Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur 'affaire Seznec. Plus de 990 articles.
7 Mai 2018
Revenons aux révélations des petits-fils.
Voir le replay de l'émission 19 heures le dimanche de Laurent Delahousse
De 4:20 à 18:50
= presque 15 minutes quand même !
1/ L'épisode religieux
On oublie l'autel, le prêtre, l'évêque, le pape...
Car Gabriel me précise qu'il s'agirait juste d'un lieu avec une croix.
Une grande croix. Une très grande croix.
(Mais attention :"grand" pour un petit garçon de 12 ans)
Et loin de Morlaix.
Il y a tant de petites chapelles de dévotion à Marie en Bretagne...
Et tant de calvaires.
« La Vierge était chère aux Bretons du littoral. Sur tous les caps ils dressaient son image; ils lui bâtissaient des maisons de pierre sculptée, surmontées de ces clochers élégants qu'on prendrait de loin pour de fines dentelles en granit suspendues entre terre et ciel. Ils l'invoquaient sous de multiples qualificatifs, les plus poétiques, les plus tendres. Ils la nommaient « Madame Marie la douce », « Vierge de Bonne Nouvelle », « Reine divine de la mer ». Pendant les tourmentes, ils la voyaient marcher, vêtue de lumière, sur les flots. Elle ouvrait devant les bateaux des routes d'argent clair. Le seul frôlement de sa longue robe blanche apaisait la colère des vagues; la tempête lui obéissait avec une docilité de brebis.
C'est du moins ce que croyaient fermement les Bretons d'autrefois.
Ils croyaient encore que sainte Marie du Ménez-Hom avait été proposée par Dieu à la conservation des mystérieuses cités qui dorment, enfouies sous les eaux, au large des plages armoricaines
Anatole Le Braz in La Noël de Jean Rumengol.
A lire sur : "Les lieux sacrés du Finistère".
Oui, les 4 témoins de la mort de Pierre Quémeneur auraient juré, oui, ou fait un serment devant une sorte de grande croix.
Rappelez-vous, le lieu auquel pensait tout le temps Guillaume c'est à Plomodiern...
Souvenir des temps heureux de l'insouciance.
La croix de Sainte-Marie-du-Menez-Hom,
(Plomodiern)
Dans la cassette de l'enregistrement de Claude Sylvane, on peut entendre en parlant du bagne :
(ndlr Je suis la seule à posséder cet enregistrement).
"Il avait cherché là-bas où pouvait bien se trouver la Vierge du Menez Hom. Quelle direction ? Parce que c’était sa grande patronne, il ne priait qu’elle. Et tous les soirs, il disait son chapelet dans la direction de la Vierge du Menez Hom. Et jamais personne ne lui a rien dit, au contraire… Et s’il n’avait pas eu cette croyance, il serait mort cinq cent fois… "
Mais oui, Sainte-Marie-du-Menez-Hom, comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?
Un lieu avec une croix
mais quand même devant un ecclésiastique.
Ecclesia signifie église.
Alors...
Le curé de Plomodiern ?
Qui devait bien connaître la famille...
A suivre...
Je sais, Messieurs les puristes, tout cela ne fait pas avancer d'un iota l'affaire.
Mais c'est dans les petits détails que le diable se cache.
Oui, le célèbre "Der Teufel steckt im Detail" de Friedrich Nietzsche.
2/ Les promesses de vente
"C'était la première fois qu'il voyait pleurer son père"
dit Jean-Yves Seznec en parlant de Petit Guillaume.
Ben oui, ça a dû être un choc de trouver Quémeneur comme ça...
Et de réaliser que la promesse de vente était foutue.
Il parait que j'ai mal écouté, car il aurait été dit que la promesse de vente se trouvait dans la poche extérieure du veston de Pierre Quémeneur.
Moi, je me souviens surtout de :
"La tâche de sang juste à l'endroit où était notée la somme pour l'achat du manoir."
a dit Gabriel Seznec.
Mais c'est pas tout, mais c'est pas tout...
Et, là, je vais me faire injurier sec.
J'avais déjà essayé de vous le dire.
Guillaume Seznec, après l'incendie de Plomodiern, en novembre 1908, n'avait pas récupéré le total usage de ses mains.
On peut d'ailleurs lire tout ça sur son R.M. (Registre Matricule).
Il souffrait de brûlures aux mains avec rétractation (lire son R.M. dans les annexes).
Vous me suivez...
Vous me suivez bien...
