Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
16 Mai 2018
Cor unum et anima una.
Devise des pères spiritains. (*)
Je suis toujours avec beaucoup d'attention les dernières réflexions des petits-fils.
Et voilà que, Jean-Yves Seznec, hier 15 mai, fin de matinée, me parle de Mgr Gourtay..
Si vous reprenez la liste des évêques de Cayenne...
Vous allez trouver Mgr Pierre-Marie Gourtay de 1933 à 1944.
Pierre-Marie Gourtay est né à Châteaulin le 8 mai 1874.
Il a été ordonné prêtre le 28 octobre 1900.
Lire sur Spiritains Forum.
Car Gourtay, comme l'un de mes amis moines de Kergonan, grand aficionado de l'affaire Seznec, le père Yves Boucher, originaire de Quintin, était très proche de la Congrégation du Saint-Esprit.
in Ouest-Eclair du 24 janvier 1933.
Mgr Pierre GOURTAY,
1874-1944
Mgr Pierre Gourtay naquit à Châteaulin le 7 Mai 1874, d'Yves Gourtay et de Marie Louarn. Il aima son pays de toute son âme, il aima de même sa famille, sans jamais un regard en arrière; il avait le cœur d'un missionnaire, qui supporte son sacrifice sans défaillance. Jeune encore, il reconnut sa vocation et entra dans la Congrégation du Saint-Esprit ; il prit l'habit des novices à l'école apostolique de Mesnières, en Normandie, le 19 mars 1891, comme on le faisait alors, et continua pendant 9 ans encore sa formation sacerdotale et religieuse. Profès à Grignon d'Orly le 22 septembre 1898, il fut ordonné prêtre à Chevilly le 28 octobre 1900 et acheva ses études ecclésiastiques l'année suivante.
Son premier poste fut celui de professeur au collège de Langonnet, non pas qu'on ne lui reconnut point les qualités du missionnaire, mais sa nature offrait des ressources variées ; il était prêt à tout et accepta tout pendant les huit années qu'on lui fit attendre les missions. Car au bout d'un an, le collège de Langonnet supprimé par la loi sur les Associations, il fut à la tête d'une section d'enfants de Saint-Michel à la disposition de l'Abbaye pour aider aux travaux de jardinage puis à la dispersion de 1903.,.on lui confia divers ministères hors communauté, comme service religieux de chapelles, éducation d'enfants, jusqu'à ce que en 1909, il fut envoyé au Gabon.
Il y fut curé de Saint-Pierre de Libreville. Libreville est le chef-lieu de la colonie ; le service paroissial s'y fait comme en France, mais on y atteint un grand nombre de noirs, paroissiens au même titre que les blancs, ou enfants des écoles, malades de l'hospice, adultes au catéchisme.
C'était le temps de la mise à exécution de la loi de Séparation. Le bâtiment de la cure appartenait à la colonie; on en enleva l'usage au curé qui dut bâtir un presbytère le P. Gourtay s'y mit sans récriminer. Les écoles furent laïcisées on les transféra à la résidence du Vicaire apostolique, à la paroisse Sainte-Marie. De lourds impôts, des taxes exorbitantes frappèrent tous les colons; la Mission en pâtit comme les autres. Le curé de Saint-Pierre, autant qu'on peut en juger dans ses rapports, ne s'émut pas de ces misères ; très accommodant, sans transiger avec son devoir, il avait le secret de s'entendre avec les gens de bonne foi, même adversaires, et de s'adapter à tout.
