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La Petite Journaliste de Seznec

Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur 'affaire Seznec. Plus de 990 articles.

Affaire Seznec : Et si l'ultime secret était une vaste galéjade ?

Dire le secret d'autrui est une trahison, dire le sien est une sottise.
Voltaire

Plus je lis Jean-Yves Seznec - aux mails duquel je viens de répondre - s'embourber dans ses propres mensonges….

Plus je me dis…

"Et si cet ultime secret était une vaste galéjade ?"

Attention…

Pour rendre à Gabriel Seznec ce qui lui appartient...

Lui, n'était pas du tout d'accord pour parler à la télévision.

Il me l'a dit.

Et il me l'a écrit.

Le troisième frère, Thierry, ne voulait pas non plus "remuer tout ça" !

Alors on se demande bien pourquoi Jean-Yves nous a joué la croisade ?

Et comment il a pu ne jamais avoir de doutes ?

………………………...

Petit Guillaume (oui, ni Guy, ni Guillaume fils) est parti très rapidement s'engager dans la marine.

Et il a beaucoup bourlingué.

Ne s'occupant guère de ceux qui se battaient pour garder l'affaire Seznec au goût du jour.

Rappelez-vous Huzo :  "Votre marin désirait partir en croisière vers la Chine."

Donc, dès ses 18 ans, il s'est barré dare-dare !

Les années de pension avaient dû être difficiles.

Très difficiles.

Faut pas rêver, là, les pensionnaires, qui ne payaient pas leur séjour, n'étaient guère bien traités.

Et puis, Guillaume Seznec n'avait pas pu remettre des dollars or à Mgr Adolphe Duparc.

Car, de deux choses l'une, ou il avait remis ces foutus dollars or pour acheter Traou Nez à Pierre Quémeneur, ou ils les avait gardés pour l'éducation des enfants.

Mais pas les deux.

Ou, troisième hypothèse : ils n'existaient pas.

Ou ils existaient en nombre très minime.

Donc voilà que ce gamin est pensionnaire à charge du diocèse…

Après avoir du changer de nom et porter celui de leur mère Marc, et avoir réalisé qu'aux yeux de tous, il était un fils d'assassin...

Puis de bagnard.

Il n'a qu'une hâte : se casser !

En mars 1937, de retour à Paris, et alors que Jeanne fricote déjà avec Le Her, il épouse une môme de 20 ans, la future belle-fille de sa mère, Juliette Le Her.

Là encore, il n'y avait pas pire à faire !

Juliette Le Her est une affabulatrice, érotomane et obsédée sexuelle.

Elle racontera même avoir été violée par son père François Le Her.

Ce qui peut être probable au vu du palmarès de ce dernier (cf le livre de Michel Keriel).

La donzelle a du voir en ce mariage l'occasion rêvée de s'affranchir du joug paternel.

Alors qu'il est mobilisé en septembre 1939, la Juliette chasse son frère Albert.

Petit Guillaume le sait mais il traîne à divorcer.

Résultat : il est le père officiel d'Anne-Thérèse Seznec qui naît le 28 février 1951.

(NDLR je lui ai parlé au téléphone et ai ainsi appris que la Juliette Le Her, née le 25 janvier 1917, avait failli faire une centenaire, puisqu'elle est décédée le 16 décembre 2016.)

Et dont le père biologique est ce cher Albert.

Il ne divorcera que fin juin 1952.

C'est pas clair, tout ça, hein ???

Entre 1936 et 1952, où on le retrouve à Paris, il ne s'occupe pas du tout de l'affaire Seznec.

Il change souvent, très souvent, de job, soi-disant parce que son nom est lourd à porter (?)

A une période où l'opinion publique penche très nettement pour l'innocence de Seznec.

Il épouse Claudie Neyret le 5 Mars 1955.

Elle a 23 ans. Il a 43 ans.

…………………………………..

Mais devant les excès de sa sœur Jeanne avec Claude Bal, il co-écrit une lettre à l'Agence France Presse, le 9 octobre 1955 (voir en annexe).

A-t-il ou non participé aux fouilles du café Le Tambour, au 113 rue de La Bourdonnais, à Paris ?

Nul ne le sait.

Pourtant dans sa lettre du 9 octobre 1955 à Claude Bal il écrit :

"Nous avons suivi vos efforts et approuvé votre requête en révision."

"(...) Nous sommes à votre disposition pour agir avec vous." (annexe).

Comme vous pouvez le constater dans sa lettre au Garde des Sceaux (annexe) Petit Guillaume a totalement approuvé la démarche de Claude Bal.

Et, ça, c'est en contradiction totale avec sa propre version de l'histoire.

On trouve ça d'abord dans le livre de Claude Bal "Seznec était innocent" (1955) en page 230 :

"M. Lohat se mit en rapport avec les trois enfants de Seznec, Jeanne, Albert et Guillaume, et des fouilles furent entreprises."

