à ce qui s’est passé ici en Eure-et-Loir, les anciens disaient « Si c’est écrit dans le journal, c’est que c’est vrai ! »
Mais même pour un enquêteur, après c’est figé dans le marbre…
Après il le dira pas…
Vous en dérogez pas de ces dates-là…
Et si ça correspond pas à la réalité au départ que ça avait été des faits réels qui ne se sont pas passés à ces dates-là !
Moi je pense que c’est trouble entre le moment où Guillaume a quitté Dreux, en gros, je parle du retour, là !
Quand il a quitté Hodey, après on n’a plus du tout de témoignages… Il quitte Hodey, je crois que c’est vers 16 h 30…
Ah ça vous en savez plus que moi…
Et après, personne ne le voit, d’accord ?
Mais si je vous dis que justement il y a un problème de dates !
Bah oui, j’ai bien compris…
S’il y a un problème de date et que la date a été fixée par mon grand père…
Volontairement ?
Oui volontairement.
Il était malin quand même…
Tout le monde a cherché autour de cette date-là parce que…
Oui je comprends.
J’ai mis hier La Dépêche de Brest, le tout premier article, parce que c’est important les premières fois…
Le grand père il avait déjà eu le temps d’élaborer son scénario.
Bah, si ça c’est pas passé à cette date-là…
Et puis regardez bien, quand vous parlez du beau temps, ce jour-là, il faisait mauvais.
Il faisait peut-être beau justement, parce que c’est pas le même jour.
Et puis quand les témoins disent – schématiquement parce que moi, j’ai pas dans la tête tout ce que vous connaissez, hein ?
Par contre j’ai d’autres choses que vous ne connaissez pas forcément.
J’ai pas besoin de précisions pour moi dans ma tête parce que j’ai une donnée, une donnée qui est différente.
Quand certains témoins ont dit « ah bah ce jour-là il gelait » et que d’autres ont dit « ah bah non il gelait pas… »
Ah ça c’est le coup des tomates à Houdan !
Voilà. Et bien, dites-vous bien, regardez bien parce que du coup j’ai relu l’histoire, regardez, c’est pas les mêmes dates.
Dans la réalité.
Mais je sais… Alors là Houdan…
Ça correspond pas aux mêmes jours.
Il ya en effet quelque chose qui s’est passé à cette date-là.
Vous n’êtes pas en train de me dire qu’il est rentré beaucoup plus tard de Paris ?
Heu, je ne sais pas de quoi vous parlez…
Mais si, vous me dites que ça correspond pas les dates…
Non.
Donc ça signifierait que Seznec il est rentré plus tard de Paris ?
Non, je suis en train de vous dire en gros, quand on parle du voyage à telle date, ce voyage-là n’a peut être pas été fait à telle date mais que la date a été donnée par mon grand père et que tout le monde a suivi parce que, en fait, d’après ce que j’ai compris : la disparition de Quémeneur n’a jamais arrangé le grand père.
C’est ce qu’il m’avait dit votre frère, il m’avait dit :je vois pas comment ça aurait pu arranger…
Non. Ça a été un drame !
Pour eux. Pour plein de choses, et moi je pense que c’est vrai…
Parce que en fait, dans notre vécu, quand mon père était vivant, qu’on était petit mais qu’on ne connaissait pas l’histoire de la famille en fait, mais lui il racontait la vie de son père, qu’il avait eu une blanchisserie, qu’il avait travaillé, qu’ils étaient payé avec des pièces, tout ça…
Il a vu l’existence de tout ça !
Donc il nous le racontait.
Il a vu les pièces d’or ?
Oui, je ne me souviens plus bien, c’était dans une pièce, dans une petite boite, tout ça, lui, il l’a vu en tant qu’enfant…
Donc ça a existé…
Oui, ça a existé. C’était une réalité. Ils ne pouvaient rien en faire, c’était stocké là, c’était une réalité.
Donc, en gros, il aurait donné les pièces d’or à Quémeneur ?
Bah oui, avec la disparition de Quémeneur ils ont perdu leurs économies. Leur pécule. Ils ont perdu plein de trucs, parce qu’en fait ils devaient acheter cette propriété et ce qui intéressait mon grand père, c’était pas la propriété, c’était les bois qu’il y avait autour..
Oui, ça je sais…
Donc, c’était vraiment… ça se comprend…
Donc ça les arrangeait pas du tout… Et le fait qu’il soit mort ne les arrangeait pas du tout non plus.
Il y avait peut-être l’éventualité que le fait qu’il soit disparu les arrangeait, ça je n’en sais rien. Faudrait voir juridiquement les choses, moi j’y connais rien.
