Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

Affaire Seznec : Pourquoi Denis Langlois a-t-il retenu le dimanche 27 mai comme date de mort de Quémeneur ?

Mentir est un art. Ne réussit pas qui veut.
Ernest Ouellet / Multipliez-vous

Je ne suis pas en train de vous dire que je ne retiens pas les travaux de Me Denis Langlois pour faire avancer l'affaire.

Même si le titre de son dernier livre "Pour en finir..." est, selon moi, un peu présomptueux.

Ce que je vais lui démontrer sous peu.

Je ne parle pas de la secte des "cuckoo's nest" qui viennent faire leur nid dans les nids des autres...

Et, qui, braillants en France et en Navarre, ne font pas avancer l'affaire Seznec d'un centimètre (= 100 mm, hein !)

Et font le jeu de Denis Seznec qui ricane.

Et il a bien raison de ricaner Denis !

Je vous parle de retourner dans le livre de Langlois pour voir comment il en est arrivé à la date du 27 Mai 1923, comme date de mort du conseiller général Quémeneur.

Parce qu'il n'avait guère plus de confidences que moi.

Voire, moins.

Alors,on y retourne.

En page 225, on lit :

"On peut donc considérer que, contrairement à ses dires, il est de retour à Morlaix dans l'après-midi du dimanche 27 Mai."

On va donc établir l'emploi du temps avec cette possibilité et suivant les dires de l'avocat.

Mes fervents lecteurs vont être contents...

La semaine du dimanche 20 au mercredi 23 Mai inclus c'est tout bon.

 

 

Vous allez pouvoir caser Brest et Lesneven.

Le Jeudi 24 Mai, vous pouvez caser les potes de l'apéro à Rennes...

Et le télégramme au beauf'.

Ouf, on respire !

On arrive tant bien que mal à Houdan.

Ils dinent au Plat d'Etain.

A quelle heure ?

Je ne saurais dire.

Et à quelle heure en ressortent-ils ?

Là, tout est brouillé....

Car, et je le rappelle ici, Guillaume Seznec a fait le parcours deux fois.

Pour embrouiller témoins et policiers.

D'où les hésitations des employés de la gare.

Et leurs histoires de tomates et de gelées...

On savait que Pierre Quémeneur était énervé chez Hodey, où il compulsait le Chaix.

Après les réparations chez Hodey...

Après l'apéro chez Noé, place Rotrou...

Donc vers environ 20 h 30, ils ont quitté Dreux.

Houdan/Dreux, c'est la Nationale 12.

 

 

J'en profite pour vous rappeler ici que, d'après les fils de Petit Guillaume, la Torpédo de nos deux voyageurs était en parfait état de marche.

Et que c'est encore une carabistouille de Guillaume que de raconter les pannes partout et n'importe où.

Si on le retrouve dans le salon de Traon ar Velin le dimanche 27 Mai 1923, c'est que Pierre Quémeneur a pris le train.

On reprend chez Langlois en page 218 :

"Cela ne veut pas dire que Quémeneur n'a pas pris le train pour une autre direction. En quittant Le Plat d'Etain vers 22 heures, il est possible de gagner la gare de Dreux pour y attraper le train Paris Rennes qui démarre de Paris à 20 h 45, passe à Houdan sans s'arrêter à 22 h 26, puis prend des voyageurs à Dreux à 22 h 42. Une demi-heure suffit pour effectuer en voiture la vingtaine de kilomètres qui sépare Houdan de Dreux, même si la Cadillac a fait un crochet inutile par la gare de Houdan."

Yesssssssssss !

Je n'avais pas prévu ce train-là.

"Ainsi, en affirmant que Quémeneur a pris le train à Dreux, Seznec aurait dit vrai, mais il aurait menti - ou bien aurait été abusé par Quémeneur - en ce qui concerne la destination du train.

Pourquoi ?

Pour ne pas révéler que Quémeneur était retourné en Bretagne, et plus spécialement à Morlaix."

C'est vrai qu'il a gagné le gars Seznec.

Chapeau !

Il a éloigné toutes les recherches de Morlaix.

Le commissaire Achille Vidal a toute de suite enquillé les recherches sur Houdan/Dreux/Gambais.

