Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur 'affaire Seznec. Plus de 990 articles.
25 Mars 2018
"J'attendrai
Le jour et la nuit, j'attendrai toujours
Ton retour
J'attendrai
Car l'oiseau qui s'enfuit vient chercher l'oubli
Dans son nid
Le temps passe et court "
Tino Rossi
Et c'est là que le bât blesse....
Vous l'avez bien lu : Ernée 13 h 30 + 4 heures de pannes = 17 h 30.
Notre Guillaume reprend la route à 17 h 30.
Ernée / Rennes = 66 km.
On peut compter combien : 2 heures ?
Donc Rennes = 19 h 30.
Rennes / Morlaix =
Rennes / Saint Brieuc = 99 kilomètres.
Si la même allure = 3 heures.
Donc Saint Brieuc : 22 h 30.
Saint Brieuc / Morlaix = 86 km.
Encore 3 heures.
Donc Morlaix : 1 h 30 / 2 heures le lundi 28 mai 2013.
Je veux bien toutes vos remarques pour la vitesse supposée de la bagnole.
Car je ne suis pas une experte en la matière.
J'avais travaillé avec Thierry, sur ce retour.
Oui, @Olijuseb.
Et voilà ce qu'il nous écrivait :
"Je mets deux jours pour regagner Morlaix
J'ai donc déjeuné à la Queue-les-Yvelines. Puis, ayant réparé tant bien que mal, vers les quatre heures de l'après-midi, j'ai pris le chemin du retour.
A 1 km. de Dreux, nouveaux ennuis avec le moteur, cette fois-ci. J'ai demandé alors au garage Hodey - où, la veille, je m'étais déjà adressé pour réparer - de venir me dépanner avec une camionnette. Celle-ci a remorqué la Cadillac jusqu'au garage. La panne provenait de la rupture du fil qui reliait le moteur aux accus.
La réparation achevée, je me suis mis en route. A petite allure, j'ai gagné Pré-en-Pail. Complètement exténué, je suis allé me coucher à l'Hôtel de France. J'y suis resté toute la journée du lendemain. Si mes souvenirs sont exacts, cela se situe dans les journées du samedi 26 et dimanche 27 mai.
Le lendemain, 28 mai, un peu avant Mayenne, un pneu arrière éclate. Je roule à plat jusqu'à cette ville.(je me souviens que ce jour-là, il y avait une fête). Au garage Renault où je m'adresse, je trouve - enfin ! - une chambre à air et une enveloppe aux dimensions de mes roues. J'en aurais voulu deux ; malheureusement le garagiste n'en possédait qu'une. Je n'étais qu'à demi tiré d'affaire. Près de Pontoux, en effet, j'eus une nouvelle crevaison, et c'est sur une jante que j'accomplis les derniers 15 kilomètres qui me séparaient de Morlaix.
J'étais arrivé à bon port, mais mes ennuis n'étaient pas finis pour autant. (...)"
[...]
Il se mélange un peu, Guillaume, car c'est le dimanche 27 mai qu'il est passé à Mayenne...Confirmé par sa femme.
Et la fidèle servante au grand coeur : Angèle Labigou.
Donc...
Pas de crime du dimanche après-midi parce que "pépé"est sur la route...
Pas de cadavre de Pierre Quémeneur enterré dans le cellier.
Je dis ça, je dis rien.
#JDCJDR
Après il fait quoi Guillaume ?
D'abord il dort.
Parce qu'il est vanné.
De tant d'émotions.
Après...
Après, il retourne, peinard, à son quotidien.
Alors, là, deux possibilité s'offrent à nous.
1/ Il sait que Pierrot est passé ad patres.
Et que les ennuis ne vont pas tarder à montrer le bout de leur nez...
2/ Il pense que Pierrot a pu gagner la Capitale.
Et qu'il doit y rester un mois, comme prévu initialement.
Et, là, on va retourner à :
Le TOUT premier article écrit dur l'affaire...
La Dépêche de Brest, lundi 25 juin 1923
Un mystère angoissant
La disparition de M. Quéméneur, conseiller général de Sizun
cause une vive émotion
Sans nouvelles depuis un mois. – Ce que dit son compagnon de route
Est-ce un guet-apens ? – Mystérieuses interventions
La disparition de M. Pierre Quéméneur, conseiller général de Sizun, négociant à Saint-Sauveur et Landerneau, a, comme bien l’on pense, causé la plus vive émotion dans la région.
