Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
27 Mars 2018
“Le courage n'est rien sans la réflexion.”
Euripide / Fragments
Il faut que tout le monde se calme.
Moi aussi.
Je n'ai ni menti, ni inventé ce que j'ai écrit.
Les mauvais coucheurs peuvent demander à voir mes fadettes.
Je vous demande donc de vous mettre à la place des deux fils de Petit Guillaume.
Jean-Yves, né en 1956, a environ 17 ans quand il apprend la vérité.
Il se fait salement chambrer par ses potes de lycée, car un article est exposé à la Maison de la Presse.
Un journal a fait ses choux gras de l'histoire du grand père.
Il a toujours entendu parler de ce "pépé"...
Et du malheur de sa vie...
Mais à mots couverts.
Là, son père va devoir lui en dire plus.
Petit Guillaume ne se dérobe pas.
C'est le choc pour l'adolescent.
En 1979, lors des émissions de Pierre Bellemare, sur Europe 1, émissions qui mobilisent la France entière pour l'innocence de Seznec, il a quand même 23 ans.
Mais Dieu qu'il est lourd le nom de Seznec à porter cette année-là.
Si vous comptez bien, lorsque Petit Guillaume meurt en 1981, il a déjà 25 ans.
Pour le petit dernier, c'est un peu différent.
Gabriel est né en 1966.
Il n'a que 14 ans quand meurt son père.
Mais il est plus resté que son frère à la maison.
Et il se souvient très bien d'avoir eu honte de son nom au moment des émissions de Pierre Bellemare (janvier 1979).
Oui, Jean-Yves a plus quitté la maison que son frère, il a été pensionnaire, étudiant, militaire (son service).
Petit Guillaume a commencé à parler à ses fils en 1973.
Et il leur a parlé jusqu'à sa mort.
Et c'était difficile pour lui.
Il avait beaucoup souffert de cette histoire.
Et puis il y avait le serment.
Quand il avait juré avec les 3 autres.
Gabriel est donc le petit dernier.
Il vit encore à la maison quand meurt son père.
Les deux frères sont des hommes honnêtes.
Et ils s'entendent bien, les deux frères.
Comme s'entendaient bien Guillaume et Albert.
Actuellement, ils cherchent, ils fouillent dans leur mémoire.
Mémoire douloureuse avec la mort de leur maman, Claudie Neyret-Seznec (le 22 mars dernier).
Jean-Yves s'est énervé avec le dernier rebondissement de l'affaire.
Là où on parle dans tous les médias de son père, Petit Guillaume.
Il est le fils aîné, Jean-Yves.
Et il sait bien qu'aucun arrière petit enfant n'a demandé les fouilles de Traon ar Velin.
Le procureur de la République de Brest va lui confirmer.
Vous y êtes maintenant ?
Vous vous êtes mis dans la peau des deux gamins de Petit Guillaume ?
On apprend ça, à l'école de journalisme, toujours se mettre dans la peau des gens que l'on interviewe.
Non, non, Monsieur Vilain, ce n'est pas moi qui les ai appelés, mais le contraire.
Reprenons l'essentiel....
Pierre Quémeneur est bien mort à Traon Ar Velin.
Morlaix.
Il avait bien sollicité leur grand mère Marie Jeanne.
Qui s'est rebellée.
Lui a-t-elle collé une gifle ?
L'a-t-elle juste menacé ?
Mais elle a bien dit les mots retranscrits par Me Denis Langlois (page 211) :
"- Elle disait : "Ah !non, Pierre,pas vous, non !" Et puis : "Laissez-moi tranquille ou j'appelle."
Donc Marie Jeanne défend sa pudeur que le conseiller général a outragé.
Je rappelle qu'on est en 1923.
En province.
Dans un milieu de petits commerçants.
Où on ne plaisante pas avec la vertu.
Surtout quand on est catholique comme Marie-Jeanne Seznec.
Pierre Quémeneur a bien perdu l'équilibre en reculant.
Pierre Quemeneur est bien tombé sur le bord d'un fauteuil en lourd bois.
Et s'y est éclaté la tête.
(Oubliez les chandeliers divers et variés).
Vous ne risquez pas de retrouver le fauteuil breton dans un inventaire quelconque.
Les Seznec s'en sont débarrassés.
Fissa.
Oui, il y a bien eu le serment.
Entre les quatre témoins du drame.
Guillaume, Marie Jeanne, Petit Guillaume et Angèle Labigou.
Et un serment pour des Catholiques, c'est pas rien !
Surtout quand on destine son fils aîné à la prêtrise.
Mais oui, souvenez-vous "Un fils pour Dieu, un fils pour la patrie, un fils pour la famille."
Je l'ai vécu en direct chez mes beaux parents, et ce n'est pas si vieux...
Guillaume a bien pleuré de détresse devant la scène qu'il découvrait en rentrant chez lui.
Avec Angèle, ils ont roulé le corps de Pierrot dans un drap.
Seznec a appelé un pote (là les mémoires hésitent : un commerçant, c'est sûr.. Un boucher ?)
Ils ont emmené le corps de Pierre Quémeneur pour l'enterrer loin, très loin de Morlaix.
Puisque Seznec n'est rentré que le lendemain midi.
Là, les mémoires concordent.
L'ont-ils emmené dans un cimetière à l'autre bout du Finistère ?
Oui, oui, j'y ai pensé aussi..
Sont-ils allés l'enterrer à Traou Nez sur ses terres ?
Ce qui irait dans le sens de leur logique.
Ainsi....
Ainsi Denis Langlois et Denis Seznec auraient juste quelque part...
L'un pour les dires de Petit Guillaume...
L'autre pour Traou Nez.
Pour tout ce qui vous émeut...
Les promesses de vente : je vais y revenir sous peu.
Les témoignages de l'emploi du temps de Pierre Quémeneur.
Il faut aussi savoir que la famille Quémeneur/ Pouliquen se souciait fort peu de l'emploi du temps du conseiller général.
C'est Petit Guillaume qui l'a dit.
Parce que vous ne pensez quand même pas que les gamins de Petit Guillaume, si surpris par la révélation du secret soient-ils, ils n'aient pas posé plus amples questions à leur père.
Pour la suite...
Pour la suite, il va falloir être un peu patient.
Mais dites donc, ça fait 95 ans qu'on attend la vérité dans l'affaire Seznec...
Alors, on peut bien attendre encore quelques jours...
Non ?
Liliane Langellier
P.S. A titre personnel, j'ai besoin de connaisseurs pour les promesses de vente en 1923.
Il y en a qui suivent ce blog, je le sais.
Alors manifestez-vous.
Je vous ferai de la place pour un joli article sur ces promesses.