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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.300 articles.

Affaire Seznec. La thèse des dollars or pulvérisée par Annick Le Douget.

Il y a deux choses avec lesquelles il ne faut pas plaisanter dans la vie, c'est l'argent et les dollars.

Coluche

Annick Le Douget pages 69/70 :

« Toutefois l'existence de ce versement en dollars or était fortement suspecte aux yeux de la police et le restera pour les magistrats. Seznec expliquait au commissaire qu'ils « étaient renfermés dans une boîte en carton que M. Quémeneur avait placée dans la poche intérieure de son pardessus ». On ne retrouvera pas ces dollars or lors de la perquisition effectuée chez le conseiller général, ni trace de documents consignant l'encaissement de ce capital important, ou même relatifs à la vente de Traou-Nez à Seznec. Notons que la bonne des Seznec, Angèle Labigou, détaillait le 30 juin au commissaire Cunat les dimensions de la boîte censée contenir l'or américain de ses patrons qu'elle avait eue dans les mains à plusieurs reprises, assurait-elle : 44 cm de long, 16 cm de large et 11 cm de haut. Quant à Marie-Jeanne Seznec, épouse de l'accusé, elle indiquera plus tard au juge Campion, le 1er septembre 1923, que la boîte avait 30 à 35 cm de long, 16 à 17 de large, et 20 de hauteur, et qu'elle pesait plus de 4 kilos. Effectivement, après vérification auprès de la Banque de France le 20 mai 1924, le poids de 4.040 dollars or est de 6,744 kg... Interrogé après elle, Seznec soutenait que sa femme se trompait, et que le carton ne faisait en réalité que 15 cm de long, 5 cm de large, et 5 cm de haut, et que son poids était d'une livre [500 grammes]. On peine certes à croire qu'une boîte de la taille mentionnée par Angèle et Marie-Jeanne puisse être glissée dans la poche intérieure d'un pardessus... fût-ce celui de Quémeneur ou celui de Seznec, car le 8 mai 1924, Seznec se contredisait en déclarant que c'était dans son propre pardessus qu'il avait mis la boîte en question : « J'affirme cependant que j'avais dans la poche de mon pardessus ces dollars contenus dans la boîte », se perdait-il. Mais il est encore plus difficile d'imaginer une boîte de la dimension spécifiée par Seznec, qui irait sans doute dans une poche, mais qui n'aurait jamais pu renfermer autant d'or que ce qu'indiquait Marie-Jeanne Seznec au commissaire Cunat le 30 juin 1923 : 99 pièces de 20 dollars et 206 pièces de 10 dollars étaient selon elle en leur possession. Dans une boîte de la dimension donnée par Seznec, la Banque de France a fait contenir 172 pièces soigneusement rangées, loin des 305 qui étaient mentionnées par Marie-Jeanne. De plus, Pélagie, la bonne de Quémeneur qui prit le pardessus de son maître quand il rentra de Brest le soir du 22 mai ne remarqua rien d'insolite en l'accrochant à une patère du vestibule. 

Enfin et surtout, les magistrats peinaient à croire que la famille Seznec, que l'on savait acculée financièrement et poursuivie par une horde de créanciers, puisse disposer de telles sommes ; on a la preuve que, dans une démarche peu glorieuse, les Seznec avaient sollicité le 1er mai 1921 un prêt à leur bonne Angèle qui leur avait remis de bon cœur ses économies d'une vie de labeur : à savoir 5.030 francs et que Pierre Quémeneur leur avait aussi prêté de l'argent en octobre précédent. Fait qui nous paraît décisif dans la marche de l'affaire, moins de trois semaines avant la disparition de Quémeneur, Seznec venait d'être condamné le 3 mai 1923 par le tribunal de commerce de Morlaix à verser plus de 15.000 francs à un créancier, et se trouvait sous le coup d'une saisie immobilière, la vente de ses biens étant fixée au 16 juillet.» 

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Clair et net.

Rien à ajouter.



Liliane Langellier

Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 29 octobre 1924

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