J’ai eu plusieurs contacts et je pense que la promesse de vente devient caduque du fait que l’une des deux parties a disparu.
Une des deux parties, oui, mais après il y a les descendants…
Ah oui…
Il faut voir plus loin. Juridiquement.
Tout à fait, il y avait 7 descendants de Quémeneur quand même encore quand il y a eu le partage des biens en 1925.
Oui, bien sûr mais moi je sais pas juridiquement. Bien sûr qu’il a été dit qu’une fois que la personne a disparu…
Alors est-ce que les Seznec, oui mon grand-père, le savaient ou pas, ça j’en sais rien.Mai en tout cas c’était pas leur intérêt qu’il soit mort.
Moi je suis dans la version d’un accident.
Parce qu’il n’y a aucune raison que mon père m’ait menti quelque part.
Et surtout, le moment où il me l’a dit.
Alors bien sûr si c’est un accident, il y a un délit, ils ont fait disparaître la personne.
Parce que mon père m’a dit ça. Il m’a dit : tu sais cette affaire est une affaire toute simple, si ça se passait aujourd’hui, il y aurait pas d’affaire…
Oui…
Déjà aujourd’hui, la façon dont travaillent les enquêteurs n’est plus du tout la même. Nous, on n’a pas connu 1923 mais j’imagine que…
Ils n’avaient pas les mêmes moyens…
Mais attention il n’y avait pas les mêmes mentalités.
Il n’y avait pas les profilers, et tout ça…
C’était pas encadré comme maintenant. Les gens ont quelque part de la chance, on a des gens formés, qui sont normalement, majoritairement, qui sont comment dire, qui ont du recul. Tout ça… Vous voyez, c’est pas pareil !
Il n’y avait pas autant de moyens d’information, que maintenant le président de la République, il met ses communiqués sur Twitter, quand même ! Le pouvoir utilise aussi les réseaux sociaux et on ne peut pas leur reprocher.
Moi, mon père m’a dit, ça serait maintenant il ne se passerait rien du tout… Voilà. Les choses seraient démontrées.
Par contre, pour en revenir aux histoires de chandeliers de tout ça, il n’y a jamais eu de…
Quand on dit « accident », c’est vraiment un accident.
Elle s’est défendue ? Il est tombé ?
Elle s’est … Je ne peux pas tout vous dire parce que …
Il y a eu tellement de conneries dites, que ça me fend l’âme moi quand même.
C’était un accident.
Et le grand père est rentré tard dans la journée.
Mon père m’a dit sincèrement les choses…
Mon grand père schématiquement il a pleuré quand il a vu ça…
Mais il le dit l’avocat, il l’écrit l’avocat…
Ah bon.
Mon grand père a pleuré. Mon père il a vu ses parents affolés.
Ils savaient pas quoi faire.
Après j’imagine qu’ils ont gambergé. Bah merde, on doit lui acheter son truc…
Alors après ce qui s’est passé, on n’était pas là !
Mais Angèle, elle était là.
Oui, elle était là la bonne au grand cœur…
Elle était présente et comment dire, ce qu’a dit mon père à Denis…
Ils ont juré de ne jamais rien dire. Attention ils étaient bigots à mille pour cent.
Oui, je sais.
Juré, ça représentait quelque chose. Pour tout le monde.
Oui, je sais, j’ai fait tout un truc sur l’éducation catholique de Guillaume Seznec…
Et le drame de sa vie, le drame de la vie de mon père, c’est le fait d’avoir juré !
Pour lui, il n’a jamais pu dire, donc il n’a jamais pu sauver son père.
Il n’a pas pu sauver son père.
Par contre son père a accepté… Il a payé largement, et là c’est moi qui parle, à mon avis si ça s’est passé comme ça, il a payé un délit mais à mille pour cent de ce qu’il aurait du payer.
Oui, parce que si c’est uniquement pour avoir caché un cadavre… C’est pas le bagne !
Comme maintenant vous voyez qu’il y a des gens qui tuent pour rien du tout…
Peu importe parce que moi je suis pour que celui qui fait quelque chose soit puni.
Chacun son truc, vous faites une connerie, vous êtes puni, à la hauteur de la connerie que vous avez faite mais pas…
Voilà, c’est comme ça, c’est une histoire en gros d’amour…
C’est ce qu’il m’a dit aussi.
C’est une très belle histoire d’amour…
Il m’a dit c’est des gens qui s’aimaient fortement…
Bon en gros c’est une histoire d’amour…
C’est une très belle histoire d’amour…
Et c’est pour ça qu’il faut prendre du recul, on ne saura jamais tout.
J’en sais un peu plus dans le sens où je sais que c’est le début de l’enquête et les dates que tout le monde s’acharne à garder…
C’est pas les bonnes dates…
Ce sont pas les bonnes dates.