Donc, il n'a pas pu faire lui-même les promesses de vente.
De plus, il n'avait ni machine à écrire ni tampons.
Oui, souvenez-vous, même Langlois raconte la surprise de Marie-Jeanne Seznec quand elle voit une machine à écrire cachée dans le local du chauffeur de Traon ar Velin.
Lors de la célèbre perquisition du 6 juillet 1923.
En pages 50/51 :
"Le vendredi 6 juillet, au début de l'après-midi, le commissaire Cunat et quatre inspecteurs de Rennes se présentent à nouveau à la porte de la scierie.
- Perquisition !
Marie-Jeanne Seznec est partie à Brest. Angèle, la bonne, est seule dans la cuisine.
- Vous allez nous servir de témoin.
- Pas question, répond Angèle. Vous êtes déjà venus deux fois sans compter les interrogatoires. Vous avez tout retourné. ça suffit !
- Eh bien, on se passera de vous. On a reçu de nouvelles informations.
Ils cherchent dans la salle à manger, l'atelier, puis dans la cour et se dirigent vers la chaufferie. Un escalier en fer conduit à un débarras au premier étage, au-dessus de la machinerie.
Les inspecteurs Chelin et Thomas y grimpent et accèdent à la petite pièce qui servait autrefois de chambre au chauffeur. Son lit en planches est toujours là. Un inspecteur retourne les couvertures et le matelas, puis avise contre le mur un panneau électrique. Il le soulève. Derrière, enveloppé dans un vieux tablier maculé de cambouis, il y a un gros paquet recouvert de papier gris. Ouvert avec précaution, il livre son contenu : une machine à écrire "Royal" Type 10, numéro X.434.080, accompagnée de 25 feuilles de papier blanc.
Marie-Jeanne rentre de Brest.
- Je n'ai jamais vu cette machine chez nous. Vous ne l'avez pas trouvée ici."
Si cette machine n'est pas à eux.
Qui donc aurait pu la déposer chez eux ?
Et, là, on se rappelle du témoignage du petit Albert Seznec qui aurait aperçu, un soir, deux hommes se faufiler dans la chaufferie.
En page 233 :
"Mais il ne varie jamais sur la surprise qu'il a eue en apprenant qu'on a trouvé la machine dans le grenier de chaufferie. (...)
(Albert) affirme que quelques jours avant la découverte de la machine, il a vu deux hommes gravir l'escalier de fer menant au grenier. Ils étaient porteurs d'un lourd paquet."
C'est "ça" qui fait définitivement tomber Seznec.
Donc, pas de machine...
Et Guillaume Seznec n'aurait donc pas fabriqué lui-même
les fausses promesses de vente.
Mais...
Il aurait dû les faire refaire.
Sauf que tout le monde savait à l'époque que l'on risquait le bagne pour la confection de faux .
C'était donc un très très gros risque.
Mais il avait confié toutes ses économies à Pierre Quémeneur.
Et il fallait bien les récupérer ces économies-là.
(Désolée, je n'en suis pas encore à mesurer la boîte des dollars)
Seulement même quand on confie son argent à un ami, on demande toujours un papier en retour.
Oui, je sais ce que vous allez me dire : Guillaume Seznec était quand même le spécialiste du système "maquignon".
Oui, on tape dans la main et l'affaire est conclue.
Pas de papiers, pas de traces.
Mais, là, c'est différent, c'est une grosse somme.
Ce sont même les économies de toute une vie.
Et les foutus dollars gagnés dans le blanchissage des Sammies.
Alors QUI va lui porter main forte pour faire ces faux ?
Alphonse Querné ?
Mais je vois plutôt la patte d'un homme de loi.
Me Vérant ?
Me Joseph Gautier (rencontré à Paris le 2 juin au matin).
Petite annonce Gautier in Ouest-Eclair (1921).
Il faudra se contenter là aussi de suppositions...
Car je ne fais pas (encore) tourner les tables pour appeler les âmes défuntes.
3/ Denis Seznec
Je commence à recevoir des injures des partisans de Denis.
Décidément, c'est un printemps où les injures volent bas....
Mais je connais bien Denis.
Croyez-vous qu'il va laisser sa place à l'avocat Langlois, son principal ennemi ?
Je ne parle même pas là du brocanteur...
Denis a toujours été, comme je le nommais "Petit Fils Premier".
Oui, l'enfant chéri des médias.
Avec sa bouille ronde enfantine et ses cheveux blonds coupés au carré.
C'est vrai qu'il passait bien à l'écran.