Après six ans, il rentra en France, fatigué, en pleine guerre (avril 1916) ; le climat de l’Afrique équatoriale ne lui convenait pas. Il prêta son concours où l'on voulut : il fit surtout la classe, jusqu'à ce que, en 1919, il fut destiné à l'île de la Réunion, dans la mer des Indes. Presque aussitôt, il fut nommé supérieur principal de ses confrères, et en même temps prit la charge de la cure de SaintBenoît, à l'Est de l'île, dans la partie du Vent, la plus exposée aux ouragans et souvent ravagée par le volcan. Saint-Benoît avait besoin d'un curé actif. Le P. Gourtay le fut ; avec de maigres ressources, il restaura le presbytère et l'église ; grâce à l'estime et la bienveillance de tous ses paroissiens et du conseil municipal, il eut la consolation non seulement de remonter sa paroisse, mais de la lancer dans un sensible progrès matériel et moral. Des calamités survinrent : en 1927, le volcan se réveilla : tremblements de terre, éruptions de laves, pluies torrentielles qui inondèrent la partie basse de toute la région. En 1931, du 4 au 8 mars, un cyclone terrible balaya la paroisse : l'église, si patiemment réparée et embellie, fut détruite.
Mgr de Beaumont, crut bon en ces circonstances d'appeler près de lui à Saint-Denis le Supérieur principal et lui confia la paroisse de la cathédrale. Le 4 Février 1932, un nouveau cyclone qui épargna la partie du Vent s'abattit sur la pointe Nord de 1'lle, Saint-Denis et le Port, et y accumula les ruines.
Le P. Gourtay connaissait donc nos vieilles colonies, leurs habitants, leurs cataclysmes ; c'est lui qu'on alla chercher, malgré ses 59 ans, pour la plus rétive au progrès, Cayenne, quand Rome eût décidé de donner un Vicaire apostolique à la Guyane française ; il y fallait un bon administrateur, très conciliant et en même temps très entreprenant.
Cayenne ressemble à la Réunion avec bien des difficultés en plus. La Réunion est un pays chrétien dans. la masse de ses habitants, la population créole y est très dévouée au clergé. Cayenne, avec son arrière-pays immense, n'est vraiment chrétien que sur la côte ; encore cette population est semée de bagnards ou d'anciens forçats qui doublent leur peine ; le reste avec ses grands fleuves, ses forêts, ses savanes sans limites c'est la jungle.
Sacré à Quimper par Son Excellence Mgr Duparc, le 25 mars 1933, Mgr Gourtay partit pour Cayenne le ler septembre suivant. Un de ses premiers soins fut de consacrer l'église paroissiale de sa résidence, Saint-Sauveur de Cayenne; par là il honorait, selon son pouvoir, son siège de Vicaire apostolique ; puis il s'occupa de ses fidèles et infidèles.
Le service religieux est bien établi dans les quelques paroisses érigées ; mais les prêtres manquaient pour tenir d'autres centres il en obtint et les plaça près des plus délaissées de ses ouailles.
Pour les bagnards, il seconda tant qu'il put la croisade de prières instituée par un de ses missionnaires ; c'est de prières qu'ont surtout besoin ces malheureux; il entreprit en même temps de les réhabiliter et de sauver leurs âmes. Pour ceux astreints au doubla-e à Saint-Laurent du Maroni, il soutint la communauté des Sœurs Franciscaines de Marie qui ont école pour les enfants, dispensaire pour les malades, œuvre de secours pour toutes les nécessités. Sur son chemin l'Armée du Salut, institution protestante, tentait d'accaparer ces condamnés ; il lui barra la route par ses bienfaits matériels ; en France il intervint au Ministère des Colonies pour adoucir le sort des infortunés retenus à la Guyane ; il s'y acquit de très vives sympathies et obtint que par philantropie l'Administration secondât sa charité chrétienne : son succès lui vint d'avoir plaidé en évêque la cause des rebuts de la société.
Dans les léproseries des Sœurs de Saint-Joseph, il se heurta aux Commissions médicales préconisant pour soigner la lèpre des procédés nouveaux qui auraient éloigné des malades leurs Sœurs dévouées : il leur demanda de continuer leur assistance personnelle. Il encouragea l'orphelinat des filles à Cayenne, sous la direction des mêmes Sœurs ; pour les garçons abandonnés, il fonda à Mondélice une école agricole et professionnelle que la guerre l'a empêché d'établir comme il l'aurait voulue.