Mais moi j’ai pas le courage de faire des recherches et de pouvoir prouver certaines choses mais…
Regardez les dates.
Regardez la météo.
Regardez les dires…
Par exemple j’ai lu, mais c’est peut-être vous qui l’avez écrit, j’ai lu ah bah oui ce jour-là Guillaume dit qu’il y avait plein de soleil mais en fait le temps était gris.
Oui, c’est un garçon qui m’a fait ce travail, c’est Thierry Lefebre.
Certainement.
Bah oui, c’est pas le même jour.
Et dans les témoignages des gens au niveau de la gare, quand il y en a un qui dit, bah ce jour là…
C’est la gare de Houdan…
Il dit : j’ai mis des trucs sur mes tomates et puis l’autre …
Bah oui c’est pas le même jour !
Et quand vous réfléchissez, vous pouvez passer à un endroit à une semaine d’écart deux fois…
Vous voyez ce que je veux dire…
Ah mais ça je l’avais repéré. Je l’avais repéré, à un moment il y a une semaine d’écart.
Il y a une semaine d’écart.
Il y a une semaine les gens sont passés là et une autre semaine la même voiture est passée là.
Volontairement.
Il l’a fait volontairement ?
Parce que quand il se passe quelque chose dans votre vie et que vous voulez cachez quelque chose, vous cherchez quelque part un alibi…
Je suis conscient qu’en disant ça, je dis voilà il s’est passé quelque chose, j’en suis conscient…
Il s’est passé quelque chose et que la personne a voulu s’en défaire en venant au mieux…
Au mieux…
Bien sûr juridiquement…
Mais ça se comprend quelque part, nous on vit pas mais à cette époque-là…
Ça serait maintenant on procéderait… C’est sûr qu’on fait beaucoup plus, il y a tellement de techniques…
Allez, il se passe quelque chose chez vous, vous appelez les gendarmes…
Ça serait immédiat.
Ça serait immédiat, et moi j’imagine bien qu’à cette époque là ça se passait pas comme ça et puis il y avait leur histoire certainement d’achat, ils se sont dits non seulement – c’est moi qui dis ça, hein - on lui a donné tout, on n’a plus rien, on n’a plus de liquidités, plus rien du tout…
Et puis merde comment on va faire pour s’en sortir…
Ça il me l’avait dit Gabriel, il continue à me dire : « Il y a pas de cadavre ! » Voilà.
Il y a pas de cadavre…
Ah oui à Morlaix.
Ben oui il y a pas de cadavre.
Je dis la même chose.
La chaudière ?
Non plus.
Donc vous savez pour faire disparaître quelqu’un complètement, vous n’y arrivez pas..
Même en Inde quand ils mettent 5 mètres cubes de bois…
Exact, exact…
Mais vous vous rendez compte le temps qu’il faut…
Même avec les techniques actuelles, les fameux fours… Ma mère elle va se faire incinérer… L’énergie qu’il faut pour réduire en cendres quelqu’un.
Avec les techniques des fours hyper sophistiqués qu’on a là maintenant…
A l’époque le malheureux four il n’avait pas ces pouvoirs ces capacités-là !
C’est pour ça je dis tout ça c’est des gens qui se montent le cabochon…
C’est très joli, ça, l’affaire Seznec c’est quoi, c’est des gens qui se montent le cabochon…
C’est mon parler à moi…
Enfin voilà, vous avez à la fois mon point de vue et…
Après tout ça c’est à prendre c’est sûr avec des pincettes.
Bon, moi, la vérité, entre votre frère et vous, j’arriverai peut être à la cerner… Peut-être…
Mais ce qui me gêne, c’est que les deux autres-là, les deux Denis…
Moi, j’ai rien à tirer de cette affaire. Que des emmerdes pour l’instant, hein. Moi j’ai rien, si vous voulez, ni sur le plan argent, ni sur le plan personnel, moi j’ai eu ma carrière, maintenant je suis une retraitée, on va pas non plus, mais c’est vrai qu’ici je me rends compte pour eux, je suis la petite journaliste Seznec…
Quand l’affaire a recommencé, moi, ils m’ont appelée, ils m’ont dit : « T’en penses quoi ? » Il faut que j’en pense quelque chose…
Moi j’étais contre les fouilles parce que je savais, j’ai 225 mails de l’évocat, et je savais qu’il doutait, parce qu’il me l’a dit. Et j’ai les preuves qu’il me l’a dit..
Bah oui..
Mais c’est pour ça qu’il est si méchant avec moi Bertrand Vilain…
Ils ne pouvait qu’en douter parce que de toutes façons comme il avait une partie du récit…
Oui, il avait un récit…
Un récit de mon père, voilà !
