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Affaire Seznec Investigation

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 1.100 articles.

Ouest-France du 24 mai 2023. Cent ans après les faits, l’affaire Seznec fascine autant qu’elle commence à se faire oublier...

C’est une histoire qu’on pourrait définitivement conjuguer au passé. L’affaire Seznec, emblématique d’une époque, a 100 ans en 2023. Elle fascine mais commence aussi à se faire oublier, dans les rues de Morlaix (Finistère), commune où vivait Guillaume Seznec avant d’être condamné pour le meurtre de Pierre Quéméneur.

Article de Gaëlle COLIN 

Quand on pose la question au débotté, sur le marché de Morlaix (Finistère), la réponse des passants est quasiment la même. « C’est quoi cette affaire ? Seznec, ça me parle, mais je ne saurais pas vous dire quoi » ou encore « si ça s’est passé en 1923, il faut ressortir les livres d’histoire. Et moi, je ne les connais pas par cœur », répond un jeune papa trentenaire, les bras remplis de victuailles. Dans les rues de la ville, on ne semble pas s’émouvoir particulièrement de la date d’anniversaire de cette affaire judiciaire emblématique du XXe siècle.

 

Le 24 mai 1923, Guillaume Seznec, propriétaire d’une scierie, quitte la ville pour rejoindre Rennes. Le lendemain, il y récupère Pierre Quéméneur, conseiller général du canton de Sizun. Ils vont à Paris pour vendre une Cadillac. Dans la nuit du 25 au 26 mai, l’élu disparaît, sans trace, ni corps. Le maître de scierie est désigné coupable, condamné au bagne alors qu’il clame son innocence. C’est le début d’un long chapitre judiciaire, qui n’a cessé de connaître des remous.

« Une affaire parmi tant d’autres »

Cent ans plus tard, que reste-t-il de cette histoire ? Dans les archives municipales, rien du tout. « Il s’agit d’une affaire policière et judiciaire qui ne concerne pas la ville de Morlaix », souligne Nicolas Le Boënnec, archiviste. Selon lui, « finalement à cette époque, il ne s’agit que d’une affaire parmi d’autres ».

L’affaire qui a « déchiré les Bretons »

Bien des années plus tard, ce feuilleton captive l’attention d’un petit garçon, originaire de Plonévez-Porzay, situé à quelques kilomètres de Plomodiern, où est né et enterré Guillaume Seznec.

« Je suis passionné depuis l’âge de 10 ans par cette affaire. Mes parents m’ont toujours découpé les articles la concernant, se souvient Patrice Trétout, aujourd’hui âgé de 47 ans. Lors de son service militaire, mon grand-père avait, en 1924, gardé le tribunal de Quimper lors du procès. Mes amis m’ont toujours chambré en me branchant sur ça. » Ce qui a accroché cet ancien président du Châteaulin football-club ? La complexité de l’affaire Seznec, qui a « déchiré les Bretons qui ne partageaient pas le même avis ».

Coupable ou pas ?

Aujourd’hui encore, les versions et les avis divergent, entre passionnés. Chacun y va de sa thèse, parmi nos lecteurs interrogés : un « conflit entre pauvre et riche », pour Arnaud Bernard ; « des erreurs des enquêteurs et de la justice pour préserver un élu véreux », pour Paul Pennaneac’h.

Véronique Tanguy va même jusqu’à souhaiter qu’on « puisse prouver la non-culpabilité de Guillaume Seznec et le réhabiliter ».

De quoi faire sursauter Yvon Le Saout, un habitant de Plourin-lès-Morlaix. « L’affaire a été classée, Seznec était bien coupable : le corps a été brûlé dans la locomobile et les cendres versées dans la rivière par Guillaume », selon des témoignages que son propre père aurait récoltés.

Quoi qu’il en soit, « ça reste une énigme », estime l’ancien avocat de la famille Seznec, Denis Langlois. « Dans le dossier que j’ai pu consulter, il n’y a rien qui puisse alimenter ni la thèse de la culpabilité, ni celle de l’innocence de Seznec sur le meurtre », conclut celui qui a porté la treizième demande de révision du procès en 1977, sans succès.

 

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