4 Mars 2022
De grands vanteurs, petits faiseurs.
Proverbe français.
Le recueil d'apophtegmes et axiomes (1855)
Dans l'annonce de L'Auto parue les 7 et 9 février 1923...
Je pense que le sigle O.I.R. signifie "Organisation Internationale pour les Réfugiés".
Je viens vous parler là du Norvégien Fridtjof Nansen, Prix Nobel de la Paix 1922 :
"Quand la famine a éclaté en Russie en 1921-1922, Fridtjof Nansen a organisé un programme de secours pour des millions de victimes. Il s’est vu décerner le Prix Nobel de la Paix en 1922 en récompense pour ses immenses efforts.
Fridtjof Nansen a passé le restant de sa vie à travailler inlassablement pour les réfugiés et à se préparer pour une dernière expédition polaire. Homme de vision et d’action, il prévoyait de survoler l’Arctique en avion quand il est mort en 1930, à l’âge de 69 ans. Le HCR a créé la distinction Nansen pour les réfugiés en son honneur en 1954."
Journal des débats politiques et littéraires du 14 novembre 1924.
"Né en 1861, Fridtjof Nansen était un scientifique norvégien (notamment un célèbre explorateur polaire), avant de devenir diplomate et homme d’État ; il fut surtout, sa vie durant, un humaniste conséquent.
En 1920, le gouvernement norvégien le nomme président de la délégation norvégienne auprès de la Société des Nations (SDN, ancêtre des Nations unies basée à Genève), ce qu’il restera jusqu’à sa mort en 1930. La SDN le charge aussitôt de la première mission humanitaire d’envergure qu’elle met sur pied : le rapatriement de 450 000 prisonniers de guerre. En 1921, il devient ainsi le premier « Haut-Commissaire pour les réfugiés » de la SDN. La question la plus brûlante est alors celle des réfugiés de l’ancien Empire russe fuyant la révolution d’Octobre, car un décret soviétique du 15 décembre 1922 a révoqué la nationalité de tous les émigrés qui sont donc devenus apatrides." in Cairn.Info.
"Une nouvelle formule de coopération, la mise en place d’une structure administrative et l’attribution de fonds spécifiques donnent un nouvel élan à l’action internationale menée en faveur des réfugiés en 1925. D’ailleurs, la richesse du rapport conjoint du BIT et du Haut-Commissariat de la SDN à la VIe Assemblée sur les activités menées en atteste. Le Service des réfugiés s’est d’abord constitué et organisé. Il est dirigé par un Anglais, le major Johnson, qui était jusque-là l’adjoint de Fridtjof Nansen. Le service est rattaché à la Division diplomatique du BIT et travaille en étroite collaboration avec le Service des migrations. Pour ce qui est des délégués dans les différents pays, le service reprend ceux mis en place par Fridtjof Nansen en 1922 et bénéficie également du réseau des douze correspondants officiels du BIT. Les domaines d’intervention sont diversifiés et augmentés. La première tâche que se fixe le Service est de mesurer l’étendue du problème des réfugiés en procédant à des enquêtes dans les pays d’accueil, afin d’établir un recensement général du nombre de réfugiés sans emploi capables de travailler. Ceci aboutit à la première estimation du nombre de réfugiés « nécessiteux » dans le monde menée de manière systématique."
in Réfugiés et diplomatie humanitaire de Dzovinar Kevonian.
Pour la date de création de l'O.I.R....
Je pense qu'il y a eu l'officieuse et l'officielle.
La date officieuse : avant 1922, puisque c'est pour cette action que Nansen s'est vu attribué le Prix Nobel de la Paix...
"La citation parle de « son travail pour le rapatriement des prisonniers de guerre, son travail pour les réfugiés russes, son travail pour porter secours aux millions de Russes affligés par la famine, et, enfin, son travail actuel pour les réfugiés en Asie mineure et en Thrace ». Nansen donne la somme d'argent accompagnant le prix pour l'aide humanitaire internationale."
L'Office International des Réfugiés a été créé officiellement en 1930 ou 1931, mais Nansen avait travaillé sur les statuts bien avant [Lire "Addendum" ci-dessous]
Nansen est mort le 3 mai 1930, donc cet O.I.R. a été créé et a fonctionné AVANT cette date..
Quoiqu'il en soit...
On ne parle pas du tout ici mais alors pas du tout de l'Américain Leon Turrou....
Qui n'a rien à voir avec l'O.I.R.
Rien du tout.
Quant à l'annonce O.I.R....
Demander des notices descriptives évitait sans doute le risque d'acquérir des Cadillac volées.
Et cela écartait d'office l'arnaque.
Les fautes d'orthographe pourraient-elles être attribuées à une secrétaire norvégienne ???
Le clavier de la machine à écrire norvégienne est différent de notre clavier français.
En France, l'O.I.R. devait travailler avec le Ministère des Finances et le Ministère des Affaires Etrangères.
Cela semble logique qu'ils aient acquis des Cadillac, des voitures solides pour secourir les réfugiés.
C'est quand même une autre explication que "ça" (Chez Bertrand Vilain) :
Ou que ça :
"Après des recherches intensives, je suis arrivé à la conclusion que le sigle O.I.R. ne correspond à aucune organisation connue ni en France, ni aux Etats-Unis, ni en Russie. Ce sigle a été crée pour les besoins de l'annonce."
