Le blog de Liliane Langellier. Premier blog sur l'affaire Seznec. Plus de 900 articles.
30 Juin 2015
"Pendant la canicule, nombre de personnes s'écrient :
"C'est effrayant, il y a 35° à l'ombre."
Mais qui les oblige à rester à l'ombre ?"
Pierre Dac
Il fait chaud....
Bon. C'est pas d'le dire et d'lre redire qu'il va faire plus frais, hein ?
Mais ce serait mieux de se mettre au frais.
Et puis lus les derniers commentaires sur mon blog (je remercie personnellement la dernière commentatrice pour ses 11 pages de poilade (*) que je vais largement partager....) les premières chaleurs ont de ces effets, cette année...
C'est ça le réchauffement climatique finalement, les gens ne contrôlent plus vraiment leurs moyens d'expression.
Les mots leur fondent dans les mains comme des fraises Tagada sur le parking lot d'un hôtel de Las Vegas.
Alors, histoire de pas faire comme tout le monde, ce petit dernier, je vais vous le faire court.
Tout en étant au frais.
Revenons, si vous le voulez bien, au gars Legrand.
Oui, Julien Legrand.
Celui qui fut brièvement et discrètement (on a eu assez de mal à le trouver) maire de Landerneau de 1904 à 1908.
Voilà, que, vers midi, Thierry m'envoie son acte de mariage.
Oui le gars Legrand est né à Argenton-sur-Creuse, qui n'est pas dans la Creuse mais dans l'Indre (on dirait un sketch de Devos).
Reprenons :
Julien Legrand, dans l'affaire Seznec, c'est un peu la Ménie Grégoire de Landerneau.
Tout le monde le consulte.
On lui raconte ses petites misères.
On lui demande conseil.
On se donne rendez-vous en bas de chez lui avant de partir en voyage.
Ey puis quand la catastrophe est arrivée....
Et bien il cause, le gars Julien.
A la police, aux magistrats, ah ça, pour causer, il est pas farouche....
Surtout qu'il a déjà joué dans une autre pièce où il avait un rôle autrement important : l'affaire Cadiou !
Qui avait fait du bruit dans Landerneau.
Alors, pour causer, il est rodé.
Bon. A part être né le 17 octobre 1865, il se marie. Et avec une Bretonne de Ouessant.
Il a le droit, hein, c'est pas un reproche, juste là.
Il se marie chic et choc.
A onze heures du matin.
A la mairie de Lambézellec.
Le 9 juillet 1891.
Il a 25 ans. Il est employé de commerce. Tout roule.
Sauf que....
Sauf que dans les témoins du mariage chic et choc, le cousin témoin du contractant (oui, on dit comme ça) c'est Fernand Gautier.
J'explique : Julienne Gautier, la mère de Julien Legrand, épouse de Martin Legrand, était la soeur du père de Fernand Gautier.
Oui, les dates correspondent. On parle bien là du futur sénateur de l'Indre.
Vous trouverez son acte de naissance ci-dessous.
Fernand Gautier est né le 25 janvier 1870 à Argenton-sur-Creuse.
Et il est employé de commerce, en 1891, tout comme son cousin Legrand.
Il se marie le 27 décembre 1892 avec Marie Lafond.
Il est alors fabricant de lingerie.
Et puis vous trouverez sa carrière, là : Fernand Gautier, sénateur.
Et un peu plus bas sa légion d'honneur de 1918/1919.
Il est déjà conseiller général (élu en août 1925) quand il est éu sénateur de l'Indre en1932.
C'est pas rien quand même d'avoir un cousin dans la politique.
Si, si, ça peut aider dans la vie.
Surtout dans les ennuis.
M'enfin Julien Legrand est décédé en janvier 1924, hein ?
Mais ça lui fait quand même presque une petite cinquantaine à profiter du cousin.
Ils devaient être plutôt proches les deux cousins, parce que se taper Argenton-sur-Creuse/Lambézellec (600 km) un début juillet, sans voiture ni train climatisés....
Enfin, une cousinade, ça reste une cousinade.
Même si sur Yahoo, y'en a qui font la fine bouche pour y partiiper à la cousinade :
"Mon lointain cousin Fernand GAUTIER (1870 - 1955), Sénateur Radical de
1933 à 1941, vote les pleins pouvoirs à PETAIN le 10.07.1940 puis (affaibli
par la maladie) renonce à toute activité politique à la fin de son mandat.
Déclaré inéligible à la Libération, mais sans conséquence puisqu'il ne se
représente à aucune élection; il est simplement déchu d'office le 12.02.1945
de son mandat de Conseiller Général du canton d'Argenton / Creuse."