Mon père il a dit dans la retranscription que Langlois m’a envoyé par contre et que vous avez sûrement…
Oui, les 20 pages, là, les 20 pages…
Mon père, à un moment donné, il dit un truc du genre : ah bah une fois moi je me souviens qu’il y a eu des travaux dans le fameux cellier, là…
Oui, il l’a dit ça…
Mais si après on réfléchit bien…
Il y a certainement eu des travaux dans ce cellier-là, mais…
Mon père il était pensionnaire…
Mais bien sûr… Je l’avais écrit, moi…
Il ne rentrait que le week-end et pendant les grandes vacances.
Je me dis :ça c’est une déduction d’adulte, vous vous dites après, ça je me souviens il y a eu des travaux et après quand vous regardez…
Vous êtes là à un moment donné, il se passe quelque chose.
Votre père vous envoie à l’école tout de suite après.
Il rentrait, de toutes façons, j’avais calculé, il rentrait à 7 heures du soir au collège…
Ah peut-être…
Donc, vous retournez au collège.
Il devait pas être bien parce que ça il l’a vraiment vu ça…
Vous retournez au collège, si il y a des travaux dans la guitoune vous pouvez pas le savoir.
Si vous avez vu des travaux c’est qu’ils se sont passés avant en fait, parce qu’après, ça, mon père, il est resté il est revenu que de temps en temps chez lui le week-end certainement vous voyez…
Oui , oui, je l’ai dit, parce qu’à un moment c’est écrit je ne sais plus où quand est-ce qu’il revenait…
Pendant un an et demi…
Il dit que pendant un an et demi, c'est-à-dire l’affaire, lui, il était pensionnaire, c’est ce qu’il dit..
Oui, oui…
Il était pensionnaire donc il a du rentrer très peu et j’imagine que des gens qui auraient fait des travaux pour cacher quelqu’un, ils auraient pas attendu que leur fils revienne du machin…Ils l’auraient pas fait chez eux, ils l’auraient pas fait chez eux…
Quand tu veux cacher quelqu’un.
C’est exactement ça…
Donc , il s’est passé quelque chose, vous ne gardez pas la personne chez vous, vous avez pas envie qu’il soit trouvé, vous le mettez ailleurs.
Voilà.
Et une fois que vous avez fait tout ça, ben…
Après, c’est ce que j’ai écrit, hein, après il était obligé de mentir.
Après il est obligé de mentir et surtout sur la date.
Moi je l’aime bien Guillaume, ça vous parait peut-être étrange, mais…
Moi aussi parce que – même si je ne l’ai pas connu – je sais que fondamentalement c’était pas des gens méchants.
Dans le sens où il n’y avait pas de préméditation.
Ils étaient très catholiques.
Vous voyez, moi ça ne me pose pas de problème intellectuel dans le sens où ce n’est pas comme si quelqu’un avait eu la volonté préméditée…
Il n’y a pas de préméditation.
La volonté et tout ça….
Là, ils ont été confrontés à un fait et après ils ont eu le problème de l’argent et c’est ça qui les amis dedans. Puisqu’en fait…
Ça, il me l’avait dit, Gabriel…
Y’a le côté peut-être, comment dire, sous. Alors moi ce que je ne peux pas savoir…
Combien il y avait de dollars or, on ne saura jamais…
Il y avait une caisse. Une petite caissette d’après mon père…. Mais bon, il me l’a montré comme ça avec ses mains.
Donc je ne sais pas j’évaluerai ça…
On ne sait pas les dimensions…
Oui, oui, il y avait des dollars or.
Ils s’amusaient avec les dollars.
C’est des pièces, hein, donc ils les manipulaient les enfants surtout qu’ils les sortaient et les remettaient dedans. Non non, il les a eus concrètement.
Ils étaient dans la merde en clair…
Ils étaient dans la merde…
Du fait qu’il soit disparu.
Et à mon avis, ils ont voulu résoudre ce problème là comme ça… Enfin résoudre…
Ça a du être horrible pour ces gens parce qu’ils étaient extrêmement catholiques.
Oui, et c’est pour ça que je pense qu’ils ont absolument respecté la sépulture…
Vous pensez qu’ils l’ont enterré chrétiennement ?
Je pense vraiment que comme c’était des gens très très pratiquants, très très croyants, et tout ce qu’on veut, vraiment ils ont respecté la personne.
En tant que personne…
En tant que…
Je pense qu’ils l’ont respecté…
C’est pour ça que le fait de dire, on l’a désossé, on l’a foutu dans un four, ou je sais pas quoi, moi je vois pas du tout ça comme ça, c’est que je pense qu’ils ont respect…
Vous vous retrouvez avec quelqu’un qui est mort, j’imagine et vous êtes très croyants, vous respectez la personne…
Alors…
A mon avis, ils l’ont respecté en tant que personne.
