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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.

C à Vous : L'homme qui relance l'affaire Seznec...

C A VOUS DU MARDI 27 FEVRIER 2018

« L’HOMME QUI RELANCE L’AFFAIRE SEZNEC »

Babeth Lemoine :

« Un ossement, un haut de fémur, découvert dans la maison des Seznec à Morlaix et l’espoir de résoudre enfin un mystère vieux de presque cent ans.

Extraits des news télé.

S’agit-il des restes de Pierre Quemeneur, conseiller général du Finistère disparu en 1923 ?

Un élu que Guillaume Seznec a toujours nié avoir tué malgré une condamnation et de longues années de bagne.

A l’initiative de ces fouilles, l’ancien avocat de la famille Seznec, Denis Langlois, qui est ce soir notre invité.

Bonsoir Monsieur Langlois, soyez le bienvenu sur le plateau de C à vous.

L’affaire Seznec  c’est un peu aussi l’affaire de votre vie…

Vous avez été l’avocat de la famille Seznec, vous avez consacré un ouvrage à ce Cold Case, à cette affaire non résolue « Pour en finir avec l’affaire Seznec » c’était en 2015, aux éditions La Différence, loin d’être finie, l’affaire Seznec, elle déchaîne toujours autant les passions « un crime sans cadavre, sans arme, sans aveux », ces fouilles qui relancent aujourd’hui l’affaire, vous en êtes en quelque sorte à l’origine, en tous cas elles ont été motivées par un témoignage qu’on pouvait lire dans votre livre.

Babeth Lemoine montre le livre « Pouren finir avec l’affaire Seznec ».

Denis Langlois : Tout à fait, nous avons demandé… Parce que c’est un combat collectif, notamment Bertrand Vilain, s’est impliqué énormément dans ces fouilles. Nous avons demandé des recherches officielles, des fouilles officielles…

B.L. : ça vous a été refusé…

D.L. : Nous ne les avons pas obtenues et donc nous avons décidé de faire des fouilles privées…

B.L. : Parce que vous pensiez détenir des informations, notamment grâce au témoignage de Petit Guillaume, l’un des enfants de Guillaume et Marie Jeanne Seznec…

D.L. : Tout à fait, c’était un témoignage très précis qui nous a guidés vers un cellier qui se trouve un petit peu en dehors de la maison, et, très rapidement, les fouilles ont permis de trouver un ossement qui a été considéré comme un ossement qui a été considéré comme un ossement humain (ndlr DL appuie bien sur l’adjectif "humain")

B.L. : Que vous dit ce témoignage, Petit Guillaume, a onze ans au moment des faits et il entend quelque chose ce dimanche 27 mai 1923…

Image de Petit Guillaume en premier communiant

D.L. : Oui, il est en train de jouer dans la cour derrière la maison et il entend les cris de sa mère qui dit : « Non, Pierre, pas vous ! Non ! Laissez-moi tranquille ou j’appelle ! » et puis plus rien. Il se hisse sur le rebord de la fenêtre, il regarde dans la salle à manger et il voit le cadavre, le corps en tout cas de Quemeneur sur le sol de la salle à manger…

B.L. : Il voit du sang…

D.L. : Il est recroquevillé et du sang, un petit peu de sang il dit, sort de son front.

B.L. : Quel est donc le scénario que vous avez pu élaborer à partir de ce témoignage ? Une agression sexuelle ?

D.L. : Oui, et là on retrouve presque une actualité… Parce que Quémeneur est un homme politique, conseiller général, et on peut considérer qu’il a fait des avances un peu trop poussées à Marie Jeanne Seznec qui l’a frappé ou qui l’a poussé et il est mal tombé… Petit Guillaume d'ailleurs voit sur la fenêtre… sur la cheminée, un chandelier qui est légèrement de travers et il pense que sa mère s’est servie de ce chandelier…

B.L. : Ce témoignage, il existe sous la forme d’un enregistrement…

D.L. : Oui tout à fait…

B.L. : Puisque quand il a été enregistré, devenu grand, puisque Petit Guillaume devenu grand à 68 ans, il a été enregistré à son insu, et il précisait donc à la fin de l’enregistrement où, selon lui, ses parents avaient pu cacher le cadavre…

D.L. : Oui, il dit, dans un cellier un petit peu en dehors de la maison, mes parents ont creusé le sol et fait des travaux.  Et les fouilles ont porté sur ce cellier et très rapidement on a découvert…

Jean-Michel Apathie : Où est l’enregistrement ?