(ndlr Louis Lohat, c'est l'épicier du boulevard de Grenelle qui a trouvé un paquet enveloppé d'un papier bleu et une lettre le 17 juillet 1936 signée d'un certain Louis qui accusait Marthe du café du Tambour d'avoir occis Quémeneur).

Puis dans celui de Denis Seznec (page 369) :

"C'est un moment de grand espoir, car, malgré le recours à l'irrationnelle, cette lettre, elle, est bien réelle. Albert et Guillaume Seznec fils viennent prêter main-forte et creuser avec pelles et pioches."

…………………………………..

Puis……….

Le couple aura 4 enfants : Jean-Yves (1957), Ghislaine (1960), Thierry (1962) et Gabriel (1967).

Il construit sa maison et sa famille.

Et, comme les Hébreux, une fois installés en Israël , ont décidé d'écrire La Genèse…

Il fallait à Petit Guillaume un texte fondateur.

Ce sera l'histoire de ses 12 ans à Traon-Ar-Velin.

Il va alors attendre 1977 pour sortir son texte du cercle familial et le mettre sur la place publique.

1977, en colère, très en colère, il décide de raconter sa belle histoire à Bernard Le Her pour freiner Denis Le Her dans ses délires d'innocence du grand-père.

Il ne pipe pourtant mot lors des émissions de Pierre Bellemare sur Europe 1 en janvier 1979.

Alors que c'était l'occasion ou jamais.

Mais toutes ses confidences ne dépassent pas les murs de chez l'avocat Langlois.

Jusqu'en 2015.

Il meurt en 1981 sans n'avoir jamais laissé un seul écrit de sa version.

Quand tu possèdes un tel secret...

La tradition orale ne suffit pas, il est nécessaire de le mettre au moins par écrit pour tes enfants et les enfants de tes enfants.

……………………….

Je vous rappelle que lorsque Jean-Yves Seznec m'a jointe pour la première fois le samedi 24 mars 2018, c'était uniquement pour savoir ce que m'avait confié sa mère Claudie Neyret.

Ils ne se parlent pas beaucoup dans cette famille-là.

Et ce pauvre Jean-Yves a cru qu'il pouvait cloisonner sa relation avec Anne-Sophie Martin et avec moi.

Tentant de jouer sur les deux tableaux.

Résultat : un livre plus que médiocre qui n'apporte rien à l'affaire Seznec.

Une action en justice pour plagiat.

Tant pis !

Ou bien fait !

Allez, on se console avec ce que nous dit Michel Pierre sur cet ultime secret…

Ce qui a intrigué Michel Pierre, c'est d'abord la réaction de Seznec face au cadavre de Quémeneur (pages 293/294) :

"On est ruinés. On est ruinés. Tout l'argent qu'on lui a donné on en reverra jamais la couleur."

"Est-ce parce que Quéméneur portait sur lui la promesse de vente de Plourivo et qu'elle était tâchée de sang, d'où la nécessité d'en fabriquer une autre ?

"Mais comment imaginer que Pierre Quéméneur puisse avoir porté en permanence sur lui ce document ? Et surtout comment porter sur soi, le 27 mai, une promesse de vente fabriquée entre le 14 et le 19 juin comme l'ont montré l'enquête et l'instruction ?"

Et Michel Pierre de conclure :

"L'hypothèse de Guillaume Seznec endossant la mort de Quémeneur pour protéger sa femme est sans doute l'ultime facétie médiatique d'une histoire qui en compta beaucoup."

Circulez, y'a rien à voir.

Encore une petite semaine à attendre pour acheter son livre en librairie…

Courage !

Liliane Langellier

Guillaume et Albert Seznec sur Détective. 1936. Tome 386.

P.S. J'ajouterai que même si le cadavre de Pierre Quémeneur avait été trouvé à Traon-Ar-Velin, cela ne confirmerait en rien l'hypothèse de Denis Langlois.

En effet, Quémeneur aurait pu être trucidé ailleurs et ramené là dans le coffre de la Cadillac.

 

P.S.2 J'aurais du mettre en pratique ce que m'avait écrit Seznek (L'affaire Seznec revisitée) en août 2015 :

"Quant aux dires des membres de la famille Seznec, je me garderai bien de prendre parti… 
il n'est pas du tout certain qu'un membre de la famille ait la bonne version, j'en doute beaucoup."
 
 
102, rue de Brest à Morlaix. La porte ouverte à toutes les conjectures....

102, rue de Brest à Morlaix. La porte ouverte à toutes les conjectures....

Communiqué A.F.P. du 9 octobre 1955.

Communiqué A.F.P. du 9 octobre 1955.

Lettre à Claude Bal. 9 octobre 1955.

Lettre à Claude Bal. 9 octobre 1955.

Lettre des deux frères au Garde des Sceaux. 9 octobre 1955.
Lettre des deux frères au Garde des Sceaux. 9 octobre 1955.

Lettre des deux frères au Garde des Sceaux. 9 octobre 1955.

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