Il n'oublia pas les chercheurs d'or, civilisés sans doute, mais retombant au sauvage ; il leur envoya ses missionnaires, jusque dans leurs lointaines exploitations. Il traita avec le Gouvernement pour assurer le ministère religieux dans le très vaste territoire de l'Inini ; pour gagner les Indiens Galibis, il se plia à leurs exigences ; il aurait voulu entretenir une mission permanente dans les tribus indiennes des hauts fleuves, ainsi que parmi les noirs plus qu'à demi indépendants de la frontière hollandaise.
Ce qui le distinguait, c'est son habileté à s'assurer tous les concours ; à Cayenne on l'estimait et on le vénérait parce qu'il était un homme avec qui on pouvait causer et qui ne se refusait à aucune œuvre utile.
Il s'y est usé. A bout de forces au commencement de cette année, il consentit à se rendre dans la Guyane hollandaise pour se faire soigner; il revint à son poste, rétabli -,ri apparence, fit quelques tournées et retomba. Un voyage à la Martinique s'imposait, on attendit un avion. Quand l'avion arriva le malade n'était plus en état de partir. Il resta et mourut d'épuisement le 17 septembre 1944, à Cayenne."
Le 28 mars 1933, il est sacré (évêque) à Quimper par...
Par Monseigneur Adolphe Duparc.
in Ouest-Eclair du 26 mars 1933.
Lire sa réception comme évêque de Cayenne ici.
Donc........
Deux points communs avec Guillaume Seznec :
- Mgr Adolphe Duparc, évêque deQuimper et,
- Cayenne.
Je l'avais écrit sur La Piste de Lormaye...
Dans mon article :
"Guillaume Seznec était-il vraiment catholique ?"
A seize ans, suite à une amourette (d'après Denis Seznec), il quitte le petit séminaire de Pont-Croix - dont le directeur deviendra évêque de Cayenne - pour retourner à la ferme familiale de Kernéol. Ferme dirigée de main de maître par sa mère, Marie-Anne Colin-Seznec. Son père est décédé alors que Guillaume n’avait que six ans."
Mais oui, c'est le moment de vous souvenir, Guillaume, à Cayenne il a été bedeau et sacristain.
« Un moment, il fera office de bedeau à la chapelle, avec charge en particulier de sonner les cloches. Etrange chapelle en vérité dont les fresques sont l'oeuvre d'un forçat, Francis Lagrange, et où les anges ont des têtes de bagnards, les saintes femmes celles de filles de mauvaise vie...»
Denis Seznec page 341
Fresques de Francis Lagrange.
Le livre de Denis Seznec "Seznec, le bagne" (2001), malgré certaines inexactitudes (Guillaume ne s'est jamais échappé du bagne), est excellent pour mieux comprendre l'ambiance qui y régnait.
Et c'est quand même d'une autre teneur intellectuelle que certaines balourdises de brocanteur.
Mais revenons à Mgr Pierre Gourtay.
"Le 10 janvier 1933, la préfecture apostolique fut érigée en vicariat apostolique. Deux vicaires apostoliques se succédèrent à sa tête : Mgr Pierre Gourtay (1933-1944) et Mgr Alfred Marie (1945-1956)."
Pour plus de renseignements sur les constructions des différentes églises et chapelles en Guyane, lire le blog de Marie-Odile et Philippe.
"Le lundi 25 septembre 1933, débarquant du paquebot "Antilles" le premier évêque de Guyane Mgr Pierre Marie Gourtay posa les pieds sur le sol guyanais. Le R.P. Renault, supérieur ecclésiastique, et quelques autres vétérans du clergé, s'étaient rendus àbord du paquebot pour saluer l'évêque. Ils reviendront avec lui sur la chaloupe que le gouverneur avait gracieusement mis à sa disposition.
Avec une affluence considérable et sous de nombreuses bannières d'or, le cortège s'est avancé majestueusement à travers les rues, passant sous un élégant arc de triomphe drapé de tarlatane, enguirlandé de mousse et de roses où se détache en lettres d'or "La ville de Cayenne à son premier évêque".
