8 Juillet 2020
Les innocent se défendent souvent plus mal que les coupables.
Eric Dupond-Moretti (Bête noire)
Il n'y a que deux sources pour parler des finances de Pierre Quémeneur :
1° Le fonds Gourvil
J'en ai largement parlé sur mon blog La piste de Lormaye le 18 octobre 2014. Lire :
Quand le fonds Gourvil nous en apprend un peu plus sur Pierre Quémeneur
"A cette époque (NDLR 1922), les houillères britanniques étaient grandes acheteuses de poteaux de mines ; de nombreuses pinèdes de Bretagne fournissaient ainsi un fret de retour aux cargos et petits voiliers qui débarquaient le charbon anglais sur les quais de Brest, de Morlaix, de Paimpol et de Lorient."
2° Le livre de Bernez Rouz (page 22):
Et vous lisez quoi ?
"L'actif est évalué à 733.500 francs et le passif à 181.000 francs."
C'est peu de dire que le bilan des finances du conseiller général est largement bénéficiaire.
"L'actif des biens de Pierre Quémeneur est donc évalué à 552 500 francs"
En page 59 :
"Dès 1922, Pierre Quémeneur procède à un certain nombre d'opérations financières : en juin il cède ses parts dans la Société des forces motrices des monts d'Arrhée ainsi qu'une automobile Panhard à un ingénieur des mines, Emile Allignol, en échange de parts dans la ligne électrique du Huelgoat à Quimper ainsi qu'une automobile Charron." (page 59)
La Loi du 17 février 1918
La Résistance du 11 octobre 1919
Le Citoyen du 7 mai 1920
Ouest-Eclair 6 mars 1926
La Dépêche de Brest du 2 mars 1927
La Dépêche de Brest du 9 mars 1927
La Dépêche de Brest du 29 avril 1929
4 août 1921, le peintre Charles Gérard, de passage à Châteaulin, protestait auprès du Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, contre le projet d’Émile Allignol, ingénieur civil des Mines et actionnaire de la Société Sud-Finistère Électrique, qui voulait depuis plusieurs années capter l’eau de l’Ellez alimentant la cascade de Saint-Herbot pour « transformer la force de cette chute en énergie électrique.».
Pour en savoir plus sur la ligne électrique Huelgoat-Quimper...
Il suffit de lire le blog d'Alexandre Kerautret.
Et, pour finir, chez Bernez Rouz en page 60 :
"Il termine l'année 1922 avec 100 186, 85 francs à son actif."
Pourquoi dire que Pierre Quémeneur était aux abois ?
Mais pour le salir encore un peu plus.
Et tenter de blanchir ce "malheureux" Seznec.
C'est d'ailleurs Marie Jeanne Seznec qui raconte (elle n'est plus à un mensonge près pour sauver son mari) que les dettes fiscales de Pierre Quémeneur s'élevaient à un million de francs.
Oui, c'est vrai, Pierre Quémeneur était juste en trésorerie.
Et il ne renonçait jamais devant ce qu'il pensait être une bonne affaire.
Quitte à fréquenter des gens border line (Vacquié, Allignol, Seznec).
Ce que j'ai écrit le 23 juin 2015 est en parfait accord avec ce que j'écris actuellement :
"2/ Des trésoreries désastreuses
Nos deux larrons avaient un manque de liquidités qui n'est plus à prouver.
Seznec semblait le plus touché des deux, au vu de sa liste de créanciers.
Ils étaient en situation de fragilité. Il leur fallait "se refaire la cerise" et presto.
Une situation de fragilité - quel que soit le domaine concerné - amène ceux qui la subissent à une plus grande crédulité. Ce sont ces moments privilégiés où les sectes recrutent. Où certains organismes proposent de racheter tous les crédits pour diminuer les mensualités, etc...
Fragilité implique crédulité."
Oui, Pierre Quémeneur n'était pas assez prudent...
Il avait d'ailleurs déjà commercé avec Guillaume Seznec pour un lot de couvertures des stocks américains, et un marché de lots de bois.
C'est ainsi que Guillaume Seznec a pu facilement le coincer.
Car c'est Seznec le coupable, pas Quémeneur...
Isn't it ?
Liliane Langellier
Ouest-Eclair du 12 juillet 1923
P.S. Au fait, il y a eu une seconde perquisition à Ker Abri, Landerneau, le mercredi 11 juillet 1923, en présence de Vidal et Cunat...
Perquisition où "un certain nombre de pièces auraient été saisies."
La Dépêche de Brest du 12 juillet 1923
Du côté de notre Zorro normand qui-ne-se-trompe-jamais, il y a bien écrit dans son calendrier "perquisition de Ker Abri" en date du 11 juillet 1923, mais il a reproduit un article du Petit Parisien du 11 juillet où il n'est nullement parlé de cette perquisition (????)
Et pour cause...
Elle est signalée dans Le Petit Parisien du 12 juillet 1923 :
Il serait d'ailleurs urgent que notre Zorro normand apprenne à résumer sa pensée pour mieux communiquer.
Ecrire trop long décourage le lecteur.
Je le remercie de me faire savoir que Thierry Lefebvre travaille désormais pour lui... Cela m'a obligé à faire mes recherches par moi-même.
Car on n'est jamais si bien servi...