Je vous mets plus bas, en pièces jointes, le premier article sur l'affaire dans L'Action Républicaine du Mardi 3 juillet 1923,

L'Action Républicaine, le journal drouais de Maurice Viollette qui paraissait 2 fois par semaine, le mardi et le jeudi..

 

 

 

"Et que si les témoins de la gare ont aperçu une automobile, ils ont dû confondre, car ce n'était pas la sienne."

Bonjour l'embrouille.

Oui, Vidal a tout de suite orienté des recherches sur une disparition à Houdan.

Dans les fourrés.

Ce qui a occupé longtemps les policiers et les gardes forestiers.

 

Recherches dans les bois de Houdan

(photo chez Denis Langlois)

Ces braves gens étaient encore traumatisés par les crimes de Landru.

Souvenez-vous, il y a même eu une terrible psychose à Cherisy ...

A cause de puanteurs cadavériques derrière un buisson...

Et tout ça pour un veau crevé...

Un veau !

Après une déplorable journée à Houdan et Dreux le vendredi 29 juin,

Le samedi 30 juin, Binet, juge d'instruction à Brest délivre un mandat d'arrêt contre Seznec.

Mais revenons à l'hypothèse d'un train Paris/Rennes attrapé in extremis à Dreux le soir du vendredi 25 Mai 1923.

A 22 h 42.

 

Désolée, mais je ne trouve pas le Paris Rennes de 20 h 45 qui serait passé à Dreux à 22 h 42.

 

Ce que je connais des lignes de Dreux, c'est le Dreux / Granville.

Pour Paris Brest, c'est via Chartres.

Pas via Dreux.

J'accepte toutes les remarques.

Qui sont les bienvenues.

...................

Perso, moi, j'ai toujours pensé à un train Versailles Chantier / Paris pour Pierre Quémeneur, Et, là, avec les horaires, ça le faisait :

 

 

Versailles Chantier / Paris :

23 h 08 /23 h 34. 

Après notre Pierrot passait son samedi tranquillou à la Capitale.

Rencontrait (éventuellement) François Le Her dans le tram.

Le Her qui lui parlait de ses soucis familiaux.

Oui, c'est bien dans la démarche de l'individu de geindre et de se plaindre.

Quand Le Her a vu arriver l'affaire en Une des journaux, il a tout de suite foncé, pensant pour l'occasion se faire du fric.

Et puis, coolos le samedi soir, un petit Paris Brest, descente à Morlaix.

Soit le 20 h 05 qui aurait pu le mettre à Morlaix à 6 h 08, le dimanche matin.

Soit le 21 h 08 qui aurait pu le mettre à Morlaix à 8 h 34.

Bon.

Voilà pour les horaires de chemin de fer.

Mais qu'est ce qui, encore, peut nous amener à penser que tout ça s'est déroulé le dimanche 27 Mai 1923 ?

1/ Les sorties du pensionnat de Petit Guillaume

Qui ne revenait chez lui que le dimanche.

Cela nous laisse deux dimanches en mai : le 20 Mai (Pentecôte) et le 27 Mai.

2/ La présence d'Angèle Labigou

Ou plutôt son absence du 15 au 23 Mai 1923 suite à la mort tragique de son frère.

in Bernez Rouz en page 124 /

"Angèle Labigou était absente pour un deuil familial du 15 au 23 mai."

C'est Marie Jeanne Seznec qui le dit devant le commissaire Cunat.

in Thierry Lefebvre

"Le frère d'Angèle décède le 15 mai 1923, l'article mentionnant l'accident dont il a été victime parait dans la Dépêche de Brest du 19 mai. Il est plausible qu'elle soit partie sur Carhaix du 15 au 23 mai 1923."

"Un de ses frères,François Louis Labigou (1883-1923), ouvrier ardoisier, travaillait le 15 mai avec ses camarades au fond du puits à la carrière de la Société des ardoisières armoricaines sise au hameau de Cars-Allain en Plounévezel quand soudain un chaînon tombant du sommet du puits vint le frapper à la base du crâne - Transporté d'urgence à l'hôpital de Carhaix, le malheureux y est décédé quelques heures après l'accident."

