Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.
4 Juin 2015
Oui, ils étaient deux à savoir que Pierrot était passé ad patres :
Guillaume Seznec et Jean Pouliquen.
Suffit de relire le procès page par page dans le premier ouvrage de Me Denis Langlois pour comprendre....
Suffit de réfléchir un peu sur l'attitude de l'ami Guillaume à son retour de Paris.
On peut pas dire qu'il se soit foulé la rate pour avoir rapidement des nouvelles de son pote, hein ?
On ne peut pas dire non plus qu'il ait été galant quand Jenny Quéméner vient demander des nouvelles de son frangin le 4 juin. Il est avec de Jaegher et Jenny dérange.
Voilà qui ne lui portera pas chance.
Quand on vient de perdre un ami, car il vient de perdre un ami, on ne se conduit pas ainsi.
Mais étaient-ils vraiment amis ?
Tout ce qu'il sait nous répéter le Guillaume, c'est "Je constate qu'on fait beaucoup de bruit autour de la disparition de Monsieur Quéméneur. Sait-on seulement s'il a été assassiné ? Quand on m'aura montré son corps, je le croirai." (in Rouz en page 97).
C'est pas fortiche.
Et puis ça a le don d'énerver la police....
On nous bourre le crâne de mensonges depuis le début des temps sur cette affaire.
Si Pierre Quémeneur était l'amant de sa femme (appelons un chat un chat), et si la thèse de Me Denis Langlois est vraie, là, on comprend mieux.
Ces pudeurs de pucelles des uns et des autres ont le don de m'agacer au plus haut point.
On ne dit pas que....
Mais on laisse supposer que..
Il n'était jamais chez lui, le Guillaume, et Pierrot - qui avait sa chambre à demeure alors que Landerneau est à 40 bornes - arrivait toujours à l'improviste.
Mais enfin, réveillez-vous !
Laissons pour l'instant (j'ai dit "pour l'instant") de côté l'arnaque des Cadillac et celle de la B.P.C., si Guillaume est cocu et si tout Morlaix ricane, il ne va pas porter le deuil, non ????
Pour Pouliquen, c'est plus complexe.
Encore que ça en sache des choses un notaire, parfois plus qu'un curé (y'a qu'à lire "La terre" de Zola, ça vous renseignera....)
Comment aurait-il su ?
Ou alors quelqu'un lui aurait parlé.
Parce qu'on est bien d'accord depuis le début qu'il y a eu un troisième homme pour aider à débarasser le corps.
A le dégager ailleurs. Ou à l'enterrer dans le cellier (au choix...)
Samson ? Lui, il déménage rapide à Villemonble où on le retrouve lors de son témoignage au procès.
De Jaegher ? Qui est toujours là à taper l'incruste, surtout depuis qu'il a fait faillite. Enfin, faillite.... Lui, il avait des tontons à la Chambre de Commerce de Morlaix, et je vous défie d'en retrouver une trace de la faillite du gars André. L'ardoise magique, quoi !!!
Enfin toujours est-il que Pouliquen il sait.
Pour savoir il n'y a que deux solutions dans le cas présent : soit il l'a tué lui-même (ou fait tuer par des connaissances), soit on lui a rapporté l'histoire.
On parle toujours de Pouliquen après le procès.
Mais non, c'est pas comme ça qu'il faut penser, le gars Pouliquen il a eu chaud aux miches avec son chèque de 60 000 francs (environ 60 000 euros actuels) envoyé à Paris.
Chaud aux miches et des sueurs froides, ça nous l'a un peu chamboulé, quand même.
Oui, il a eu vite fait de mettre opposition sur son chèque le lundi 4 juin auprès de la Société Générale. Oui, il déclare au juge Campion que son chèque lui a bien été retourné le 20 juin.
Mais ça ne l'empêche pas de foutre un bordel noir dans le bureau de son beauf" juste la veille de la perquisition à Ker Abri. Qui a lieu le 29 juin.
Il cherchait quoi ???
Le juge Binet, il en est tout retourné à en lire Bernez Rouz (page 97) :
"Nous avons remarqué tant sur le bureau de Monsieur Quéméneur que dans les casiers ou armoires diverses qui garnissent le local, un désordre manifeste. Les papiers, documents divers, registres, agendas, étaient pêle mêle répandus un peu partout".
Il cherche quoi le beauf" puisque son chèque lui a été retourné le 20 juin (remarquez, là, si l'un de vous peut me montrer une copie du dit chèque, je lui paye une bouffe).
Enfin la cerise sur le gâteau, c'est la colère de Pouliquen quand François Le Her vient témoigner au procès de Quimper.
Oui quand il vient dire qu'il a vu Pierrot dans son tramway le samedi 26 mai.
Alors ça, le notaire, il peut pas.
C'est au-dessus de ses forces.
Et comme il en fait un peu trop.
Ben faudrait être ballot pour pas comprendre, hein ?
Liliane Langellier
P.S. La sphère des aficionados de l'affaire Seznec est une belle endormie....
A part Bertrand Vilain qui propose une idée sympa pour creuser plus profond...
Et Me Denis Langlois qui a changé la page d'accueil du blog de son livre....
ça roupille, mais ça roupille...
Et pourtant, ce serait bien le moment de surfer sur l'actualité Langlois !