Après ils ont résolu le problème d’argent.
Ils l’ont enterré donc dans la terre, on est d’accord ?
Je sais pas mais à mon avis ils ont respecté sa dépouille.
Je vais vous dire pourquoi je pense que vous avez raison, c’est que moi, la piste de Lormaye, à Lormaye donc ici, il y avait une histoire de cadavre dans une maison où habite un de mes amis. Et cet ami, Thibault de Boisfossé, il est extrêmement catholique, extrêmement pratiquant croyant et quand il a appris ça, qu’est-ce qu’il m’a dit immédiatement : « Liliane, je veux qu’on creuse parce que je veux qu’on donne à cette personne une sépulture décente. »
Voilà…
Et il est extrêmement catholique, hein Thibault !
Donc c’est pour ça que j’y crois..
Alors après on peut pas savoir mais ce qu’il y a de sûr c’est qu’il n’a pas pu le faire tout seul et qu’il a été aidé…
Angèle, elle était baraquée, hein ?
Elle était baraquée et elle pouvait l’aider…
Je ne pense pas que Madame Seznec, elle était assez frêle…
Mais Angèle c’était une force de la nature, la bonne !
J’ai vu une photo, ça veut rien dire…
Oui, oui, j’ai mis une photo…
A mon avis, il a été aidé, mais ils ont fait ça,…
Correctement…
Mais humainement, ils ont fait ça dans les règles de l’art.
Après on peut pas savoir où et ça on ne saura jamais.
Mais je pense que c’était pas des mauvaises gens…
Vous pensez qu’ils auraient pu emmener la dépouille en-dehors de Morlaix ?
Ah oui, je pense, parce que je sais – en fonction de ce qu’on nous a raconté – qu’ils sont partis longtemps.
Ah bon ?
Les Seznec ?
Ah pas les Seznec mais forcément il a fallu l’emmener et à mon avis ils ont pas mis ça tout près.
Donc, on ne le trouvera jamais.
On ne le trouvera jamais.
Ou alors vraiment des concours de circonstances et après il faut encore prouver que c’est bien la personne en question et tout ça, alors vous savez…
Ils sont partis ?
Donc le couple est parti ?
Non pas le couple, non.
Alors qui « Ils » ?
Je vous le dis il a forcément du se faire aider.
Donc, une tierce personne.
Un homme ?
C’est pour ça que…
Hé le chauffeur Samson ?
Comment ?
Le chauffeur qu’ils avaient, Samson…
Mon père m’a parlé du chauffeur mais le chauffeur n’a pas participé à ça.
Il a participé justement à la date du 23 qui n’était pas le bon voyage.
D’accord.
C’est pour ça que les gens, vous voyez, quand au départ, l’enquête a pris comme date une date qui n’est pas la bonne date.
Tout le monde a tourné autour d’une fausse date.
Qui était la date fixée par mon grand père.
Parce qu’il pensait certainement à un alibi,je sais pas moi…
Oui…
C’est un truc très simple qui s’est compliqué par…
Par les mensonges, je le dis, moi !
Comment ?
Par ses mensonges pour s’en sortir.
Pour que sa femme ne soit pas inculpée.
Exactement.
Pour éloigner tout ça de Morlaix.
Mais elle l’aurait tué comment alors ?
Bah il s’est tué tout seul…
C’est pas qu’il s’est tué tout seul mais il y a un dénivelé, une petite marche entre… Je ne sais plus si c’est la cuisine ou le séjour ou l’entrée ou le salon, je ne sais plus, moi…
Ce que m’a dit mon père c’est que : il y a un dénivelé…
Il a eu un geste déplacé.
Elle, elle aurait levé la main pour…
Oui, pour lui mettre une baffe.
Oui, lui, il aurait reculé –je dis « il aurait » parce que j’étais pas là, hein –
Oui, oui, on est bien d’accord.
Il aurait reculé et il serait tombé à la renverse, enfin par derrière, et alors là mon père il a pas su me dire si…
Parce que, lui, il a regardé, mais après coup…
Il a pas su me dire s’il s’était fracassé sur le gros retour du fauteuil en bois ou du canapé en bois qui était là.
Après que ses parents ont fait disparaître.
Il y a un lien quand même…
Les parents ont fait disparaître le fauteuil
Le fauteuil, oui, parce qu’il y avait quelque chose, je n’en sais rien.
Je ne sais pas s’il…
Parce que mon père, ça il peut pas le dire, parce que ça il l’a pas vu.