3/ Le retour de Guillaume Seznec le dimanche

Je reprends Denis Langlois en page 225 :

"Si l'on se réfère à présent au carnet de Seznec où il note ses dépenses et celles de Quémeneur pour "l'affaire de Paris", son retour le dimanche 27 mai est plus que probable. Il passe la nuit du samedi au dimanche 27 Mai à Pré-en-Pail ("A Pré-en-Pail couché et mangé 7,50 F et 1 F pourboire"). Il s'arrête à Mayenne pour acheter un pneu (470 F) et une chambre à air (45 F). Il semble tiré d'affaires sur le plan mécanique, puisqu'il déjeune à Ernée (8 F) distant de Morlaix de 250 kilomètres. A Broons, il achète pour 16,50 F d'essence. Aucun autre arrêt n'est noté pour réparer une nouvelle panne, dîner ou dormir dans un hôtel. On peut donc considérer que, contrairement à ses dires, il est de retour à Morlaix dans l'après-midi du dimanche 27 mai."

Je n'ai jamais trouvé d'images de ce foutu carnet.

Et vous ?

Seznec, lui, dira qu'il n'est arrivé que le lundi matin 28 Mai.

Histoire de gommer définitivement cette horrible journée de dimanche.

4/ L'étrange attitude de Guillaume Seznec entre le 28 Mai et le 2 juin 1923

Guillaume Seznec sait que Pierre Quémeneur est mort.

Mais...

Sur le plan pratique...

Il faut se séparer du cadavre.

Il le fait avec un copain (lundi 28 Mai matin, retour début après-midi).

Il faut brouiller les pistes du voyage.

Et éloigner tout le monde de Morlaix.

Pour moi, le second voyage se déroule bien (en voiture) dans ce laps de temps.

Il faut faire illusion devant la famille du conseiller général.

Ce qu'on a pris pour de la désaffection, du désintéressement, est en fait une pièce de théâtre montée dans l'urgence pour protéger sa femme..

Il a peu de temps pour répéter car il va devoir jouer sa pièce dès le lundi 4 juin, quand Jenny Quémeneur débarque à la scierie pour avoir des nouvelles de son frère.

in Denis Langlois en Page 27 :

"Le 4 juin 1923, en début d'après-midi, Jenny, la soeur de Quémeneur arrive à la scierie de Seznec. La quarantaine, petite comme son frère, jupe longue et chapeau enfoncé sur les yeux.

- Je suis inquiète. Mon frère n'est pas rentré depuis votre voyage à Paris. Cela fait dix jours. Est-ce que vous avez de ses nouvelles ?

- Non, répond Seznec. Nous sommes tombés en panne, il m'a quitté à Dreux pour prendre le train de Paris. Il avait un rendez-vous important pour la vente des voitures.Ne vous faites pas de souci, il est en train de gagner de l'argent."

Le dimanche suivant, le 10 juin, c'est Me Pouliquen qui débarque à son tour."

On peut trouver un peu légère la façon dont la soeur et le beau-frère se préoccupent de la disparition du conseiller général.

Mais, ne pas oublier que Pouliquen, a, dès le lundi 4 juin, fait opposition à son chèque.

Il faut récupérer l'argent qui a été versé.

Les espèces et les dollars or.

En confectionnant des fausses promesses de vente.

Oui, Guillaume Seznec est bien coupable de confection de faux.

in Denis Langlois en page 231 :

"Ou bien on détruit cet acte et on renonce aux dollars versés, ou bien on fabrique un faux dont la signature a eu lieu ailleurs qu'à Morlaix, en l'espère Landerneau, et surtout avant le voyage vers Paris,le 22 mai par exemple."

J'attends les commentaires d'un expert financier sur le sujet des promesses de vente.

.......

Sacré boulot pour un seul homme.

Lourd secret à porter.

Dont il ne se séparera qu'en confession au bagne.

Ce qui explique l'aide que l'Eglise catholique lui a toujours apportée.

Lourd secret à porter.

Mais mû par l'amour qu'il porte à sa femme...

A la mère de ses enfants.

Cet amour lui donnera des ailes.

Cet amour sera éternel.

Bien au-delà de leur mort à tous deux.