Cette annonce O.I.R. ressemblait quand même plus à la demande d'une organisation humanitaire qu'à une association de malfaiteurs cherchant à arnaquer des particuliers...
Ce n'est pas de nous raconter l'historique de la carte grise qui changera quelque chose à l'affaire.
Liliane Langellier
Addendum :
Société des Nations - Séance du 3 septembre 1923
"Facilités de transport... Organisation internationale..."
Le Petit Parisien du 20 septembre 1931
"l'office international des réfugiés, fondé jadis par le docteur Nansen..."
Lyon républicain du 4 août 1936
"Au lendemain de la guerre de 1914-18, des milliers de réfugiés, russes et arméniens notamment, cherchèrent à travers le monde un asile, un abri. C'est alors que la S.D.N. - le problème des réfugiés ayant pris une forte extension - pria le célèbre explorateur norvégien Nansen de bien vouloir s'occuper du sort de tous ces malheureux.
De 1922 à 1930, Nansen, haut-commissaire de la S.D.N. pour les réfugiés, entreprit la lourde tâche d'assurer un avenir moins sombre à tous ceux pour qui la Patrie n'était plus qu'un lointain souvenir."
Vie Sociale : Cahier du Cédias du 1er janvier 1993
"Lors de sa rencontre en 1923 avec Fridtjiof Nansen, de l'organisation internationale des réfugiés, ils confortèrent mutuellement leur souci de venir en aide aux réfugiés."
Société des Nations du 1er janvier 1930
"L'Assemblée prie l'Organisation internationale des réfugiés de préparer et de présenter, à la douzième assemblée, en 1931, un plan méthodique pour liquider l'organisation des réfugiés à une date qui ne sera pas ultérieure au 31 décembre 1939."
Organisation internationale pour les réfugiés
Préface Par suite d'une erreur, il n'existe pas de folio 231. La question des réfugiés a suscité un très grand nombre de publications parmi lesquelles nous tenons à signaler les ouvrages dont...
https://francearchives.fr/findingaid/b7b92087f9cb6f4a7b1f3e8495fc2317abe3bab3
O.I.R.
Loin de se satisfaire du rapatriement de ces prisonniers de guerre, il alerte la Société des Nations sur le sort des civils : « je ne peux taire ma conviction qu’il existe des populations nombreuses qui, en dehors des prisonniers, vivent en réfugiés dans des pays qui leur sont étrangers, et qu’on pourrait, au grand bénéfice de l’équilibre de l’Europe, aider à modifier leur sort. » Deux jours plus tard, il devient Haut-commissaire aux Réfugiés (HCR).
Entre 1919 et 1922, suite à la révolution d’Octobre en Russie, près d’un million et demi de civils sont poussés à l’exil par les persécutions, la famine et les épidémies. Comme si cela n’était pas suffisant, un décret soviétique du 15 décembre 1922 révoque la nationalité de tous les émigrés qui deviennent donc apatrides. Le statut de réfugiés n’étant pas reconnu, ils font face à des obstacles infranchissables pour s’établir dans un pays d’accueil, y exercer leur profession et y faire valoir leurs droits.
En réponse à la situation des apatrides, Nansen créera un passeport éponyme « passeport Nansen », premier instrument juridique de protection internationale des réfugiés. Rédigé en français et dans la langue du pays d’accueil, il est reconnu dès 1924 par 38 États, permettant aux réfugiés apatrides de passer les frontières. Parmi les détenteurs du passeport Nansen, Marc Chagall ou encore Robert Capa.
Durant l’entre-deux-guerres, près de 450 000 passeports Nansen ont été distribués.
Nansen obtient le prix Nobel de la paix en 1922, et utilisera l’argent du Prix pour financer une aide humanitaire à l’Ukraine. Huit années plus tard, il succombe à une crise cardiaque. Parmi les nombreux hommages qui lui sont rendus, celui de Robert Cecil, un ancien délégué de la Société des Nations, qui témoigne : « Chaque cause juste avait son soutien, il était un [fervent pacifiste], un ami de la justice, toujours un avocat pour les faibles et les souffrants ».
"La situation intérieure de la Russie empêche depuis plusieurs années un grand nombre de ressortissants de ce pays de rentrer dans leurs foyers. L'évacuation du sud de la Russie par les armées Denikine et Wrangel, en 1919 et 1920, amena encore un grand nombre de citoyens russes dans le reste de l'Europe, spécialement à Constantinople et dans les Balkans. Le nombre de réfugiés russes à l'étranger, se trouvant en grande partie sans moyens d'existence suffisants, était indiqué au début de 1921 comme étant de 785,000 au minimum, en Europe seulement."
in Les origines, la création et l'activité du haut commissariat de la Société des Nations pour les réfugiés russes de Jacques-B Micheli.
"La question des réfugiés a suscité un très grand nombre de publications parmi lesquelles nous tenons à signaler les ouvrages dont les indications nous ont permis de réaliser le bref résumé qui va suivre.
La création du " passeport Nansen ", titre d'identité des apatrides
Premier instrument juridique de protection internationale des réfugiés, le passeport dit " Nansen" est créé en 1922 par le diplomate norvégien Fridtjof Nansen. Il recevra le prix Nobel de la p...
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