L'église changera de statut et deviendra cathédrale. Elle sera consacrée le 9 novembre 1934 par Mgr Goutray.
Nota : Pierre Marie Gourtay, né le 7 mai 1874 à Châteaulin, fut sacré évêque à Quimper le 25 mars 1933 par Mgr Duparc. Il mourut d'épuisement le 17 septembre 1944 à Cayenne, à l'âge de 70 ans."
in Les Annales Coloniales du 30 août 1933.
Ils étaient proches Mgr Duparc et Mgr Gourtay.
Très proches.
Vous vous souvenez du serment des 4 témoins de la mort de Quémeneur qui aurait été fait devant un évêque...
C'est Mgr Duparc qui s'occupera des enfants des Seznec en les plaçant dans différents pensionnats.
Si Duparc a reçu en confession le serment...
Il a dû très certainement en faire part, avec clause de silence, à Gourtay.
D'où la nomination de Guillaume Seznec en tant que bedeau.
A l'église de l'Ile Royale.
CQFD.
Liliane Langellier
P.S. A Cayenne, juste avant Mgr Pierre Gourtay, il y a eu Mgr Léon Delaval
Qui fut préfet apostolique à Cayenne du 14 janvier 1925 au 11 Novembre 1931.
Soit pendant les 4 premières années (1927/1931) du bagne de Guillaume.
Comme le témoigne sa lettre du 5 août 1929 :
P.S. 2 (*) "cor unum et anima una" = Un seul coeur, une seule âme (cf Actes des Apôtres, chap. IV, verset 32)
P.S. 3 Gabriel Seznec vient de me préciser que Petit Guillaume, fin mai 1923, il n'était retourné à l'école qu'après la confession.
Une journée off pour aller avec ses parents et la bonne faire le serment (à Plomodiern ?)
GS : "Si la Pentecôte tombe comme cette année (ndlr à la même date), il serait mort le 20 et il (ndlr Petit Guillaume) ne serait retourné au pensionnat que le lundi 21 au soir."
Qu'est-ce que la confession catholique ?
La confession (privée) chez les catholiques, se déroule toujours en deux temps.
D'abord l'aveu des fautes, dans le confessionnal.
"Mon père, bénissez-moi parce que j'ai péché..."
Enoncé des péchés.
Puis, après l'aveu et le regret des péchés, l'absolution.
Le pénitent : "Mon Dieu, j'ai un profond regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre Sainte Grâce, de ne plus vous offenser, de faire pénitence et de mieux vivre à l'avenir.
Le prêtre : « Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ! Par la mort et la Résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés ; par le ministère de l’Église, qu’il vous donne le pardon et la paix ! Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. »
"Allez en paix et priez pour moi."
Vient alors le moment d'effectuer la pénitence donnée par le prêtre.
A effectuer le plus rapidement possible dans le lieu où on le souhaite.
Oui, ils ont dû se confesser dans la chapelle (l'église ?)
Et aller dire leur pénitence (trois ave? un chapelet ?) devant la croix/calvaire du Menez-Hom.
P.S. 4 Je rappelle ici que le recteur de Plomodiern, en mai 1923, était le père Paul Méar.
Méar Paul : Né le 13‐01‐1861 à Sibiril ; 1885, prêtre, vicaire à Scaër ; 1887, aumônier à Madagascar ; 1890, vicaire à Lampaul‐Guimiliau ; 1906, recteur de Plouyé ; 1913, recteur de Plomodiern ; 1935 : doyen honoraire ; décédé le 7‐11‐ 1937. Etude : Semaine religieuse de Quimper et Léon, 1935 p. 565 (noces d’or) ; 1938 p. 35‐37.
Lire in archives diocésaines de Quimper et Léon :
Nécrologie. — M. l'abbé Paul MÉAR, recteur de Plomodiern (1861-1937).
