Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
11 Mars 2018
"L'enfer, c'est les autres"
Jean-Paul Sartre
Ils n'en peuvent plus...
Ils sont au bout du bout...
A se demander ce qu'ils ont pu faire au Bon Dieu !
Qui ?
Mais les propriétaires de l'autre moitié de la maison "Seznec" au 102, rue de Brest à Morlaix...
Car la maison Seznec a été divisée en deux...
Il nous le disait Denis Langlois sur son blog :
"La maison a été divisée en deux. Sur la gauche, un mur sépare le petit bâtiment qui a été complété par une construction à l'arrière."
Ils n'en peuvent plus...
Alors, je vais vous conter ce qu'ils m'ont dit...
Quand ils m'ont jointe ce dimanche...
Et je vais vous publier leurs photos...
........
En 1991, quand Mme Annie Suet rachète la moitié de la propriété du 102, tout roule...
L'autre moitié est habitée par la famille Saunier...
M. Saunier est professeur de dessin.
A Morlaix, il est estimé.
Très estimé.
Il est passionné par les édifices religieux de Bretagne.
Et il entretient les meilleures relations avec le petit-fils Seznec.
Qu'il reçoit parfois chez lui.
A la mort de Gilles Saunier, en 2009, la maison - dont la succession n'est pas évidente, car enfants d'un premier lit - est mise en vente pour 200.000 €.
Juste à l'agence un peu plus bas dans la rue.
La Bourse de l'Immobilier.
Très vite, Patricia Saunier refait sa vie...
Et va la vivre ailleurs.
Et autrement.
Mme Saunier se désintéresse vite, très vite de cette encombrante propriété.
D'autant plus que la fille d'un premier lit de Gilles, architecte, demande son dû.
C'est elle qui fait payer le découpage du terrain à Mme Suet pour avoir un droit de passage.
Alors, vous pensez, la propriété...
Elle ne l'entretient pas.
Elle ne l'assure pas.
Elle n'y vient jamais.
Au moindre problème de Mme Suet, il lui est répondu que Mme ex Saunier est intouchable.
Et quasi injoignable.
Juste le genre de voisine qu'on rêve tous d'avoir !
Son fils, Shane Saunier, l'habite quelques temps.
Juste avant les fouilles, il disparaît.
Les voisins sont persuadés qu'on lui a donné de l'argent...
On lui avait déjà fait croire qu'il y avait un magot enterré - de l'or - avec Pierre Quémeneur...
Même que le gamin s'en était mis à creuser le cellier tout seul.
"Le Télégramme a dû lui graisser la patte !"
Donc...
La place est libre.
Après un dernier appel à Carantec...
Bertrand Vilain et ses sbires peuvent alors envahir les lieux...
(ndlr "Sbires" n'est pas un mot grossier)
Ne vous méprenez pas...
On ne parle pas là de "La petite maison dans la prairie".
Mais plutôt de la maison d'Anthony Perkins/Norman Bates dans "Psychose".
"Les lieux" sont quasi à ciel ouvert.
Les portes sont ouvertes.
La verdure a repris partout ses droits !
Les fenêtres sont perpétuellement béantes.
Montrant de nombreuses poubelles entassées...
Et jamais sorties...
Au risque de convoquer quelques rongeurs.
Tout est sale...
Abandonné en l'état...
Le lieu a déjà été squatté...
Par deux fois et par un British.
"Nous avons peur des squatters, dit Mme Suet, ils peuvent mettre le feu... Le feu peut prendre chez nous... Et comme la maison n'est pas assurée !"
Cauchemar en cuisine.
Quand Vilain lance son opé "fouilles" cornaquée par Hervé Chambonnière du Télégramme...
La famille Suet n'en peut plus.
Leur parterre est piétiné.
Ils retrouvent même un journaliste de Ouest France dans leur jardin...
France 2 va envoyer un drone au-dessus d'eux "pour élargir la vue"...
Ils ne peuvent rien faire que subir !
Ils vivent à côté d'un dépotoir à ciel ouvert.
"On a contacté la police et la mairie, mais rien n'y fait !"
Ah oui parce que nos archéologues du dimanche, après avoir tenu en haleine toute la grande presse, ils se sont barrés en laissant tout tel quel.
Oui, vous lisez bien : tel quel !
Et puis, il y a les fans de l'affaire Seznec...
Les enquêteurs du dimanche...
Qui se baladent et qui n'hésitent pas à entrer dans la propriété pour voir "tout ça" de plus près !
Sans compter sur ceux qui y croient encore à l'or de l'affaire !