D.L. : L’enregistrement, heu… Donc j’étais avocat à l’époque, heu… Et Bernard Le Her, donc l’un des petits fils de Seznec m’a apporté une bande magnétique…

B.L. : Petit Guillaume était son oncle…

D.L. : Voilà, c’est toujours un petit peu compliqué cette affaire de famille (ndlr Tu m’étonnes !) et donc il m’a fait écouter cette bande magnétique et comme j’étais troublé, il me l’a confiée pour quelques jours…

Heu..... J’ai trahi un petit peu le secret professionnel (ndlr Un petit peu ?) puisque j’ai retranscrit par écrit le témoignage et je lui ai rendu bien sûr la bande magnétique puisqu’il me l’avait simplement confiée.

B.L. : Elle est en possession de la famille Seznec (ndlr ??????????)

D.L. : Oui….

B.L. : Vous êtes intimement convaincu que ces ossements sont des restes humains et que ce sont ceux de Pierre Quemeneur ?

D.L. : Alors, il y a eu une sorte d’expertise, un médecin légal a tout de suite examiné…

B.L. : Un médecin légiste…

D.L. : Oui légiste, a tout de suite examiné les ossements et il a conclu que c’était des ossements humains…

B .L. : Mais des expertises ADN sont en cours, elles vont livrer leur vérité d’ici quelques semaines…

D.L. : Il y a des vérifications qui sont confiées à un anthropologue et on considère qu’il faudra 15 jours pour avoir des résultats…

J.M. A. : Et il y a des gens qui vont toujours plus vite que les autres et qui pensent déjà avoir les résultats…

C’est le cas de Jean-François Tournepiche, que je ne connaissais pas, qui est paléontologue à Angoulême, célèbre à Angoulême et peut-être ailleurs aussi, je ne sais pas, alors lui, il a été méchant avec vous, je vous préviens, il dit  "Une pipe et un morceau d’os annoncé comme une tête de fémur humaine par le médecin légiste, voilà de merveilleux indices jetés à l’imagination des pieds nickelés enquêteurs", et pourquoi vous qualifie-t-il de pieds nickelés enquêteurs, et bien pour cela :

(ndlr Voir ci-dessous en entier  la petite vidéo de Jean-François Tournepiche).

« La morphologie de cet os n’est absolument pas humaine »

Alors pour lui c’est un os de veau, ce qui lui permet de conclure, Monsieur Tournepiche a de l’humour !

« Je conclue de la manière suivante : l’hypothèse que Quémeneur ait été mangé par la famille Seznec n’est pas à écarter, et expliquerait la fragmentation et la dispersion du squelette. »

D.L. : Bon c’est un humour très agréable à entendre mais il y a, comme je le disais, un médecin légiste qui, lui, a conclu que c’était des ossements humains.

Moi , j’aurais tendance à faire davantage confiance à quelqu’un qui a eu , vu l’os, plutôt que quelqu’un qui s’est fié à une photo quand même…

Je crois que là il ya une différence très nette et puis ce serait considérer ce médecin légiste comme un imbécile confondant un os humain avec un os de bovidé (ndlr Langlois est fumace) donc attendons… Je trouve que là c’est quand même…

J.M. A. : La présentation de Monsieur Tournepiche ne vous convient pas pour l’instant…

D.L. : Pas du tout ! Même je trouve que c’est assez déplaisant les expressions qu’il emploie, mais ça le regarde, les experts trancheront, mais personnellement je suis extrêmement confiant parce que non seulement le médecin légiste s’est prononcé mais le procureur de la République (ndlr Philippe Récappé, procureur de la République à Brest) a quand même pris position, il a engagé une procédure judiciaire, je crois quand même qu’il ne s’est pas engagé à la légère… Donc je connaissais ce témoignage humoristique, mais pour moi…

B.L. : Un paléontologue quand même, un scientifique sérieux, il s’appuie sur un collègue chercheur au  CNRS…

D.L. : Oui mais il aurait mieux valu qu’il ait entre les mains les ossements… Qu’il puisse regarder… Une photo c’est quand même très léger comme élément !