Liliane Langellier

 

P.S. Grâce à vous...

Ce blog est désormais (et de loin) le premier blog sur l'affaire Seznec.

Avec un total de 65.803 pages vues.

Et 211.867 pages vues sur la Piste de Lormaye.

Soit 277.670 pages vues entre mes 2 blogs.

 

 

Publicité 1923.

Publicité 1923.

La Cadillac de Seznec.

La Cadillac de Seznec.

Quémeneur et Pouliquen chez Marthe Le Clech.

Quémeneur et Pouliquen chez Marthe Le Clech.

Jenny Quémeneur au procès de Quimper. Devant elle, Marie Jeanne Seznec.

Jenny Quémeneur au procès de Quimper. Devant elle, Marie Jeanne Seznec.

L'Action Républicaine du 3 juillet 1923. Disparition Quémeneur.

L'Action Républicaine du 3 juillet 1923. Disparition Quémeneur.

L'Action Républicaine du 3 juillet 1923. Disparition Quémeneur.

L'Action Républicaine du 3 juillet 1923. Disparition Quémeneur.

L'Action Républicaine du 3 juillet 1923. Disparition Quémeneur.

L'Action Républicaine du 3 juillet 1923. Disparition Quémeneur.

L'Action Républicaine du 3 juillet 1923. Disparition Quémeneur.