Armés de pelles et de pioches...
Un va et vient quasi quotidien.
Alors, oui, Annie Suet et Bruno Lombardo, son compagnon, n'en peuvent plus.
Ils se sont saignés pour acheter leur maison.
Et ils n'avaient pas imaginé leur futur comme ça...
Alors quand Bruno lit l'annonce de Bertrand Vilain sur son blog :
Le moulin du Prieuré ou moulin de Traon-Ar-Velin est à vendre. Le prix demandé est de 80 000 € à débattre sachant qu'il y a des travaux importants de rénovation à prévoir.
Cela peut être une maison d'habitation pour un particulier mais il y a aussi la possibilité, pour un investisseur, de transformer le bâtiment en musée. Une combinaison entre habitation et musée peut-être envisageable.
Si vous êtes intéressé, vous pouvez nous contacter via ce blog et nous transmettrons aux propriétaires.
Il n'en croit pas ses yeux...
Faire un musée dans un dépotoir pareil !
C'est de la grande Science Fiction !
En tout cas, en attendant, c'est lui qui entretient le chemin de l'entrée...
Qui, comme le reste, a été massacré...
C'est lui qui a bossé comme un dingue pour que leur maison ressemble à quelque chose...
Et c'est eux qui risquent le plus :
Un feu ou une armée de squatters enragés...
Mais "ça" le brocanteur il s'en tape...
Il a glané sa petite gloire...
Que les autres crèvent dans leur marigot.
Et les vaches seront bien gardées !
Du moment que son nom à lui..
a été - l'espace d'une journée - inscrit aux cieux Seznec.
L'enfer des autres...
Et bien l'enfer des autres, c'est pas son affaire !
Liliane Langellier
« La violence, c'est un manque de vocabulaire. »
Gilles Vigneault.
Le grand reporter à 6'54
Comment vérifier les révélations de l’ancien avocat des Seznec ? Pierre Quémeneur, le conseiller général du Finistère (Sizun) est-il enseveli sur le site de la propriété où résidaient Guillaume et Marie-Jeanne Seznec en 1923 ? Après les refus de la justice de mener à bien ces fouilles, il ne restait guère comme solution que l’autorisation des actuels propriétaires de la maison.
Jusqu’à présent, aucun accord n’avait pu être trouvé. "Je n’avais pas été avertie de ces demandes de fouilles. J’y suis naturellement favorable", indique au Télégramme, Patricia, l’épouse (elle souhaite rester anonyme) de celui qui a acheté la maison, en 1982.
"80.000 € à débattre"
"Mon mari est décédé en 2009. Cette affaire le passionnait. Il avait tous les livres écrits sur le sujet et ne parlait que de ça", ajoute-t-elle. En 2009, Patricia quitte Morlaix. "Mon fils a continué à y vivre quelques années. Il a définitivement quitté la maison il y a quelques mois", rapporte-t-elle. L’habitation a été mise en vente, comme cela a été confirmé au Télégramme, "initialement au prix de 80.000 €". "Le prix est à débattre. La maison est en assez mauvais état", ajoute Patricia.
La propriété avait été achetée par le père de l’actrice Dominique Lavanant, dans les années 1930, et conservée jusqu’au début des années 1980. "C’est ce dont je me souviens", précise Patricia. Elle se rappelle, en revanche, bien les curieux qui venaient photographier la maison. "Certains prétendaient s’être perdus. D’autres demandaient s’il s’agissait bien de la maison des Seznec", poursuit-elle.
Elle évoque aussi les "visites régulières" de Denis Le Her-Seznec, le petit-fils de Guillaume Seznec. "Je maîtrisais mal la langue française au début et j’avais du mal à suivre les conversations passionnées que mon mari avait avec Denis. Ils n’ont jamais évoqué, me semble-t-il, des fouilles ou manifesté l’envie d’en faire".
L’offre du patron d’une entreprise de travaux
Cette nouvelle en faveur de recherches sur le site a bien évidemment "réjoui" l’auteur des révélations faites en 2015, Denis Langlois, avocat d’une partie de la famille Seznec, entre 1976 et 1990, et Bertrand Vilain, qui a notamment identifié le lieu où Pierre Quémeneur aurait pu être enseveli. "J’ai reçu des messages de personnes prêtes à nous donner un coup de main, et même celle d’un patron d’une entreprise de terrassement", savoure Bertrand Vilain.
Reste à finaliser l’accord entre les parties. Si celui-ci se concrétise, les recherches pourraient débuter "dans les prochains mois".
Hervé Chambonnière