Il n’a pas vu l’action.
Et puis qu’Angèle, quand par contre, quand il a regardé, elle était elle aussi là sur le bas de la porte.
Ils étaient quatre, hein, liés par le secret…
Hein ?
Ils étaient quatre…
Y’avait donc Guillaume Seznec, sa femme Marie-Jeanne…
Lui il était pas là quand c’est arrivé…
Ah oui, exact…
Il est arrivé après.
Et puis c’est lui qui leur a demandé…
Il s’est passé du temps, après, ils ont du réfléchir à ce qu’ils allaient faire.
C’est là qu’il a pleuré.
Tout de suite quand il est arrivé.
Mais vous imaginez ce que ça représentait ?
Un drame.
Alors que quand tu penses aujourd’hui, avec #balance ton porc et tous le battage qu’il y a eues pour les femmes qui sont harcelées,
Aujourd’hui elle serait acquittée avec les applaudissements du public.
Tiens, je vais l’écrire ça !
Surtout qu’après ce que j’ai compris…
J’ai compris : soit elle l’a poussé, ou soit elle a esquissé une défense, et en tous les cas comme il y avait un dénivelé d’une marche (alors là à vérifier parce que moi je ne connais pas l’endroit)…
En fait en tombant, il s’est tué, quoi !
Alors là mon père m’a dit : je ne sais pas, en Bretagne ils avaient des fauteuils gros – moi je ne connais pas le mobilier breton…
Ah bah c’est des gros meubles, hein, avec du bois tourné…
Oui, des gros accoudoirs en bois…
Surtout que votre père, il était ébéniste entre autres.
Donc il sait pas s’il s’est cogné en tombant à la renverse sur l’accoudoir de ce machin-là ou si c’est directement par terre…
Alors ça il n’a pas su me dire.
Il m’a dit : après coup le fauteuil ou le canapé, je sais pas comment ça s’appelle, ils s’en étaient séparés.
Donc voilà.
Moi, cette hypothèse je l’avais donnée quand même…
Oui ,
Pas si complète, j’avais pas parlé du fauteuil et tout ça mais moi je pensais qu’il était possible qu’elle se soit défendue, parce qu’en tant que femme quelque part… Bon, je ne suis pas une féministe endiablée, mais il y a une solidarité des femmes.
Oui, et puis vous savez là maintenant…
Oui, moi, j’étais une jolie femme et j’ai été emmerdée…
Oui je suis d’accord mais là maintenant pour qu’une femme se rebelle, il faut que le mec il mette le paquet…
Alors qu’à l’époque, il fallait peut-être pas grand-chose pour que la femme…
On est d’accord.
Vous voyez ce que je veux dire…
Bigots. Très à cheval sûrement sur les principes,
Tout à fait…
Peut-être que le gars , il a pas fait grand-chose, vous savez…
Mais ça a suffi pour esquisser un mouvement soit de défense disproportionné – moi, j’imagine ça, vous voyez…
Que peut-être lui-même, faut pas trop l’entasser dans le sens certainement, comment dire, un geste déplacé à l’époque mais qui aujourd’hui ne compterait pas pour une fille mais qui à l’époque avait son importance…
Bien sûr, et catholique, hein…
Voilà. Moi j’imagine ça soit qu’elle a eu une réaction vraiment disproportionné aux yeux, à nos yeux aujourd’hui, ou soit qu’en effet, elle l’a poussé ou je sais pas quoi…
Mais voilà… C’est le truc…
C’est le truc tout con…
Moi je me rappelle ce que m’a dit mon père, aujourd’hui, ça ça durerait une demie journée, les faits seraient constatés et il ne se passerait absolument rien.
Sauf que là, y avait un autre truc, eux, ils n’avaient pas intérêt à ce qu’il soit mort…
L’argent…
Ils avaient pas intérêt à ce qu’il soit mort.
Parce qu’il y a autre chose aussi qui reste, ce que m’a appris le voisin de la maison mitoyenne des Seznec, c’est que dans l’imagination bretonne et locale, il y a toujours l’argent, l’or…
Y a des gens qui viennent chercher l’or.
C’est ce que vous m’avez dit l’autre fois…
Mais j’y croyais pas, moi…
C’est terrible…
Moi cette affaire Seznec, elle m’a montré le pire et le meilleur…
Vous savez après, j’ai essayé de voir encore plus loin, c’est que forcément, ils se sont démunis de cet or-là, mais cet or-là, il est quelque part, quand même…
Et je pense que…
C’est gratuit ce que je dis, c’est absolument gratuit. C’est vraiment mes déductions à moi.