L'Action Républicaine du 3 juillet 1923. Disparition Quémeneur.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Cher Marc,<br /> <br /> "Guillaume Seznec pousse les policiers à chercher le cadavre très loin de Morlaix,".<br /> Cette remarque était déjà celle de Denis Langlois<br /> Sauf que Seznec ne dit pas : "le cadavre est loin de Morlaix" (à Lormaye, à Paris dans la cave du café Le Tambour...)<br /> Non, il dit : "Montrez-moi le cadavre"...<br /> Quand on lui fait remarquer que Quéméner n'a pas pu partir de Houdan, car pas de train avant 3 heures du mat', il ne dit pas ; "il a dû se faire occire ici, cherchez un rôdeur", non, il dit ; "il a dû se trouver une gonzesse" (sous-entendu : "pour repartir le samedi matin")<br /> Donc ce n'est pas un cadavre qu'il veut faire rechercher aux policiers, mais un Quéméner.bien vivant...<br /> J'essaye de concilier l'hypothèse des deux voyages avec la contradiction suivante, qui découle de la "peimo-enquête" de Pouliquen : il aurait dit, dès le début, à Pouliquen, qu'il avait laissé Quéméner à Dreux, pour ensuite balader Vidal de Dreux à Houdan et vice-versa.
Répondre
M
Bonjour, Alain. C'était juste une erreur. Je voulais dire : "Guillaume Seznec pousse les policiers à chercher Pierre Quéméner très loin de Morlaix." Seznec a fait son possible pour faire croire que Quéméner était encore en vie au moins jusqu'au 13 juin, environ trois semaines après leur voyage ensemble, donc non, il ne veut pas qu'ils cherchent un cadavre aux environs de Houdan.<br /> <br /> Concernant votre deuxième point, Seznec dit à tout le monde qu'il a laissé Quéméner à Dreux jusqu'au jour de la "reconstitution", où les policiers lui font comprendre qu'il a dû se tromper. Il est alors très surpris que les lieux ne correspondent pas à ses déclarations, et Vidal lui dit que ça doit être à Houdan qu'il a laissé Quéméner, et comme ça ne permettait pas à ce dernier de prendre un train pour Paris cette nuit-là, Vidal considère qu'il a démontré que le récit des dernières heures du voyage pour Paris ont été inventées. Il utilise même la fausse liste de dépenses en soutien à sa démonstration. Étrangement, Seznec admet alors qu'il a probablement laissé Quéméner à Houdan, fusillant complètement sa défense.<br /> <br /> C'est une chose que je ne m'explique pas. S'il est innocent, il n'a certainement pas laissé Quéméner à la gare de Houdan, car personne ne les a vus revenir. Et s'il est coupable, premièrement, comment a-t-il pu faire une telle erreur dans le scénario alibi, et deuxièmement, pourquoi accepte-t-il Houdan comme lieu de séparation au lieu d'insister sur Dreux ?
M
Bonsoir Marc.<br /> <br /> Je ne dis pas que Quéméneur a pris le train à Versailles (pour moi, il est mort en début de nuit au-delà de Houdan), je dis qu'à la place de Quéméneur, je serais allé prendre le train à Versailles, où j'avais une chance de l'attraper, ou du moins de trouver plus facilement un autre mode de transport, et non à Dreux.<br /> <br /> De mon point de vue, Seznec a recherché une gare où Quéméneur aurait pu prendre un train et il ne pouvait parler de Versailles car cela aurait signifié qu'il était allé au-delà de Dreux. Or, au-delà de Dreux, il y a des témoins, à Houdan, et l'horaire où ils l'ont vu est incompatible avec une prise de train à Versailles ou ailleurs. D'autre part, si Seznec est à Versailles, il n'a plus aucune raison de rentrer à Morlaix.<br /> Seznec a un vrai problème avec Houdan : <br /> - la voiture, partie de Dreux, y retourne rapidement, selon ses dires, pour chercher une lanterne. Certes, il peut dormir, mais la voiture ne peut "louper" le garage à l'entrée de Houdan côté Paris, et il n'y a aucune raison de chercher le magasin de M. Jeangirard ;<br /> - il passerait deux fois à Houdan (en dormant, je vous le concède), puis une autre fois en allant de Dreux seul au volant vers Paris, cette fois il ne dort pas, puis une autre fois en venant depuis la direction de Paris, là encore il est seul et ne dort pas ; il y repasse dans un sens avec la voiture de la police, puis dans l'autre, et c'est ensuite que M. Vidal lui dit d'arrêter ses dénégations et de parler d'un peu de Houdan.<br /> <br /> Comment expliquer que Seznec, qui a marché de façon indiscutable deux fois dans Houdan ne reconnaisse pas la rue en pente qu'il parcourt six fois en voiture ?<br /> <br /> C'est parce que, le vendredi soir, ils se sont bien retrouvés à 22h10 dans la cour de la gare, et non à 21h30 comme le dit Philippe Lamour, et que cet horaire est incompatible avec la prise d'un train à Versailles moins d'une heure plus tard.