Le 21 Octobre dernier, le bon Recteur de Plomodiern s'en allait, quoique fatigué, porter la .communion à l'extrémité de son territoire. Dernier effort d'une nature énergique épuisant ses ressources jusqu'à l'extrême limite et beau couronnement d'un ministère fécond de plus de 52 ans ! Au retour le pasteur se coucha pour ne plus se relever. Encore quelques jours, le temps d'édifier les paroissiens par sa calme résignation et sa sereine confiance en Dieu et, le 8 Novembre, M. Méar partait.pour un monde meilleur. - *
Toutes les familles de la paroisse avaient un merci à dire à celui qui avait été, pendant 24 ans, leur recteur dévoué. Quelle fierté elles sentirent de voir leur unanimité autour de son cercueil! L'église était comble d'une assistance recueillie dans l'émotion et la prière ; et 180 personnes, parmi lesquelles les Conseillers paroissiaux et les Conseillers municipaux, accompagnèrent le vénéré défunt jusqu'au cimetière de Lampaul-Guimiliau, où il avait voulu reposer auprès de son frère et bienfaiteur insigne. La. présence de 102 prêtres à la cérémonie de Plomodiern, et de 55 à celle de Lampaul montre assez la sympathie dont M. Méar jouissait dans Ie clergé.
Né à Sibiril, en 1861, dans une famille plus riche d'enfants et de vertus chrétiennes que de biens de la terre, Paul Méar grandit à Cléder. Attiré vers le sacerdoce, il fit ses études au Collège de Saint-Pol de Léon, d'abord grâce aux sacrifices d'une sœur aînée, puis grâce à la générosité inouïe d'un frère, alors simple quartier-maître qui, de Cochinchine, télégraphia au Collège : * « Je prendrai à ma charge les frais d'études de mon frère». Que de fois le prêtre s'émut au souvenir de ces gens de coeur !
Une vocation développée sur de tels appuis annonçait une belle activité sacerdotale. Ordonné prêtre en 1885, M. Méar fut tout de suite nommé vicaire à Scaër. Depuis deux ans, il y abattait bravement la besogne sous la direction du fameux "Père Billon". Quand Monseigneur l'Evêque demanda un volontaire pour l'aumônerie de l'Hôpital de Diego Suarez (Madagasar).
"J'irai", dit M. Méar. Et ce fut sous les tropiques trois ans de ministère (1887-1890), pendant lesquels le prêtre souffrit bien des fois de l'isolement, mais goûta, au chevet des pauvres soldats mourant loin de « chez nous », des consolations que son cœur d'apotre ne devait jamais oublier.
Usé par le climat, M. Méar dut rentrer en France et fut nomine vicaire à Lampaul-Guimiliau, paroisse qu'il choisit de 160 missions.
De 1901 à 1907 il fut aumônier de l'Hospice de Landerneau, où vécut longtemps le souvenir de sa charité.
Recteur de Plouyé en 1907, il aplanît les difficultés causées dans celte paroisse par l'application de la loi de Séparation.
En Décembre 1913, il vint à Plomodiern. Depuis plus 11 ans, l'école communale de filles y avait été laïcisée. Le nouveau recteur entreprit tout de suite la construction d'une école chrétienne qui, d'année en année, était toujours restée à l'état de projet. Certain jour de 1915 — rayon de joie dans les tristesses de l'époque — on bénit la belle école Notre Dame de Ménez-Hom, où presque toutes Ies fillettes de la paroisse allèrent aussitôt s'instruire sous le regard du crucifix. Si le pasteur fut toujours fier de son école et de sa prospérité, la population ne cessa de lui témoigner sa reconnaissance pour le plus grand bienfait qu'un recteur puisse procurer à sa paroisse.