Que, à un moment donné, j’ai lu ça je sais plus où… Je ne sais plus qui avait relaté ces faits-là…
Que, à un moment donné, avant que la police n’aille fouiller le bureau de Quémeneur…
Oui …
Ou que les enquêteurs aillent fouiller le bureau de Quémeneur, la famille de Quémeneur elle a fouillé son bureau.
Ça, je sais…
Et imaginez, vous fouillez un bureau pour des raisons qui leur étaient personnelles, peu importe…
Et puis vous trouvez, vous trouvez, je sais pas moi, des pièces d’or…
Donc ça veut dire que Pouliquen, le notaire, il aurait piqué l’or.
Je pense ça et puis ça serait compréhensible…
Pour moi, je trouve ça logique, quelque part…
Ils fouillent un bureau,
Ils trouvent de l’or, le mec il le récupère…
Ils ont dû trouver peut-être du pognon…
Forcément vous ne fouillez pas un bureau gratuitement quand même…
Soit que vous voulez récupérer des papiers parce que vous savez plus ou moins, ils étaient peut-être en affaires, avec leur… Avec des membres de leur famille et que peut-être aussi…
Mais Pouliquen, c’était un féroce, hein, le notaire !
Je sais pas… Et puis vous trouvez de l’or, alors vous allez pas le laisser…
Si vous êtres rentré pour fouiller…
Bah moi, je le prends, j’ai pas de soucis là-dessus…
Avant je l’aurais pas pris, mais maintenant oui…
Voilà. La logique veut que vous le prenez et vous n’y voyez pas vraiment un mal parce que vous vous dites « il a disparu »…
Bah bien sûr, c’est chez lui…
Il a disparu. Il est plus là. C’est chez lui. Ils ne savent pas encore les tenant et les aboutissants de ce qui s’est passé, mais par précaution, même par précaution ils se disent "Bah on prend ça, de toutes façons, ça va être fouillé".
C’est drôle parce que je vous avais pas parlé , mais hier matin j’étais dans la semaine où Guillaume est resté, donc, à Morlaix sans bouger, parce qu’après, le 2 juin, il est allé à Paris… Le 1er juin au soir, il a pris le train pour Paris, mais pendant cette semaine-là, il a dû élaborer son schéma de défense…
Mais il l’a élaboré avant puisque je vous dis, qu’après ce qu’on sait, la date n’est pas la bonne…
Donc, il l’a élaboré avant…
Peut-être pas sa défense, parce que sa défense quelque part elle était quand même nulle…
Moi, j’ai quand même eu des gens qui ont hurlé au complot maçonnique, au complot national de la police, au complot international…
Moi j’adhère pas du tout là-dessus…
Moi j’ai toujours dit ça peut être une affaire très simple.
C’est une affaire très simple…
C’est ce que m’avait dit Gabriel…
C’est une affaire très simple, c’est ce que m’a dit mon père, mes les gens s’en mêlant après les différents types de personnes qui s’en sont mêlées ont trouvé des intérêts, tout ça…
Bien sûr..
Donc il y a un tas de choses qui n’a rien à voir avec l’affaire, qui s’est greffé dessus à d’autres fins, et puis voilà, alors ça a compliqué encore largement…
Mais, moi, je vois ça comme ça bêtement, mais c’est ce que j’ai compris…
Alors, moi je vais pas bouger parce que j’allais quand même mettre quelque chose, là, j’allais expliquer que ça pouvait quand même être juste, vu ce que Gabriel m’avait dit, je note tout, j’essaye de…
Je me disais…
Oui…
Et encore ça revenait..
« Faites attention, n’en dites pas trop, ne défendez pas trop le grand père…3
Quand même, Gabriel, hein !
On peut le défendre justement parce que c’est pas un criminel…
C’est une histoire d’amour…
Rappelez-vous, c’est ce qu’il a dit Denis Seznec…
Denis Seznec dans ses dernières paroles à la presse, il a dit : « Mais si mon grand père n’a pas tué et s’il s’est accusé pour protéger ma grand-mère, alors, là, je vous le dis c’est une très belle histoire d’amour »…
Sauf que là, il a répété…
Oui. C’est ce que je lui ai dit au téléphone, parce que moi, je lui ai dit qu’il fallait tenir compte quand même des dires de mon père…
Il a jamais voulu l’entendre…
Parce que, il voit la stratégie…
En même temps, il a raison…
Lui, il veut incriminer Pouliquen et son frère…
Quelque part il a raison, si on voit juridiquement parlant, lui, il dit et je pense qu’il pense ça, c’est que, en prenant une autre thèse, parce que lui il dit… Une réhabilitation éventuelle…
Donc, autrement, voilà, il peut pas..