Répondre
M
Liliane, oui, il peut l'avoir laissé à Versailles ou à Paris (ça ne colle pas avec les témoignages Malet et Dectot, mais pour les autres, ça va). Mais pourquoi ne le dit-il pas, alors ? Pourquoi dit-il Dreux, où ça semble difficile ? Pourquoi dit-il ensuite que c'était à Houdan, où c'est impossible (ainsi qu'en contradiction avec la liste de dépenses) ?<br /> <br /> Parce qu'on peut imaginer plein de scénarios, mais Seznec, lui, il persiste sur un scénario qui n'arrange pas du tout ses affaires. Cela signifie qu'il n'a pas déposé Quéméner à Versailles, ni à Paris.<br /> <br /> D'ailleurs, je voudrais rappeler une chose que je ne vois pas souvent mise en avant (ou même jamais) : Seznec n'a jamais dit qu'il avait laissé Quéméner au train. Premièrement, c'est Quéméner qui conduit jusqu'à la gare (de Dreux, à l'origine), et Seznec ne le voit pas prendre le train. Quéméner lui dit de continuer sur Paris, Seznec part, et Quéméner reste devant la gare, ou devant le café de la gare. Seznec ne dit pas ce que Quéméner a fait ensuite parce que dans sa version, il n'en sait rien du tout. Il ne sait pas s'il y avait des trains à cette heure-là, parce qu'il somnolait avant de se retrouver à conduire au milieu de la nuit. C'est Quéméner qui a pris la décision, donc il doit savoir ce qu'il fait. C'est pourquoi Seznec parle d'une possible gonzesse : il dit qu'il ne sait pas du tout ce que Quéméner a fait, donc il fait cette supposition, qui en vaut bien d'autres. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'inventer des trajets nouveaux. Si l'histoire de Petit-Guillaume est vraie, alors Seznec a quitté Quéméner à Dreux sans savoir ce qu'il allait faire. Et le dimanche, il retrouve Quéméner mort chez lui.
L
Oups Marco, Lamour c'est tout sauf la bible !<br /> Moi j'ai toujours dit que Pierre Quémeneur pouvait avoir pris le train à Versailles Chantiers pour Paris...<br /> Et là, ça colle avec les horaires : 23 h 08... <br /> Ils ont le temps de venir peinardos de Houdan...<br /> Mais, vu sa consommation d'essence, Guillaume Seznec peut aussi l'avoir emmené à une Porte de Paris...<br /> La Porte de Saint Cloud (à la sortie de la N.12) par exemple...
A
Chère Liliane,<br /> <br /> Denis Langlois en est arrivé à la date du dimanche 27 mai en suivant tout simplement la version "officielle" du fameux voyage : départ de Landerneau (Quémeneur) et de Morlaix (Seznec) le jeudi 24, soirée à Rennes : apéro pris avec les deux autres zigs, éventuelle virée au caf'conc', et départ le vendredi dès potron-minet*.<br /> Puis la "maudite" journée du voyage ("la bagnole se traîne", comme dans la chanson de Tri Yann)<br /> Et un train... Lequel ? D'où ? Pour où ?<br /> That is the question<br /> Langlois cite Denis Seznec (qu'il ne porte pourtant pas dans son coeur), qui évoquerait quant à lui un train pour la Bretagne, avec arrêt au Mans, puis retour, de nuit toujours, sur Paris, et arrivée tôt le samedi matin. Ce qui expliquerait que Quémeneur n'ait pas dormi cette nuit là à Paris (à l'hôtel de Normandie ou ailleurs), s'il était dans le(s) train(s).<br /> En tous cas, il passait bien la journée à Paris (BPC, Bd Malesherbes, tramway Le Her, re-train de nuit le samedi soir.<br /> Et la chronologie du voyage à partir de Rennes est bien celle qui a été retenue à l'époque (acte d'accusation, mais aussi Hervé, ou Lamour)<br /> Denis Langlois, donc, insère le témoignage de Petit Guillaume (tel que recueilli via Bernard Le Her) dans la "trame narrative" "canonique", si l'on peut dire,<br /> Je dois avouer que j'avais été convaincu en lisant "Pour en finir..." il y a trois ans, et que les passages que vous citez renforcent cette impression.<br /> Mais, sans doute, "there is more to it than meets the eye" (expression anglaise qui signifie, grosso modo, "il y a à gratter sous la surface" - et je ne parle pas de fouilles "archéologiques"...<br /> <br /> * Dans le film d'Y. Boisset, Seznec est tellement crevé qu'il file se coucher tout de suite.
Répondre
M