Aux hommes qui remplissaient son église le 2 Août 1914, demandant les sacrements avant de «monter là-haut», M Méar promit les prières de ceux qui resteraient. Et comme il tint parole ! Tous les samedis du temps de la guerre, il se rendait, avec de nombreux paroissiens, à Sainte-Marie du Ménez-Hom pour demander à la bonne Vierge de protéger les enfants de Plomodiern ou de veiller sur Ie trépas de ceux qui tomberaient pour Ie salut de la Patrie. Et ce fut,.pendant quatre ans, un réconfort pour Ies combattants d'apprendre qu'à "Ploudiern benniget" on rappelait sans cesse leurs noms aux pieds de Notre-Dame.
Plomodiern. Morts pour la France.
Depuis les premiers jours de Ia guerre jusqu'à l'Armistice, la paroisse fut particulièrement éprouvée. Que de fois M. Méar visita le foyer de celui qui ne reviendrait pas pleura avec ceux qui le pleuraient, et, par sa parole surnaturelle, releva le courage de celle qui devait dominer sa douleur pour songer à ses petits orphelins.
A partir de 1916 et pendant plus de deux ans, il assura, avec un égal dévouement, le service de Plomodiern et de Hoeven. Bien des personnes de cette deuxième paroisse reconnurent ce bienfait en assistant à la cérémonie funèbre de Plomodiern et jusqu'à celle de Lampaul.
Plomodiern. Monument aux Morts.
Jusqu'aux dernières semaines de son ministère, il fut le pasteur continuellement attentif au bien des âmes, Ie prêtre régulier, assidu au confessionnal, exact à la visite au Saint-Sacrement. II encouragea et soutint le patronage des jeunes gens. Pour promouvoir Ia piété eucharistique, il forma un groupe de croisées à l'école, et fit Ia journée d'Adoration du premier vendredi, prêchant lui-même admirablement d exemple. Aidé de précieux concours, il enrôla de nombreuses jeunes filles dans Ies « Fleurs de Lys », et les poussa aux journées de récollection et aux retraites fermées. II réussit a grouper 140 personnes dans l'Adoration nocturne a domicile. Il procura deux fois à sa paroisse Ie bienfait d'une grande Mission.
Sachant se donner lui-même, il savait inspirer la générosité à ses paroissiens. Il réfléchit un jour à la parole du poète :
« Donnez, riches, l'aumône est sœur de la prière »
et de cette réflexion naquit à Plomodiern, il y 1 a 17 ou 18 ans, la quête qui, bon an mal an, rapporte 10.000 kilos de pommes de terre aux orphelines de l'Adoration de Quimper.
Si M. Méar eut à Plomodiern quelques périodes difficiles où, malgré son bon cœur, il dut employer un langage sévère, il y goûta aussi bien des heures de joie :
Heure de joie quand en Mai 1920 il voyait l'affluence considérable des « Poilus » de Plomodiern et des environs au Pèlerinage de la Reconnaissance à Saint-Marie du Ménez-Hom.
Heure de joie quand il comptait autant de jeunes paroissiens aux écoles chrétiennes de Châteaulin, de Quimper... qu'à l'école laïque de la commune ;
Heure de joie quand il voyait le nombre des adhérents à l'Action Catholique atteindre un chiffre respectable ;.
Heure de joie quand il voyait l'unanimité des paroissiens aux exercices de la Mission, du Jubilé et de l'Adoration.
C'est sur une de ces heures que la Providence, avait décidé de tourner la dernière page de sa vie. L'Adoration-Jubilé du 10 au 17 Octobre dernier fut particulièrement consolante et l'on cueillit sur les lèvres du pasteur souffrant ce mot de satisfaction : « Je suis content de ma population, toujours capable d'un beau mouvement».
Pour que fussent de plus en plus nombreuses dans l'avenir ces heures de joie, le bon recteur offrit tranquillement son dernier sacrifice."
eglises de guyane - Marie-Odile et Philippe
Ce blog a pour ambition de décrire nos balades à travers la Planète, nos vacances snorkeling, mais aussi et surtout, la vie en Guyane (petites histoires, monuments, faune et ...
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Le blog de Marie-Odile et Philippe.