Très connu et fort estimé, une nouvelle de ce genre était bien faite pour surprendre. Rapidement, le bruit de sa disparition s’était répandu. Pouvait-il, d’ailleurs, en être autrement dans un pays où les liens de l’amitié étaient, pour lui, si développés ?
Après les premiers moments de surprise, les questions se précisaient : comment et pourquoi un homme qui, comme lui, ayant pour sa famille des sentiments dont les témoignages se renouvelaient quotidiennement, n’avait pas donné signe de vie depuis plusieurs semaines ?
A cela point de réponse. D’autant moins, que tous ceux qui étaient susceptibles d’en fournir s’y refusaient.
M. Quéméneur, on le savait, vivait avec sa sœur au sortir de Landerneau, route de Lesneven, dans une villa dénommé Ker-Abri. Il en était parti le jeudi 24 mai pour aller à Paris, et depuis ce jour on ne l’avait plus revu.
Cela, tout d’abord, n’était pas fait pour provoquer la surprise ; mais, lorsque l’on sut que vainement les jours succédaient aux jours, la crainte se manifesta réellement.
On savait, en effet, que M. Quéméneur avait pour coutume de tenir sa sœur presque quotidiennement au courant de ses déplacements. Pourquoi donc, à présent, se taisait-il, en dépit de toute vraisemblance ?
Les jours se passant, les semaines s’écoulant, le bruit de la disparition se répandait, non sans raison.
La famille ne veut rien dire
Qu’est donc devenu M. P. Quéméneur, interrogeait-on ? Mais la question demeurait sans réponse. On ne savait, on ne voulait rien dire.
La famille s’était pourtant bien occupée de l’affaire ! A Ker-Alin s’étaient rendus M. Pouliquen, notaire à Pont-l’Abbé, et Mme, sœur du conseiller général ; M. Louis Quéméneur, marchand de bois à Paimpol, son frère.
Des renseignements avaient été fournis à la police mobile ; mais on espérait qu’un dénouement heureux se produirait.
Certes le conseiller général de Sizun avait coutume de tenir la plus jeune de ses sœurs, avec laquelle il vivait, au courant de ses moindres faits ; jamais il ne s’absentait sans l’en aviser ; mais voici que depuis des jours et des jours aucun indice ne permettait de retrouver sa trace.
Nous ne voulions pas, dans ces conditions, nous faire l’écho, des bruits recueillis depuis quelque temps déjà
Mais des faits particulièrement significatifs se déroulent, des précisions sont apportées et, comme en raison du temps écoulé il n’est plus possible de mettre en doute l’existence d’évènements tout au moins inattendus, nous croyons utile de jeter un cri d’alarme.
Chez les parents du disparu on ne croit pourtant pas encore devoir nous parler de l’affaire. Depuis un mois, dans des circonstances tout au moins étranges, M. Quéméneur ne donne plus signe de vie, mais on se refuse à nous fournir la moindre indication.
Certains cependant que le simple exposé des faits est bien de nature à déterminer quelque révélation peut-être intéressante, nous avons procédé à une enquête que nous avons menée le plus complètement possible.
M. Quéméneur, disions-nous hier, était, croit-on, accompagné d’un Morlaisien avec lequel il était en relations d’affaires.
Ce Morlaisien était, nous l’avons découvert sans peine, M. Seznec, courtier.
[...]
Donc du lundi 28 mai 1923 au lundi 4 juin 1923...
Guillaume Seznec reste peinard.
Le lundi 28 mai, c'est là où les voisins sont intrigués par une odeur pestilentielle venant de la chaudière.
Seznec vide lui-même les cendres de sa chaudière dans le Queffleuth.
Non, non, il ne les enterre pas dans le cellier.
Et puis, ce sont des cendres de bois.
Pas du mâchefer.
Dès le mardi 29 mai, Seznec fait réparer la Cadillac par un mécanicien de Morlaix : Pierre Lucas.
Le samedi 2 juin, Seznec fait un aller/retour à Paris.
Pendant ce temps-là,
la famille de Pierrot s'inquiète.
Jenny, sa soeur se décide à aller voir Seznec.
On est le 4 juin 1923.
En début d'après-midi.
L'affaire Seznec vient de prendre sa dimension judiciaire.
Liliane Langellier
P.S. Vous vous demandez quelle piste je privilégie ?
Aucune.
Je continue de penser que l'affaire Seznec est une affaire toute simple.
Pas un complot national ni international.
Juste l'histoire de deux potes qui croyaient aller à Paris faire des affaires.
L'un est revenu, l'autre pas.
Et celui qui est revenu a dû mentir pour s'en sortir.
Mentir mal.
Très mal.