Chère Liliane, je crois également que Petit-Guillaume a raconté ça à ses fils (et quelque chose de similaire à son neveu). Je les crois, eux, c'est certain. Seulement, j'ai du mal à le croire, lui, Petit-Guillaume. Parce que cette histoire est absurde. Dans cette hypothèse, Guillaume Seznec pousse les policiers à chercher le cadavre très loin de Morlaix, d'accord, mais par la même occasion il porte les soupçons de meurtre sur sa personne, alors qu'il aurait pu se disculper en ne mentant jamais sur le premier voyage (puisqu'il n'a pas tué Quéméner lors de ce voyage et que ce dernier a bien pris le train, selon cette version) et ne surtout pas faire un second voyage qui viendrait brouiller son alibi.<br /> <br /> Pour le premier point, le premier voyage, on pourrait à la rigueur considérer qu'il a été maladroit dans son récit et n'a pas su expliquer clairement comment, quand et où Quéméner avait pris le train. Mais le second voyage, pour brouiller les pistes, n'est pas envisageable. Il n'aurait de sens que s'il a bien tué Quéméner lors du premier.<br /> <br /> Quant à la fausse liste de dépenses dans le carnet de Quéméner, on peut l'accepter dans cette hypothèse. Ma première idée était que la ligne sur le train Dreux-Paris avec un tarif incorrect prouvait que Quéméner n'avait pas pris le train à Dreux, mais en fait ce n'est pas le cas dans l'hypothèse fondée sur l'histoire de Petit-Guillaume. En effet, Seznec, ayant voulu faire croire que Quéméner était allé au Havre pour attirer les policiers encore plus loin, se devait d'inscrire une ligne pour Dreux-Paris (non notée par Quéméner alors qu'il avait bien fait le trajet), puisqu'il voulait ajouter une ligne pour Paris-Le Havre.
L
Hello Marc !<br /> Petit Guillaume a bien dit à ses deux fils Jean-Yves et Gabriel que son père avait fait 2 voyages pour égarer témoins et policiers.<br /> Les garçons me l'ont dit de façon séparée et non concertée..<br /> Et je les crois...<br /> Il y a donc eu un voyage officiel avec Pierre Quémeneur et un voyage officieux plus tard (Avec de Jaegher ? Avec Samson ?) pour brouiller les pistes.<br /> Si on repense l'affaire comme ça, ça change tout !
M
Bonjour, Liliane. On a un peu plus que la parole de Seznec pour le voyage avec Quéméner, car on a des témoins, un télégramme de Quéméner et des possibilités et impossibilités matérielles (horaires des trains, distances, etc). Même si tous ces éléments sont discutables, ce voyage ne se limite pas à la parole de Seznec.<br /> <br /> Tandis que l'histoire de Petit-Guillaume : eh bien, si.<br /> <br /> La véritable faiblesse de l'histoire de Petit-Guillaume, la voici : absolument personne ne sait comment Quéméner a pu prendre le train pour Paris, où il a dormi, comment et quand il est reparti (d'ailleurs, au lien de prendre le train, il aurait pu voyager avec un autre automobiliste ou un camionneur doté d'un véhicule un peu plus efficace, hypothèse jamais envisagée à ma connaissance). Personne ne sait qu'il est allé chez Seznec.<br /> <br /> Si on accepte l'histoire de Petit-Guillaume, quand la famille de Quéméner appelle et visite Seznec pour avoir des nouvelles, Seznec comprend qu'absolument personne ne sait que Quéméner s'est rendu à Morlaix dans cette période-là. Et dans cette hypothèse, Seznec a laissé Quéméner à Dreux à temps pour prendre un train. Donc pourquoi inventerait-il le moindre détail du voyage jusqu'à Houdan puis retour à Dreux ? Au lieu d'amener les soupçons sur lui, il a juste à démontrer que Quéméner a pris le train à Dreux et après, plus de nouvelles. Pourquoi ferait-il un deuxième voyage pour brouiller les pistes, alors que le premier voyage le disculpe ? Il n'aurait une raison de faire un second voyage que s'il a tué Quéméner lors du premier.<br /> <br /> Vous voyez, pour moi, on pense à l'envers à partir du moment où on accepte l'histoire de Petit-Guillaume : on essaie de faire coller les faits, et ça peut coller à peu près, mais ça devient complètement absurde.
L
Hello Marc !<br /> Petit rappel :on n'a que la parole de Guillaume Seznec pour ce foutu voyage...<br /> Et son but implicite était bien d'éloigner les recherches de Morlaix.<br /> Et il a réussi en faisant ses deux voyages.
M