Pierre Lescure : Quant à Denis Seznec, lui, petit fils de Guillaume, qui se bat lui aussi pour réhabiliter la mémoire de son grand père, il est troublé mais disons qu’il reste prudent au-delà de ces considérations presque médico-légales, et il pense que, si on doit découvrir que c’était bien Quémeneur, alors il y aurait quelque chose de très positif pour son grand père…

Vidéo de Denis Seznec

« En supposant, en supposant, hein, parce que je ne partage pas du tout cet avis que ce soit Quemeneur, c’est l’intention de ceux qui fouillent actuellement, ce sont des gens qui m’ont toujours nui, ils sont très peu en Bretagne, supposons que ce soit vrai, ça veut dire que mon grand père il sera réhabilité tout de suite, parce qu’il ne peut pas être à 400 kilomètres et dans la maison qu’ils incriminent et puis c’est une histoire d’amour incroyable… Parce que mon grand père se serait laissé accuser pour couvrir sa femme… »

D.L. : Oui……..

Bien sûr, j’ai été l’avocat de Denis Le Her Seznec et nous avons été opposés en ce qui concerne la stratégie… Lui, il pense que son grand père est totalement innocent, moi, je pense qu’il est semi innocent, je dirais,

B.L. : Il pourrait être retenu complice…

D.L. : Non, mais même, Guillaume Seznec a été condamné pour des faux en écriture et pour le meurtre, en ce qui concerne les faux en écriture, tous ceux qui se sont penchés sur l’affaire sérieusement concluent qu’effectivement Guillaume Seznec a participé à ces faux en écriture et sa signature figure et il l’a toujours revendiqué…

Mais, en ce qui concerne le meurtre, moi je pense qu’il doit y avoir une révision, pas sur les mêmes bases, moi sur une base de vérité…

J.M. A. : Pourquoi vous êtes-vous passionné pour cette affaire, parce qu’elle vous semble quelque chose qui vous semble exemplaire de ce que peut être une erreur judiciaire ?

D.L. : Bien sûr ! Et puis ça n’est pas seulement une affaire historique, c’est une affaire d’aujourd’hui, dans les prisons françaises il y a des gens qui sont victimes d’erreurs judiciaires, et s’il y avait une révision dans l’affaire Seznec, une affaire qui remonte à un siècle, ce serait un encouragement pour tous ceux qui…

J.M. A. : Parce que la justice fait très peu de révisions, a beaucoup de réticences à s’engager sur cette voie…

B.L. : A admettre une erreur…

J.M. A. : Il y en a moins d’une dizaine de révisions…

B.L. : Mais là vous avez quand même bon espoir… Quand bien même la commission de la révision est saisie, la procédure pourrait durer des mois…

D.L. : Bien sûr, mais dans une affaire qui remonte à un siècle on peut attendre quelques années supplémentaires…

Oui, je pense que ce serait un précédent important. Moi, j’ai l’impression de me battre pour quelque chose de très actuel, collectivement je précise bien, vous avez parlé de ces fouilles privées, ce sont tout un tas de bénévoles passionnés par l’affaire Seznec (ndlr Un tas ???)

B.L. : C’est incroyable, hein !

D.L. : Oui, ils sont très professionnels (ndlr Lol de chez lol), moi, j’ai été impressionné par leurs qualités professionnelles, les fouilles ont été menées comme la justice l’aurait fait !

B.L. : Cette affaire Seznec, quand même, c’est un homme condamné sans cadavre, sans preuves, sans aveux, au terme d’une enquête bâclée à l’époque, d’un procès en assises pas équitable avec aucune preuve tangible de sa culpabilité ou de son innocence, et c’est ce combat-là que vous menez aujourd’hui !

D.L. : Oui, je pense qu’on aurait dû le faire bénéficier au moins du doute, et aujourd’hui il faut arriver à une révision, je dirais, équitable, s’appuyant sur la vérité et ces recherches qui sont effectuées actuellement nous permettent d’approcher la vérité, je suis modeste, on ne parviendra certainement pas à la vérité totale, mais approcher de la vérité.

B.L. : Merci beaucoup Denis Langlois d’être venu ce soir sur plateau de C à Vous.

C à Vous : L'homme qui relance l'affaire Seznec...
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