Si c'est vrai qu'il n'a été prévenu que très tard de l'émission d'hier...
Il est désormais parfaitement au courant de celle à venir du dimanche 13 Mai à 13 heures 15..
Et, ça, Denis, ça va pas le faire.
Sauf si on lui laisse autant de temps de parole qu'à l'avocat.
Et encore !
J'ai lu sur un blog complotiste que Denis Seznec était franc-maçon...
Encore une ruse du propriétaire du blog pour salir les gens à tire-larigot.
Bien qu'il n'y ait aucune honte à appartenir à la franc-maçonnerie.
Au contraire.
Cela prouve une démarche de réflexion philosophique.
Mais l'auteur du blog en serait, of course, exclu d'office.
Non, Denis Seznec n'est pas franc-maçon.
(Je le sais parce qu'il me l'a dit).
Mais il a de nombreux amis dans de nombreux médias.
Oui, lui, son carnet d'adresses est un vrai bottin mondain.
Pas un cahier de textes d'écolier finistérien.
Lire la réaction de Denis Seznec dans Le Télégramme du 7 Mai 2018.
« Il n’y a pas de divergence familiale. Nous sommes en bons termes et avons encore échangé ce matin au téléphone. O « Il n’y a pas de divergence familiale. Nous sommes en bons termes et avons encore échangé ce matin au téléphone. On est tous convaincus de l’innocence de notre grand-père Guillaume Seznec ; il n’était pas un assassin. On ne suit tout simplement pas la même piste »n est tous convaincus de l’innocence de notre grand-père Guillaume Seznec ; il n’était pas un assassin. On ne suit tout simplement pas la même piste »
« C’est du roman »
Denis Le Her-Seznec ne croit donc pas à l’agression sexuelle de Quémeneur sur sa grand-mère Marie-Jeanne en mai 1923, à Morlaix. Ni à la mort accidentelle du conseiller général, suite à un geste de défense de cette dernière, « sorte de balance-ton-porc avant l’heure ». Et encore moins au transport et à la dissimulation du corps par son grand-père, dans la foulée. « Il aurait eu tellement d’autres moyens de s’en débarrasser : la rivière, le four de sa scierie… », commente-t-il. Et de poursuivre : « L’histoire que racontent mes cousins, je la connais depuis longtemps. C’est la thèse de leur père Petit Guillaume, mon parrain, qui avait onze ans au moment des faits. Il aurait été témoin de tout cela et l’a répété à ses enfants. C’est leur vérité, ça leur appartient. Mais il n’y a absolument aucune preuve. Montrez-moi un squelette ! »
Et ce pacte scellé par l’Église, qui aurait empêché ceux qui savaient de parler ? « Ça, je l’ai découvert ce dimanche. Je ne vois pas du tout un évêque faire ça. Pour moi, c’est du roman. Comme cette histoire de promesse de vente tachée de sang ».
Alors...
Et bien, alors,on verra bien...
Oui, je sais que les trois cousins entretiennent de bonnes relations.
Et ce serait trop bien s'ils arrivaient à unir leurs énergies pour faire enfin réhabiliter leur grand-père.
4/ Le retour à Morlaix de Guillaume Seznec
On est tous partis sur l'idée du retour d'un voyage de Paris.
Parce que ça collait bien avec l'histoire.
Et que ça nous arrangeait.
Mais...
Outre le fait que Marie-Jeanne Seznec nous ait dit que Guillaume avait l'habitude d'aller à Paris...
Et que le 25 Mai ce n'était donc pas "son premier voyage",
nous savons que Guillaume effectuait de nombreux déplacements.
Brest, Rennes, Landerneau, Lesneven, Plomodiern, Plouaret, etc...
Et Le Havre, of course.
Et ceci pourrait expliquer cela : plus besoin de chronométrer alors les passages de la Cadillac dans les différentes villes...
Je sais, que c'est donc difficile...
De renoncer à ses certitudes...
Qui nous faisaient juger comme "allant de soi" une histoire qui est beaucoup plus simple.
Mais oui...
Souvenez-vous :
"C'est une affaire toute simple qui a été compliquée à outrance"
a dit Jean-Yves Seznec.
Liliane Langellier
Ouest-France du Mardi 8 Mai 2018, 10 h 14
Jennifer Pinel et Pierrick Baudais
Le témoignage de deux petits-fils du bagnard, condamné pour le meurtre de Pierre Quéméneur, innocente Guillaume Seznec. Mais une révision du procès est-elle envisageable ?