Bonsoir, Alain,<br /> <br /> Seznec est crevé parce qu'il a changé des pneus toute la journée, ce qui est tout de même plus difficile que de changer une roue aujourd'hui. Il a aussi transporté et enterré un cadavre la nuit... Bon, ça, d'accord, ça n'est pas dans tous les scénarios sur l'affaire.<br /> <br /> C'est Quéméner qui conduit depuis le petit-déjeuner à Ernée vers 8 heures du matin, et il est environ 22 heures. Quéméner, il est encore chaud bouillant pour rouler de nuit et atteindre Paris, puisque, bien qu'au courant des horaires des trains, il tente dans un premier temps de reprendre la route après le dîner au Plat d'Étain. C'est lui qui se trompe et arrive à la gare de marchandises de Houdan, c'est lui qui heurte le montant d'une barrière, et après ça les deux hommes repartent vers Paris (c'est ce qu'ont vu les témoins ; l'heure, d'accord, mais ils ne sont pas bigleux).<br /> <br /> Bref, on s'étonne que Seznec soit si fatigué, malgré tout, car à part une réparation de temps en temps, il est en droit de somnoler (il dort même debout selon Lamour, qui s'y connaît en histoires à dormir debout). Ensuite, il dort dans sa voiture (selon lui), après 23 heures et avant 5 heures 30. Il termine sa nuit à La Queue-lez-Yvelines (entre 9 heures et midi, peut-être), puis il passe la nuit suivante à Pré-en-Pail. Il est arrivé à la nuit tombante (20 heures), il dîne, dort, et repart vers 8 heures du matin (heure d'été ou d'hiver, on ne sait pas, car Seznec ne semble pas appliquer le changement d'heure cette nuit-là). Donc il a pu passer une nuit complète à l'hôtel, après une nuit presque complète en deux sessions dans sa voiture (soi-disant). Il arrive enfin à Morlaix après le lever du soleil le 28 (5 heures 22, heure d'été). Et on dit qu'il n'a pas dormi depuis deux jours ! Il est juste très tard pour se coucher, mais les nuits précédentes n'étaient pas trop mauvaises.<br /> <br /> À moins que... à moins qu'il n'ait pas fermé l’œil de la nuit à Pré-en-Pail. Pour une raison ou pour une autre. Il se peut qu'il n'ait pas dormi non plus une seconde dans la nuit du 25 au 26, avant d'aller s'effondrer pour deux ou trois heures dans la cour de l'hôtel du Croissant.
M
Chère Liliane,<br /> <br /> Je ne crois pas en ce retour de Seznec le 28, mais ce n'est pas mon sujet.<br /> Tout comme vous, je m'étonne de ce retour à Dreux.<br /> S.et Q. quittent Houdan au plus tôt à 21h33 (source Lamour, qui "tire" les horaires au maximum). Le Dreux-Paris part à 21h59 et passe à Versailles à 23h08... il y a 19 kilomètres vers Dreux, 41 vers Versailles.<br /> Atteindre Dreux dans les temps suppose de rouler à 48km:h, atteindre Versailles suppose de rouler à 26km/h...<br /> Q. compulse sans cesse le Chaix, il ne peut pas ignorer cela...<br /> De plus, Versailles est sur plusieurs lignes : celle de Dreux, celle de Rennes et la grande ceinture vers Mantes. Même s'il rate le 23h08, Q. pourrait se faire porter à la Porte de Versailles en taxi, si la Cadillac est en panne.<br /> Dès lors, si on est à Houdan, pourquoi Dreux et non Versailles ?
Répondre
M
Bonsoir, MArco,<br /> <br /> Pour faire court, je cite mon propre blog : "Vers 23 heures, Thérèse Malet voit une voiture stationnée à 6 kilomètres de Houdan dans la direction de Paris, avec un seul homme à bord. Vers la même heure, un cycliste, Pierre Dectot, croise une voiture arrêtée environ 4 kilomètres plus loin dans la même direction, les phares allumés ; le conducteur fait les cent pas."<br /> <br /> Cela ne peut être que Seznec (pas d'autre voiture ce soir-là dans le coin, ce n'est pas comme aujourd'hui, et en plus la sienne est assez spéciale). Cela rend Versailles impossible. Alors qu'avec un retour à Dreux, non seulement c'est possible, mais c'est ce qu'il dit qu'il a fait. Il dit qu'il est retourné à Dreux, puis reparti vers Paris.<br /> <br /> Si Quéméner a pris le train à Versailles, pourquoi Seznec ne le dit-il pas ? Cela le disculperait, ou au moins créerait un doute, parce que même en partant à 22h10 de Dreux, il a ses chances d'y être à temps, à 50 km/h.<br /> <br /> Pourquoi Seznec inventerait un scénario tout pourri qui l'accuse s'il est innocent ?<br /> <br /> Donc soit il est coupable (du meurtre) et son histoire est en partie bidon, soit il est innocent et il a laissé Quéméner à Dreux (pas à Houdan, ça, c'est ce qu'on lui a fait dire ensuite). Il ne va quand même pas inventer une histoire qui l'accuse si la vérité le disculpe. En quoi ça gênerait son projet d'éloigner les policiers de Morlaix si c'était Versailles au lieu de Dreux ? En rien. Donc il n'a pas de raison de changer ce "détail".