Il prend la thèse de Traou Nez…
Ça peut pas aboutir, sauf que… Moi j’ai jamais dit ça avec lui, mais j’ai compris que quand il parlait, il se voile la face, d’une part, et en plus, stratégiquement, il a considéré que c’était pas une façon d’aboutir, vous voyez, il voit ça stratégiquement…
Tandis que moi, personnellement, à la limite qu’il soit réhabilité ou pas, c’est secondaire pour moi, moi, ce qui compte, c’est…
C’est la belle histoire d’amour du grand père…
C’est la vérité.
Et dans une vérité, il y a des choses qui sont pas belles, certainement, mais il y a aussi des choses qui sont belles…
Evidemment la dissimulation de cadavre, c’est pas beau…
Pour mon identité, notre identité est issue de tout ça et j’ai discuté de ça avec mes deux filles…
Ah oui ? Qu’est-ce qu’elles disent ?
Qu’est-ce qu’elles disent vos filles ?
J’ai surtout discuté avec la plus grande, et elle pense la même chose que moi, dans le sens…
Elles pensent que c’est une belle histoire quelque part…
Voilà et qu’il n’y a que la vérité qui compte.
Oui, qu’elle soit belle ou moins belle..
L’histoire, c’est comment vous allez agir ? Vous voulez pas agir ?
Alors moi j’ai…
Vous voyez on est toujours confronté, c’est des paroles, ça reste des paroles…
Vous voyez ce que je veux dire ?
Très bien.
Mon père m’a dit, il m’a dit quand il m’a raconté certaines choses, comme il a dû le dire à Gabriel parce qu’on n’était pas ensemble quand il m’a raconté ça…
Il m’a dit : n’en parle jamais, parce qu’on va te prendre pour un dingue et tu auras tous les ennuis du monde…
Oui d’accord.
Donc, j’en ai jamais parlé…
Encore qu etous les ennuis du monde, faut pas exagérer non plus maintenant…
Parce qu’il avait pas vu les derniers rebondissements, Petit Guillaume…
Non, dans la vie de tous les jours…
Oui, la vie de tous les jours, vous savez…
Je sais, je sais, j’en sais quelque chose en ce moment…
Moi qui suis obligée d’aller au procès contre le taré de Bertrand Vilain, vous croyez que ça m’amuse ça ?
Moi, je me serais pas emmerdé avec tout ça…
Non mais là, ça a été trop loin, il a été trop fort quand même, il y a des choses qu’on fait jamais…
Ça me fait profondément suer de prévenir mon avocate… J’ai écrit au procureur, ça c’est normal, mais intenter un procès, ça me fait profondément suer mais d’autre part, on ne peut pas salir quelqu’un non plus pour des histoires qui ne nous appartiennent pas !
Oui…
Moi, l’affaire Seznec ne m’appartient pas, d’accord ?
Mais, après, attention, j’ai pas regardé ça de près… Vous savez parce que moi, je vous l’ai dit l’autre fois, je ne m’intéresse pas aux histoires entre les gens…
Vous commencez aussi à vous intéresser à l’affaire quand même de plus près ?
C’est pas que je commence, moi, elle a toujours fait partie de moi…
..J’ai jamais eu besoin de m’y intéresser parce que j’ai eu une version.
Et oui..
Après tout le reste pour moi, c’est de la littérature.
Ah ça c’est joli…
Mais oui, ça, c’est un peu ce que Gabriel m’avait laissé sous-entendre…
Bah oui mais c’est logique…
Il m’avait dit « Attention, ne prenez pas trop le parti de ma grand-mère ! »
Bah oui, le seul truc auquel je peux m’intéresser, c’est voilà maintenant c’est de me dire, bah tiens je vais vérifier tel truc ou je vais regarder quelle date vraiment ce qui s’est passé…
Pour connaître à peu près la trame…
On n’a jamais pu savoir par exemple, quand est-ce qu’ils ont vendu le fauteuil ou des trucs comme ça…
Ils l’ont jeté, hein. Ils l’ont pas vendu.
Ils l’ont peut être brûlé tout simplement ?
Oui ils l’ont peut-être brûlé…
Parce que là, le bois il brûlait…
Il a disparu, il a disparu…
Heu comment dire, tout ça, je veux dire après quand vous avez une vérité que vous savez qu’il y a été a été écrit plein de trucs…
A la limite il faudrait revoir que les premiers écrits qui n’ont pas encore été trop…
(...)
"13h15 le dimanche". Seznec : révélations sur le secret de famille
Le 25 mai 1923, le conseiller général de Bretagne Pierre Quémeneur disparaissait mystérieusement. Son ami Guillaume Seznec est immédiatement accusé de meurtre et condamné l'année suivante a...
Emission du 13 Mai 2018.