La plus grande énigme judiciaire du XXe siècle a connu un nouveau rebondissement, dimanche 6 mai. Deux des petits-fils de Guillaume Seznec ont livré un témoignage qui innocente le maître de scierie de Morlaix, déclaré coupable en 1924 du meurtre de Pierre Quéméneur, conseiller général du Finistère.
Quatre-vingt-quinze ans après la disparition de l’élu, Jean-Yves et Gabriel Seznec ont ressenti le besoin de livrer un lourd secret de famille, après le récent décès de leur mère. D’après eux, « la mort de Pierre Quéméneur n’a pas été préméditée mais provoquée de manière involontaire par leur grand-mère, Marie-Jeanne Seznec, lorsque celle-ci a refusé les avances de l’élu, dans la maison familiale à Morlaix ». Le cadavre aurait ensuite reçu une sépulture décente, tenue secrète, et les quatre témoins du drame auraient passé un pacte avec l’Église pour garder l’affaire sous silence.
Quelle version croire ?
Leur récit s’appuie sur le témoignage oral de leur père, surnommé « Petit Guillaume », ce dernier leur ayant tout révélé un an avant sa mort, en 1981. Depuis deux jours, cette nouvelle version ne cesse de soulever des questions. Quelle crédibilité y apporter ? "Il y a des contradictions. Si ma grand-mère a bien tué accidentellement Quémeneur, pourquoi mon grand-père n’a-t-il pas tout expliqué à la mort de ma grand-mère, en 1931 ? Ou à son retour du bagne en 1947 ?", s’interroge Denis Seznec, un autre petit-fils de Guillaume Seznec qui rappelle que dans cette affaire il existe une dizaine de thèses différentes.
"Notre père n’a pas menti"
Par ailleurs, ce témoignage peut-il suffire à rouvrir un procès ? Il faudrait d’abord qu’une nouvelle demande de révision pénale, la quinzième, soit déposée et acceptée par la Cour de cassation. Autrement dit, que la justice apporte un minimum de crédit à cette nouvelle version. Les petits-fils Seznec, Jean-Yves et Gabriel, n’ont pas l’intention de se lancer dans une telle procédure. « Nous savons que notre père n’a pas menti mais nous n’avons pas de preuves matérielles », précise Jean-Yves Seznec.Leur cousin, Denis Le Her-Seznec, a consacré sa vie à tenter d’innocenter leur grand-père. Il privilégie toujours la thèse selon laquelle Pierre Quéméneur aurait été tué dans son domaine à Plourivo. Peut-être en lien avec un trafic de Cadillac.
Après avoir recueilli un nouveau témoignage, il envisageait, fin 2016, une nouvelle demande de révision. Il craint que ce nouveau récit et les récentes fouilles à Morlaix ne parasitent désormais sa démarche, voire « n’annule la possibilité de l’effectuer ».
Denis Langlois, l’ancien avocat de la famille Seznec, défend, lui, depuis trois ans l’hypothèse que Marie-Jeanne Seznec ait tué avec un chandelier Pierre Quéméneur. Mais selon la législation actuelle, seuls les descendants (jusqu’aux arrière-petits-enfants), le ministre de la Justice ou le procureur général de la Cour de cassation peuvent effectuer une demande de révision.
P.S. Voilà ce qui est écrit dans Le Monde du jour :
S'appuyant sur les confidences de leur père, Jean-Yves et Gabriel Seznec affirment que Pierre Quéméneur a été tué par Marie-Jeanne Seznec, après que celui-ci l'eut agressée. Le Monde | * Mi...
Yesssssssssssss !
19h le dimanche Émission du dimanche 6 mai 2018
Sur twitter via #19HLD. - Témoignage : Trois actrices contre le racisme " Noire n'est pas mon métier " (Seuil) : c'est le cri de révolte d'Aïssa Maïga, Firmine Richard et Eye Haïdara. Avec 13...
https://www.france.tv/france-2/19h-le-dimanche/486195-emission-du-dimanche-6-mai-2018.html
Replay de l'émission de Laurent Delahousse. Dimanche 6 Mai. 19 heures le dimanche.
Affaire Seznec. Une piste " romantique mais pas crédible "
Il a lu et écouté avec attention les révélations de ses cousins Jean-Yves et Gabriel Seznec dans une interview exclusive accordée au Télégramme et à France 2. Et le moins que l'on puisse di...
La réaction de Denis Seznec in Le Télégramme du 7 Mai 2018.