Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.400 articles.
30 Mai 2015
Il y a d'abord eu la haine....
Poisseuse...
Tenace....
Tel un serpent se glissant sous les portes...
La haine de la belle-mère Marie-Anne Colin Seznec à qui Marie-Jeanne Marc avait osé prendre son unique fisset. Un certain 18 juillet 1906.
Qu'importe si ces deux-là s'aimaient.
La haine a une particularité, elle dure. Elle détruit tout sur son passage.
C'est le tsunami de l'affect.
L'ouragan des sens inassouvis.
Et la belle-mère Seznec, on peut dire, que malgré tous les chapelets qu'elle a égrénés, elle a dû passer quelques temps dans l'infirmerie du Bon Dieu (le Purgatoire selon le saint Curé d'Ars).
Pour cause de haine.
Et de haine sans trêve. Ce qui donne double peine.
Donc il y eut d'abord la haine.
De la belle-mère.
A Quimper, lors du procès, c'était vaudevillesque. L'une entrait. L'autre sortait.
Marie-Jeanne a tenu bon.
Elle ne connaissait pas l'adage californien 'Look good, feel better".... Mais elle avait mis ses plus beaux atours.
Le fisset, et bien le fisset, c'était un vrai môme devant sa mère.
C'est bien à elle qu'il a fait appel pour débuter la blanchisserie à Morlaix (ex scierie honteusement et quasiment volée à Castel) en 1918. Marie-Jeanne faisait tourner celle de Saint-Pierre Quilbignon.
Dans sa tête, il n'avait pas encore quitté sa mère.
Comment voulez-vous que, dans ces conditions, il assume une femme.
Et des enfants, qui plus est...
Alors quand la condamnation est tombée...
La haine a redoublé.
La belle-doche créchait 59, rue du Mur, à Morlaix.
Tout près d'une autre qui n'était pas non plus la bonté incarnée : Marianne Seznec/Gadal/Petitcolas.
Et qui a été divorcée de Gadal (cf article ci-dessous). Ce qui était strictement interdit par l'église. Alors tant qu'à juger les autres....
Elle a fini par aller s'échouer à Lourdes et y mourir, à l'âge de 79 ans, le vendredi 11 février 1955 (et non 1965 comme écrit chez Denis Seznec).
M'enfin les deux, là, comme cathos, faudra revoir les critères d'attribution....
Et là non plus ce ne sont pas les chapelets égrenés à La Grotte qui auront effacé leur dette au Bon Dieu !
Ce qui m'avait toujours étonnné, puis tracassé, puis révolté, c'est qu'on laisse Marie-Jeanne enterrée comme un chien au cimetière de Saint-Ouen. Et que personne ne songe à faire ramener son pauvre corps à Plomodiern.
Pourtant, les Bretons, leur terre, tout ça...
Mais chez ces gens-là, Monsieur, la haine.... Jusqu'après la mort....
Ce que je ne savais pas et devais découvrir beaucoup plus tard et même tout récemment c'est la fortune de la belle-soeur.
Qui possédait - entre autres biens - les petites "maisons italiennes" de la rue Edouard Corbière. Elle en habitait une. Avec la plus jolie vue sur Morlaix.
La belle-doche était rentière.
Ce qui ne signifie rien et tout.
Surtout quand tu ne connais pas le montant de la rente.
Mais elle possédait sa maison du 59, rue du Mur à Morlaix.
Qui, à sa mort, en septembre 1935, est allée grossir le pécule de la belle-soeur
Deux belles bourriques.
Parce que, non seulement, elles n'ont pas veillé à faire enterrer correctement Marie-Jeanne.
Mais en plus, elles l'ont laissé aller habiter Garlan d'abord (Jegou l'avait laissée dans la scierie jusqu'en septembre 1925) puis se placer comme bonne à tout faire à Paris après.
Elles lui reprochaient quoi, exactement ?
D'avoir été belle ?
D'avoir été trop aimée ?
D'avoir été tout ce qu'elles n'étaient pas.
Avec une prime pour la Petitcolas, marraine de Marie, qui ne s'est jamais déplacée pour la voir à l'hôpital ou pour son enterrement au cimetière des pauvres de Thiais.
Oui, elles lui reprochaient quoi ?
Et bien c'est simple : tout ce qu'elles n'avaient pas, pardi !.
Et tout ce que l'argent n'a jamais pu acheter.
Liliane Langellier
P.S. Petit-Fils Premier, côté pipeau, il est passé Major du troupeau.
Quand il nous en joue un air en page 429 pour la mort de Marie Gadal, la fille du premier mariage de la belle-soeur (vous me suivez, là ?) :
"En 1968 est morte Marie Gadal, la fille de la soeur de mon grand-père. Ma mère en héritait. Si la succession était maigre, elle n'en était pas moins compliquée et ma mère dut se rendre au mois de mai à Lourdes où Marie Gadal habitait, en pleine période de grèves..."
Marie Gadal avait hérité de tout le pognon de sa grand-mère et de sa mère.
Alors le "Si la succession était maigre", on biffe, merci.
Le divorce Gadal / Seznec in AR-BOBL - 11 avril 1914 (oui, le coup de la paille et de la poutre, quoi...)
Et une petite prime : Morlaix. Le petit-fils de Julien Rams. Un chausseur sachant chausser....