Mais, et vous l'avez déjà compris, ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus...
"Gautier", oui, l'avocat véreux, le scribouillard escroc, le rendez-vous du 2 juin....
Il s'appelait aussi Gautier.
Un hasard ? #jenecroispas
Et cela expliquerait pourquoi l'ami Guillaume Seznec il est allé consulter rue Vivienne.
Parce que Gautier, c'est un peu comme Vacquié, hein, à part la plaque à l'extérieur et les petites annonces dans les journaux, son bureau ne devait pas friser l'open space.
Oui, mais en 1923, me direz-vous...
Fin 1918/début 1919 le cousin Gautier, il a déjà la Légion d'Honneur.
Respectable et respecté, qu'il est.
Moi, tout ce que je connais dans l'Indre, ce sont les archives de la gendarmerie au Blanc. Utilisées pour mes recherches/Lormaye.
Et puis aussi, et puis surtout, une succursale de la B.P.C. qui ouvre début 1924.
C'est juste une piste.
Reste donc plus qu'à trouver le fil rouge.
Celui qui va nous amener à la pelote de la cousinade.
Car ce qui nous intéresse c'est bien de savoir si le Joseph Gautier (oui, on sait qu'il était de Tarascon, merci) pouvait par une branche quelconque être en famille avec le Fernand Gautier.
Ou avec sa fille, la Marthe Gautier (non, pas Marguerite...) médecin à la pref de police de Paris, qui donnait plutôt dans le stomato italien, m'enfin....
Messieurs, les généalogistes, à vos arbres....
Ou aux arbres des autres, l'essentiel étant de trouver #oupas
Et puis...
Julien Legrand peut avoir conseillé à Guillaume Seznec d'aller voir "Joseph Gautier" à Paris, en lui racontant des carabistouilles : "Il est de la famille de mon cher cousin, etc..."
Ce Legrand-là ne m'inspire rien qui vaille.
Juste au cas où vous ne l'auriez pas remarqué....
Donc...
A suivre....
Liliane Langellier
(*) Ah bah tiens ça y est...
Après avoir vainement tenté de balancer, sans aucun préavis ni demande d'autorisation quelconque, lors de deux nuits successives, sur mon blog en commentaire son texte de 11 pages et 2.601 mots (bénie soit la modération !) - ce qui est parfaitement impoli et incorrect - Madame Claudine Jourdan, alias Christine Gérard, a réussi à le coller sur le forum J.A.C. (Justice Affaires Criminelles).
On débute par du genre Momo Privat, on finit par la thèse de Denis Langlois plus ou moins bien digérée...
Aux dernières nouvelles, les éditions Harlequin viennent de refuser le manuscrit.
Facile, remarquez, on a la cour du futur procureur Théodore Picard à Marie-Jeanne, le colossal nombre d'invités au mariage, les dollars-or, la dame Petit.... sans oublier la thèse du "Papy martyrisé" et encore tout un fatras dont ceux qui bossent vraiment sur l'affaire Seznec ont jugé bon de se débarasser depuis longtemps....
P.S. Cerise sur le gâteau, dans série, "Canada, es-tu là ?", j'ai vu hier à la télé les obsèques du gendre de Pierre Quémeneur... Politique et Pastaga... Ou l'inverse....
Là aussi, le prof breton de Pontivy, au sujet de son hypothèse, il est pour le moins confusionnel mais très très sûr de lui (comme sa pote Clausse, hein ?) :
Pierrot, grand caïd de la Prohibition, parti vivre au Canada, dans une ville qui n'existe pas (Gagnon).... Et je peux vous dire que des Quémeneur au Canada, ça manque pas, hein ?
Revenons au nôtre...
Quémeneur a changé de nom. Il est devenu un richissime Canadien. Et l'une de ses filles épouse un Français, oui, un V.R.P. en Pastaga qui deviendra un homme politique connu. Puis, comme il a le Frenchie blues, notre Pierrot revient finir ses vieux jours et mourir à Saint-Sauveur, mais du côté de Grenoble (oui, enfin ça, c'est pour que ça le fasse ric-rac avec ce que nous a écrit Petit-Fils Premier sur le Canada et Marie-Annick Galard en page 576 de son incontournable ouvrage)
Et là, vous vous relisez, et vous vous dites juste : je vais me prendre une douche froide, dès fois que ça s'attrape...
Merci,
un vrai grand merci à tous pour vos :
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en ce joli mois de juin....
Ministre de la culture - Base Léonore
http://www.culture.gouv.fr/LH/LH111/PG/FRDAFAN84_O19800035v0204401.htm
Base Léonore. Fernand Gautier, légion d'honneur.